Comment le FN passe entre les gouttes

Lu dans le DL du vendredi 24 février 2017

LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI

 Comment le FN passe entre les gouttes

 Catherine Griset, collaboratrice et amie intime de « Marine », se retrouve mise en examen. Tiens, une histoire « d’emploi fictif » imputé à une assistante parlementaire ! 
Mais l’événement ne suscite pas la même émotion que le PenelopeGate qui affaiblit tant François Fillon. 
Tout ça glisse sur Madame Le Pen, au firmament des sondages, comme la pluie sur les ailes du canard. Son art de passer entre les gouttes provoque l’admiration. 
Depuis 2011, le financement de ses campagnes a entraîné l’ouverture de plusieurs instructions pour « escroquerie », « blanchiment » ou « abus de biens sociaux ».
 Là encore, sa cote de popularité n’en subit aucune conséquence. Au contraire, les tracas judiciaires l’installent un peu plus dans sa posture de victime.
 Une magistrature, forcément hostile, cherche à bâillonner « la candidate du peuple ». 
Ça marche à tous les coups ! 
La plupart des frontistes, électeurs et cadres confondus, restent intimement convaincus qu’un complot les vise.
 Les sites hyperactifs de la fachosphè- re, sur le net, viennent les conforter dans cette certitude. Partout, du bistrot à la télévision, l’éternel refrain tourne en boucle. 
C’est toujours « l’establishment », ennemi désigné, qui cherche à salir et abattre le Front. Chacune de ses magouilles révélées devient une preuve supplémentaire de l’acharnement du « système ».
Avec des raisonnements pareils, le parti peut longtemps revendiquer son vieux slogan « Mains propres, tête haute ». Qu’importe si, bien que n’ayant jamais exercé de responsabilités nationales, il traîne déjà une sérieuse batterie de « casseroles ». 
Une partie du pays refuse de les entendre. 
L’autre se dit, qu’après tout, le FN ne fait pas pire que LR et PS réunis.
 Et voici comment l’écœurement général finit par nuire à la démocratie