Lu dans le DL du lundi 27 mars 2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Campagne électorale,
la machine à soupçons
François Fillon a eu raison de rendre les costumes offerts par son ami
Robert Bourgi.
N’est-il pas déjà habillé pour l’hiver, le printemps et les
saisons suivantes ?
Au détriment du débat de fond, l’affaire qui l’accable
monopolise l’attention.
La probable mise en examen de son épouse
Penelope, cette semaine, ne fera que perpétuer le triste feuilleton.
On parle plus volontiers des bénéfices du Sarthois que de la dette de la
France.
Son programme d’austérité, plébiscité par la droite à la primaire,
devient ainsi presque inaudible.
Bientôt, il ne pourra même plus donner
l’heure sans qu’on lui reproche le prix des montres à son poignet.
Le tout sur
fond de concerts de casseroles orchestrés par l’extrême gauche.
Par quels moyens choisit-il de se défendre ?
En actionnant, lui aussi, la
machine à soupçons.
Dans la perspective de se poser en victime d’un
complot politique, le candidat LR va crescendo.
Il a d’abord pointé une
« machination », puis « un coup d’État institutionnel » avant de dénoncer un
« cabinet noir » de l’Élysée. Holà ! Plus encore que les « barbus », à l’entendre,
les barbouzes constituent une menace pour notre démocratie.
« Je suis
très probablement mis sur écoute » avance maintenant l’ex-Premier ministre.
Le président Hollande aurait donc troqué son casque de scooter contre
d’illégales oreillettes.
Quelles preuves pour établir ce Watergate à la mode
socialiste ? Aucune, juste la très libre interprétation d’un livre écrit par des
journalistes du Canard. Dire qu’on les croyait « vendus » à la gauche…
En attendant, à vingt-six jours de l’échéance, les grands enjeux passent à
la trappe.
Scandales, enquêtes et insinuations continuent de dominer une
campagne dont dépend pourtant l’avenir du pays.
À un tel niveau, c’est du
jamais vu.
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