La Guyane se prépare à la grève générale |
Réunion près Cayenne pour demander plus de sécurité et de meilleurs salaires, le 25 mars. JODY AMIET / AFP
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La Guyane, qui connaît un vaste conflit social, vivait au ralenti alors que devait démarrer lundi une grève générale lancée par les syndicats. Air France a annulé ses vols vers Cayenne dimanche et lundi et Air Caraïbes pour lundi. Une quinzaine de barrages routiers ralentissent la vie économique depuis jeudi, dans ce territoire ultramarin d’Amérique du Sud qui compte plus de 250 000 habitants. Malgré l’arrivée d’une mission interministérielle pour « dialoguer », 37 syndicats réunis au sein de l’Union des travailleurs guyanais (UTG) ont voté samedi à la quasi-unanimité la« grève générale illimitée » pour lundi. Dimanche, le leader du LKP guadeloupéen, Elie Domota, qui avait tenu un rôle moteur lors de la grève générale dans les Antilles françaises en 2009, a apporté son soutien au mouvement, a indiqué le secrétaire général de l’UTG, Albert Darnal.
Soutenus par la classe politique locale, des groupes disparates nés en quelques jours conjuguent désormais leurs forces sous la bannière du collectif Pou Lagwiyann dekolé (« pour que la Guyane décolle », en créole). Le collectif est composé de citoyens manifestant contre l’insécurité et pour la santé, et de représentants de près d’une vingtaine de professions. Les Guyanais exigent d’être « enfin entendus » pour améliorer la prise en charge sanitaire, favoriser le tissu économique, la desserte en courant électrique, pour faire baisser le chômage et la déscolarisation qui touche les jeunes. Les financements publics extérieurs, l’Etat et les institutions publiques représentent près de 90 % du PIB de la Guyane. « J’entends les Guyanais », a assuré la ministre des outre-mer, Ericka Bareigts, qui a cependant repoussé une éventuelle visite. La délégation mandatée par le gouvernement et la préfecture a demandé aux manifestants de leur remettre un « cahier de revendications ». Mais 13 des 22 maires de Guyane ont exigé « la venue des ministres et refusent de rencontrer la mission interministérielle ». Les candidats à la présidentielle se sont saisis du conflit et chacun y est allé de sa déclaration compatissante, de Marine Le Pen à François Fillon en passant par Emmanuel Macron.
Source Le Monde.fr
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