mardi 28 mars 2017

Guyane : « Journée morte » annoncée



Guyane : « Journée morte » annoncée

L’avenue du Général-de-Gaulle à Cayenne, le 27 mars.
L’avenue du Général-de-Gaulle à Cayenne, le 27 mars. JODY AMIET / AFP
Vols annulés et barrages routiers : la collectivité ultramarine, qui abrite la base spatiale de Kourou et compte 250 000 habitants, s’apprête à vivre au ralenti à l’appel des 37 syndicats de l’Union des travailleurs guyanais (UTG). Des marches se tiendront en parallèle à Cayenne et Saint-Laurent-du-Maroni, à l’appel du collectif Pou Lagwiyann dékolé (« pour que la Guyane décolle » en créole guyanais). Ce sera « la première démonstration de rue au-delà des barrages », a affirmé l’un des porteurs du mouvement. Lundi à Cayenne, pour le premier jour de « grève générale illimitée », les commerces étaient ouverts. Des banderoles« Nous bon ké sa » (« ça suffit ») étaient visibles partout sur le territoire. Le collectif Pou Lagwiyann dékolé, très majoritaire, a édifié une plate-forme de revendications communes, de la construction d’écoles à l’intensification de la lutte contre l’orpaillage, en passant par le paiement des arriérés aux fournisseurs de l’hôpital de Cayenne.
« Une délégation ministérielle sera sur place avant la fin de la semaine »pour conclure les discussions engagées par la mission de hauts fonctionnaires dépêchée samedi, a annoncé Bernard Cazeneuve. « Si toutefois les conditions du respect (…) et de l’ordre républicain sont réunies », a-t-il précisé. Le premier ministre a annoncé notamment qu’un« centre pénitentiaire et un tribunal de grande instance » seraient« construits à Saint-Laurent-du-Maroni »« On ne dialogue pas en cagoule. On dialogue le visage découvert. Il faut que la confiance soit présente », a de son côté insisté le ministre de l’intérieur, Matthias Fekl.« On a l’impression que le gouvernement ne perçoit pas le ras-le-bol de la population », dont « encore 30 % (…) n’a pas accès à l’eau potable ou à l’électricité », a déploré le sénateur PS de Guyane, Antoine Karam. La mission interministérielle est pilotée par l’ancien préfet de Guyane Jean-François Cordet, qui a notamment annoncé le renfort de « 25 policiers, 23 gendarmes », ou « la fidélisation d’un escadron de gendarmes mobiles à Cayenne », mais aussi une enveloppe d’urgence de « 60 millions d’euros supplémentaires » pour le centre hospitalier de Cayenne, fortement endetté.

 Source Le Monde.fr






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