L'ECONOMIE
Lundi 3 octobre 2016
Le recul de la pauvreté mondiale menacé par les inégalités |
Sans-abri à Los Angeles, en Californie, le 9 février 2016. FREDERIC J. BROWN / AFP
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L’extrême pauvreté a reculé sur le globe, mais son éradication est bloquée par l’aggravation des inégalités économiques, affirme un rapport de la Banque mondiale (BM) publié dimanche. Ainsi, 767 millions de personnes vivaient encore avec moins de 1,90 dollar par jour en 2013, dont quasi la moitié en Afrique subsaharienne, selon les données les plus récentes dévoilées dans ce rapport. Sur un an, ce chiffre révèle un recul de 12 % de l’extrême pauvreté sur le globe qui a profité à plus d’une centaine de millions de personnes en dépit du ralentissement de la croissance, se réjouit la Banque. « L’extrême pauvreté continue de refluer dans le monde malgré une économie mondiale léthargique », est-il écrit dans le rapport publié avant l’assemblée annuelle Fonds monétaire international-Banque mondiale à Washington. Le déclin est encore plus marqué sur le long terme. Les populations les plus défavorisées ont ainsi vu leur nombre fondre de plus de moitié par rapport aux près de deux milliards recensés en 1990.
« Le nombre de personnes privées d’un revenu décent reste néanmoins bien trop important », estime le président de la BM, Jim Yong Kim, cité dans un communiqué. La Banque mondiale, qui ambitionne d’éradiquer l’extrême pauvreté d’ici à 2030, prévient que cet objectif ne sera pas atteint sans s’attaquer aux inégalités économiques. « Le message est clair : nous n’y parviendrons qu’en faisant en sorte que la croissance profite aux plus pauvres. Et, pour cela, il faut absolument s’atteler aux fortes inégalités, surtout dans les pays qui concentrent un grand nombre de pauvres », a détaillé M. Kim. Entre 2008 et 2013, les revenus des 60 % les plus riches ont ainsi augmenté plus vite que ceux des 40 % les plus pauvres dans près de la moitié des 84 pays couverts par le rapport. Afin de réduire ces inégalités, la BM appelle notamment les pays les plus touchés à investir dans la petite enfance, à garantir une couverture médicale universelle ou à mettre en œuvre des paiements en liquide aux plus démunis. « Certaines de ces mesures peuvent avoir un impact rapide sur les inégalités de revenus. D’autres porteront leurs fruits plus graduellement. Aucune n’est une recette miracle », rappelle M. Kim.
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L’accord de Paris bientôt en vigueur. L’Inde, troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre, a annoncé avoir ratifié dimanche l’accord de Paris sur le climat, ce qui va permettre une entrée en vigueur « dans un temps record », selon la présidente de la COP21, Ségolène Royal. Avec l’Inde et ses quelque 4 % d’émissions mondiales, 62 pays représentant près de 52 % des émissions mondiales ont désormais ratifié l’accord visant à contenir le réchauffement climatique sous le seuil de 2 °C par rapport au niveau préindustriel. Les conditions de son entrée en vigueur sont donc quasiremplies : l’accord conclu à Paris par 175 pays en décembre 2015 doit être ratifié par au moins 55 pays représentant 55 % des émissions de gaz à effet de serre.
Vers le « Brexit » en 2019. La première ministre conservatrice, Theresa May, a annoncé qu’elle déclencherait d’ici à la fin du mois de mars la procédure de divorce avec l’Union européenne, ouvrant la voie à une sortie du Royaume-Uni au début de 2019. En activant en début d’année prochaine l’article 50 du Traité de Lisbonne, Mme May donnera le coup d’envoi à deux ans de discussions particulièrement complexes entre la deuxième économie européenne et les 27 membres restants de l’UE.
Passage aux 39 heures. Les employés de l’usine Smart d’Hambach (Moselle) dans l’est de la France sont officiellement passés samedi, malgré l’opposition des syndicats majoritaires, aux 39 heures payées 37, un an après un référendum consultatif qui avait divisé le personnel. D’un côté des cadres, employés, techniciens et agents de maîtrise avaient dit oui à 74 %, et de l’autre des ouvriers qui n’avaient été que 39 % à approuver le projet. Après ce référendum, la CGT et la CFDT, majoritaires à elles deux puisqu’elles représentent 53 % des salariés, avaient cependant mis leur veto au projet de la direction.
Deutsche Bank fustigée. Le ministre de l’économie allemand, Sigmar Gabriel, a fustigé dimanche la stratégie de « dirigeants irresponsables » de Deutsche Bank, qui se retrouve en grandes difficultés financières et va supprimer des milliers d’emplois.
Equilibre budgétaire repoussé. L’ancien président Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite, promet dans un entretien à paraître lundi dans Le Figaro un budget sous les 3 % de déficit en 2019 et à l’équilibre en 2022.
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Micro-Macro |
| par Thibaut Soulcié |
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Dans la presse étrangère |
Le yuan, monnaie devenue mondiale, doit encore convaincre |
Des billets de 100 yuans à Pékin, le 29 septembre 2016. FRED DUFOUR / AFP
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La monnaie chinoise, le yuan, est effectivement entrée samedi dans le club très fermé des monnaies de réserve du Fonds monétaire international (FMI), signe de la puissance économique mondiale qu’est devenue la Chine. La « monnaie du peuple » (renminbi), autre nom du yuan, fait désormais partie, avec le dollar américain, l’euro, le yen japonais et la livre sterling britannique des Droits de tirage spéciaux (DTS), qui déterminent les devises qu’un pays peut recevoir dans le cadre d’un prêt octroyé par le FMI. C’est la première fois qu’une nouvelle devise est ajoutée aux DTS depuis l’euro, en 1999. L’information est rapportée par La Tribune de Genève. La devise chinoise rejoint les monnaies américaine et européenne ainsi que la livre britannique et le yen japonais. Depuis plusieurs années, la Chine ne ménage pas ses efforts pour faire du yuan une monnaie de réserve internationale, à la hauteur de son rang de deuxième puissance économique mondiale. C’est donc une victoire diplomatique pour Pékin. Cela pourrait « accélérer la diversification des réserves des banques centrales et des fonds souverains dans la devise chinoise », observe Dariusz Kowalczyk, analyste de Crédit agricole. Mais le yuan n’est pas pleinement convertible, et le rapatriement de capitaux investis en Chine par des étrangers reste difficile. Pour les analystes, ces restrictions et l’interventionnisme invétéré des autorités chinoises pourraient limiter drastiquement l’appétit des institutions étrangères, soucieuses de liquidités, pour le yuan. La Chine devra accélérer ses réformes financières et l’ouverture de ses marchés pour réellement convaincre les investisseurs étrangers suspendus à l’étatisme de Pékin.
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| Etudes & documents |
Effets du CICE. Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), une des mesures phare du quinquennat de François Hollande, a conduit à « une amélioration sensible des marges des entreprises » et probablement permis de créer ou sauvegarder entre 50 000 et 100 000 emplois en 2013 et 2014, selon les conclusions d’un rapport rendues mercredi.
Pour 2013 et 2014, le montant des créances des entreprises (crédit d’impôt au titre des salaires versés l’année précédente) s’est élevé à 28,7 milliards d’euros, selon le comité de suivi du CICE, chargé d’évaluer le dispositif. Ce comité piloté par France Stratégie, organisme d’expertise placé auprès du premier ministre, juge« probable un effet direct de l’ordre de 50 000 à 100 000 emplois créés ou sauvegardés sur la période 2013-2014 », a expliqué à des journalistes Jean Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie, en présentant les principaux axes du rapport 2016.
Entretenir les rouages du commerce international. Depuis 2012, le commerce international de biens et de services enregistre une croissance timide, de l’ordre de 3 %, soit moins de la moitié du taux enregistré durant les trois décennies précédentes. Le commerce international a à peine suivi l’évolution du PIB mondial et le ralentissement a été généralisé. Les raisons de cette faiblesse ne sont toujours pas clairement comprises. Est-ce la faiblesse de la croissance et de l’investissement qui freine les échanges ? Ou bien alors les politiques restrictives sur le plan commercial ont-elles jeté du sable dans les rouages du commerce international ? Le Fonds monétaire international examine ces questions dans une étude.
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| À lire sur Le Monde.fr |
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Selon le « New York Times », le candidat républicain pourrait avoir évité de payer des impôts durant dix-huit ans.
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Cecilia Malmström, la VRP du libre-échange
VRP en chef des accords de libre-échange européens, à commencer par le TTIP, dont le quinzième round de négociations s’ouvre lundi, la commissaire européenne se heurte à des Américains peu enthousiastes
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| Source Le Monde .fr |
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