lu dans le DL du 28.04.2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Angela, Theresa, Marine,
l’Europe et ses dames
Personne n’a oublié la hargne dont témoignait jadis Margaret
Thatcher à Bruxelles, ni son éternel refrain : « I want my money back ».
Elle voulait « qu’on lui rende son argent » et finit d’ailleurs par être
remboursée.
Trente ans plus tard, alors que s’engagent les négociations
de l’après-Brexit, le rapport de force a changé.
Londres possède
moins d’atouts dans sa Manche.
Le Royaume-Uni ne semble plus en
mesure d’imposer grand-chose à ses partenaires, puisqu’il les quitte.
Bon vent, alors, et chacun pour soi !
Theresa May comptait sur le génie subtil de sa diplomatie pour
préserver quelques privilèges.
Angela Merkel, hier, l’a officiellement
priée « de ne pas se bercer d’illusions ».
Une nation sortie du jeu ne
saurait garder les avantages offerts aux États membres.
Conserver le
libre accès au marché intérieur commun suppose qu’on accepte aussi
la libre circulation des habitants.
Sinon, nib !
L’Angleterre n’aura pas le
beurre et l’argent du beurre, mais une facture plutôt salée pour aller
prospérer ailleurs : 60 milliards.
La Première ministre britannique sait désormais que la chancelière
allemande ne lui fera pas de cadeau.
Une “Dame de fer” peut en
cacher une autre.
Face à l’Albion perfide, l’UE aura le dernier mot.
À
moins qu’une troisième femme, Française celle-là, ne vienne lui porter
un coup mortel le 7 mai.
L’eurodéputée Marine Le Pen, qu’un “Frexit”
ne rebute guère, mène campagne vers l’Élysée sur fond de suspicions.
Le Parlement de Strasbourg impute à son parti cinq millions d’euros
détournés de leur usage.
Et que dit l’Europe à la blonde du FN,
maintenant ?
« I want my money back ».
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