Vendredi 3 mars 2017
LafargeHolcim a financé des groupes armés en Syrie |
La cimenterie Lafarge de Jalabiya, dans le nord-est de la Syrie, en décembre 2015.DOCUMENT "LE MONDE"
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Le géant suisse des matériaux de construction LafargeHolcim a admis jeudi avoir « indirectement » financé en 2013 et 2014 des groupes armés en Syrie, pays déchiré par la guerre civile, pour maintenir en activité sa cimenterie. Alors que le conflit prenait de l’ampleur, « la détérioration de la situation politique en Syrie a entraîné des défis très difficiles quant à la sécurité, aux activités de l’usine et aux employés », explique LafargeHolcim. Aussi, entre les « menaces pour la sécurité des collaborateurs » et les « perturbations dans les approvisionnements nécessaires pour faire fonctionner l’usine et distribuer ses produits », la filiale locale de Lafarge a tenté d’amadouer les diverses « factions armées » qui contrôlaient ou tentaient de contrôler les zones autour de la cimenterie. Elle a « remis des fonds à des tierces parties afin de trouver des arrangements avec un certain nombre de ces groupes armés, dont des tiers visés par des sanctions », détaille LafargeHolcim.
Une enquête interne « n’a pas pu établir avec certitude quels étaient les destinataires ultimes des fonds au-delà des tierces parties concernées », note le groupe. « J’attends les conclusions définitives [de l’enquête interne]. Je ne ferai aucun compromis et prendrai alors les mesures qui s’imposent », a promis Eric Olsen, président du directoire du groupe, dans un entretien au quotidien Le Figaro, vendredi. Selon Le Monde, qui avait révélé l’affaire en juin, ces arrangements ont profité à l’organisation Etat islamique (EI). Le quotidien précisait que Lafarge avait missionné un intermédiaire pour obtenir de l’EI des laissez-passer pour ses employés aux check-points. Le siège de Lafarge à Paris était au courant de ces efforts, selon Le Monde. Le journal a aussi évoqué un laissez-passer estampillé du tampon de l’EI, permettant aux camions de circuler pour approvisionner le site et laissant supposer le paiement de taxes. Il a également mentionné l’intervention d’intermédiaires et de négociants visant à vendre au cimentier du pétrole raffiné par l’EI. L’organisation djihadiste avait fini par prendre le contrôle du site en septembre 2014. La cimenterie en cause est située à Jalabiya, à 150 kilomètres au nord-est d’Alep. Elle avait été achetée en 2007 par le français Lafarge, qui a depuis fusionné avec le Suisse Holcim, et avait été mise en route en 2010.
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Le Medef veut geler la hausse de la dépense publique. L’organisation patronale a invité jeudi les candidats à l’élection présidentielle française à s’engager sur la maîtrise des finances publiques et préconisé un gel de la progression des dépenses publiques de fonctionnement pendant cinq ans. Alors que la croissance spontanée des dépenses publiques représente une vingtaine de milliards d’euros par an, une augmentation nulle permettrait de réaliser une économie latente d’environ 100 milliards d’euros au cours du prochain quinquennat, a expliqué son président Pierre Gattaz.
Spotify reste leader. Spotify est plus que jamais le numéro un du secteur de la musique en ligne par abonnement. La société basée à Stockholm a annoncé, jeudi, qu’elle comptait désormais 50 millions d’abonnés, 10 millions de plus qu’en septembre et 20 millions de plus qu’en mars 2016. La plate-forme devance Apple Music, lancé en juin 2015 et qui revendique 20 millions d’abonnés.
Aeroflot renoue avec les bénéfices. Le premier groupe aérien russe, Aeroflot, s’est dit jeudi « optimiste » pour 2017, après avoir renoué avec les bénéfices l’an dernier de 38,9 milliards de roubles (630 millions d’euros) contre une perte de 6,5 milliards de roubles (105 millions d’euros) un an plus tôt, sous l’effet d’une hausse de son trafic passagers, d’un strict contrôle de ses dépenses et du rebond du rouble. Aeroflot, comme l’ensemble du secteur aérien russe, a payé un lourd tribut à la crise de 2014-2015 en Russie, marquée par une chute du rouble synonyme de hausse des coûts (kérosène, leasing…) et par une diminution du pouvoir d’achat des ménages pesant sur le trafic passagers. La compagnie, membre de l’alliance SkyTeam avec Air France-KLM, a cependant vu sa domination sur le ciel russe se renforcer avec la faillite de sa principale concurrente Transaero.
Purge dans le secteur bancaire russe. La banque centrale russe a fermé vendredi quatre banques dont l’une jouant un rôle important dans l’économie de la république russe du Tatarstan. Ces nouvelles mises en faillite interviennent au moment où la Banque de Russie met au point un nouveau mécanisme d’assainissement des établissements en difficultés et veut alourdir les peines pour leurs dirigeants en cas de malversations, constatées dans la plupart des cas. Dans plusieurs communiqués, l’institution annonce avoir retiré la licence bancaire de Tatfondbank (42e en Russie par les actifs sur environ 600), d’Intekhbank (138e) et d’Ankor Bank (233e), devenues trop fragiles pour fonctionner.
Pékin veut lutter contre le « shadow banking ». La nomination de Guo Shuqing à la tête de l’autorité de régulation bancaire chinoise (CBRC) en témoigne. Il a présenté sa feuille de route hier : renforcer la supervision financière pour éviter une crise du secteur bancaire en Chine. Guo Shuqing déplore le manque de coordination des différentes autorités de régulation.
Europe sociale. Treize pays de l’Union européenne ont élaboré jeudi à Paris un« socle européen des droits sociaux » permettant de lutter contre le dumping social, qui propose notamment un salaire minimum et une carte étudiante européenne.
Coûteuse défense américaine. Donald Trump souhaite que la flotte militaire américaine dispose de 12 porte-avions à l’avenir, conformément aux vœux exprimés par la marine, a-t-il dit jeudi lors d’une visite sur le porte-avions Gerald Ford. Le prix du Gerald Ford est estimé à 12,9 milliards de dollars. La marine américaine a demandé en décembre dernier une forte augmentation de sa flotte, du fait de la sophistication croissante des armements de ses adversaires potentiels.
Le Pen veut renationaliser la dette. Marine Le Pen, candidate Front national à la présidentielle, a proposé jeudi « d’engager la renationalisation de la dette » en cas d’accession à l’Elysée, lors d’une « conférence présidentielle » à Paris sur l’économie. Cela se fera « en rétablissant d’abord notre balance des paiements afin de ne plus dépendre du reste du monde », a affirmé Mme Le Pen. Des vœux pieux dont on ne sait pas très bien comment ils seront financés…
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Micro-Macro |
| par Thibaut Soulcié |
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Dans la presse étrangère |
Inde : la croissance menacée par l’état des banques |
Garde devant une banque indienne ATM à Agartala, capitale de l’Etat de Tripura (nord-est), le 28 février 2017. ARINDAM DEY / AFP
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L’Inde est une des grandes économies de la planète et celle qui a la plus forte croissance. Mais les prêts à l’industrie reculent, menaçant la croissance. Après des années d’investissements tous azimuts financés sans regarder les capacités de remboursement des emprunteurs, le secteur privé est endetté et les banques affichent des bilans déséquilibrés. Les prêts non performants représentent environ 191 milliards de dollars, soit 16,6 % du système bancaire, souligne The Economist. Il faudrait traiter le problème. La difficulté est que les prêteurs sont à 70 % d’origine étatique. Par ailleurs, la démonétisation mise en œuvre récemment par le gouvernement indien a plombé le crédit à la consommation. L’industrie a un taux d’utilisation faible de seulement 72,4 %. L’esprit d’investissement est limité. Et les banques réduisent leurs prêts. Rétablir les bilans des banques et des entreprises sera une tâche ardue. Le gouvernement a promis d’aider les banques financièrement mais a fait peu jusqu’à présent. Une option pourrait être de créer une « bad bank » qui concentrerait les prêts litigieux. Un avantage est que les mauvaises dettes sont concentrées sur une poignée de gros emprunteurs, ce qui faciliterait la coordination d’une telle opération. Le risque est que, des élections fédérales ayant lieu en 2019, aucune décision – politiquement peu porteuse – ne soit prise d’ici là.
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| Etudes & documents |
La situation professionnelle des jeunes diplômés continue d’aller mieux.L’embellie de la situation professionnelle des jeunes diplômés se poursuit depuis trois ans, 77 % d’entre eux étant actuellement en poste, selon un sondage réalisé par Opinion Way pour le cabinet d’études Deloitte, publié lundi. Quelque 77 % des jeunes diplômés depuis moins de trois ans sont actuellement en poste dans une entreprise, soit une progression de 7 points en un an, et de 26 points sur trois ans. Ce score est aussi le plus élevé depuis 2012 (55 %), détaille ce baromètre sur« l’humeur des jeunes diplômés ». La plupart d’entre eux, 70 %, sont en CDI, ce qui représente une hausse de 2 points sur un an, mais une baisse de 7 points sur trois ans. Et ils sont pour 84 % d’entre eux à temps plein. Les jeunes qui sont en recherche d’emploi se déclarent quant à eux confiants, à 59 %, dans la possibilité de trouver du travail « avant l’automne » – soit une hausse de 5 points en un an. Mais concernant les délais pour trouver du travail, la fracture se creuse entre les jeunes en poste et les jeunes en recherche d’emploi : les premiers en ont décroché un en huit semaines – délai qui n’a jamais été aussi court – alors que les seconds ont largement dépassé ce délai (plus de cinq mois), ce qui « souligne leur difficulté à s’extraire du chômage », explique le cabinet Deloitte. Le réseau personnel reste le meilleur moyen pour trouver un emploi pour 41 % des jeunes interrogés (dont 23 % par le bouche-à-oreille et 18 % à la fin d’un stage ou en alternance).
La place du numérique dans la recherche de candidats par les employeurs.La multiplication des outils numériques destinés à faciliter le rapprochement de l’offre et de la demande d’emploi n’a pas pour autant modifié en profondeur les pratiques de recrutement des entreprises. Celles-ci continuent d’accorder une place majeure aux démarches plus informelles de repérage des candidats : la mobilisation du réseau (67 % des employeurs font appel à leurs relations personnelles ou professionnelles, et 47 % puisent parmi les personnes ayant déjà travaillé dans l’entreprise) ou le recours aux candidatures spontanées (64 % des employeurs). Les canaux relevant du « marché du placement » viennent en second rang : 55 % des employeurs recherchent directement des candidatures, essentiellement par des moyens en ligne (diffusion d’offres, utilisation des réseaux sociaux, consultations de Cvthèques), et 40 % font appel à un intermédiaire du marché du travail public ou privé. Ces pratiques de recrutement varient cependant sensiblement selon la taille de l’entreprise. Les petites entreprises privilégient largement le réseau, tandis que les entreprises de plus grande taille (au-delà de 50 salariés) sollicitent aussi bien le marché que leur réseau et mobilisent plus souvent les outils en ligne. Lorsque les recruteurs décident de publier une offre d’emploi sur Internet pour trouver des candidats, c’est avant tout sur le site internet de Pôle emploi qu’ils le font (69 % des établissements).
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| À lire sur Le Monde.fr |
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Le groupe va investir 1,3 milliard d’euros sur trois ans pour développer ses enseignes. Mais 462 postes sont menacés dans les fonctions supports.
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Le temps des actionnaires
En dix ans, le pouvoir au sein des entreprises s’est déplacé des dirigeants vers les actionnaires. Dans les assemblées générales et les conseils d’administration, ces derniers ont cessé de faire de la figuration.
Source Le Monde.fr
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