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dimanche 2 octobre 2016

HISTOIRE et MEMOIRE - La GALERIE DE L'HISOIRE : LE CIRCUIT DU CHAT PERCHE

HISTOIRE et MEMOIRE

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LE CIRCUIT DU CHAT PERCHE 

Une plongée dans l’Histoire… 

La ville de Dole du Jura est la ville de France qui, dit-on, recèle le plus grand nombre de merveilles architecturales par unité de superficie donnée, après le quartier du Marais à Paris. Le voyageur qui parcourt le circuit du « Chat Perché » (clin d’œil à notre ami Marcel Aymé qui a dépeint sa ville d’adoption avec précision et tendresse) peut constater que cette allégation n’est pas sans fondement ! 
Sur ce parcours de quelque 4 km, on peut à loisir musarder en levant le nez pour admirer les façades aux mille fenêtres à meneaux, les jardins, les places, les rues, les ruelles, venelles et treiges encore plus étroites que venelles ! 
Que privilégier parmi les 35 points stratégiques de cette « petite Venise jurassienne » ? 
Il nous faut donc partir du Prélot, ainsi nommé car « près de l’eau ». Nous sommes au pied du centre historique. Les toits s’étagent doucement tout en montant à l’assaut de la collégiale Notre-Dame, surnommée « Notre-Dame des lumières ». Le bastion Saint-André, tout proche, appartenait au puissant système défensif édifié sur ordre de Charles-Quint. Des sept bastions d’origine, c’est le seul à être passé entre les gouttes lors du démantèlement de l’enceinte par le fidèle de Louis XIV, Vauban. Le jardin des Chevannes tient son nom du chanvre jadis cultivé céans. Aujourd’hui, une portion est aménagée en jardin de plantes médicinales. Et nous voici près du canal des Tanneurs. Le quartier fut dédié dés le XIIIème siècle à la fabrication des cuirs. Les caves donnaient directement sur l’eau. Situation nécessaire au « travail de rivière », première étape du traitement des peaux. Evidemment, on n’échappe pas à la maison de Louis Pasteur, illustre mais controversé savant, une fois l’euphorie atténuée. 
Au n°3 de la rue Marcel Aymé, l’auteur de la Vouivre, Uranus, les Contes du chat perché, a passé ses années d’enfance. Orphelin recueilli par sa tante Léa, il mettra en mots la ville et ses mystères dans plusieurs ouvrages dont : Brûlebois et Le moulin de la Sourdine (1936). Notre chemin nous conduit au jardin Cours Saint-Mauris. Domine un monument élevé en l’honneur de Pasteur, où les concepteurs Carlès et Chifflot associent l’Humanité souffrante et la Science. Vaste programme, passons…Depuis la terrasse, formant promontoire, on voit le massif de la forêt de Chaux comptant 20 000 hectares de feuillus, l’un des plus grands de France. 
La Place Jules Grévy porte le nom d’un Jurassien célèbre, quoique mêlé à de louches affaires, mais qui fut cependant président de la République de 1879 à 1887. 
La rue de Besançon forme avec celle des Arènes l’épine dorsale du centre-ville, suivant le tracé de l’ancienne voie romaine reliant Chalon-sur-Saône à Besançon. Au n°7, l’escalier en viorbe à noyau creux de cet hôtel du XVIème siècle est une véritable prouesse architecturale. La preuve : du haut des 72 marches et considérant le centre du cercle du noyau creux, j’ai fait glisser en ce point un fil à plomb. Et à l’arrivée au sol, la pointe du plomb était pile au centre du cercle creux inférieur ! Incroyable ! 
Et poursuivons par l’hôtel Bereur du XVIIème siècle, qui depuis 1825 accueille la sous-préfecture du Jura. Ah, voici la Visitation, à l’origine collège Saint-Jérôme, fondé en fin du XVème siècle. L’auditorium Karl-Riepp est dans l’ancienne chapelle. Il abrite un ensemble sculpté unique datant de la fin du Moyen-Âge, réunissant les Prophètes de l’Ancien Testament et les Apôtres des Evangiles. 
La rue du Collège de l’Arc est bordé de beaux hôtels particuliers du XVIème au XVIIIème siècle. Cette rue doit son nom à l’arche de pierre de 1607 conçu pour relier les bâtisses du collège. Le porche de la chapelle, réalisé par Hugues Le Rupt (1604) dans l’esprit maniériste, est une singularité. Et l’on arrive dans les treiges de la Cordière et de la Tour de Chamblans, lesquelles sont d’étroites venelles à ciel ouvert. La tour fait référence à la tour de vigilance qui s’élevait céans au XVème siècle. 
La Place aux Fleurs, aménagée au XIXème siècle au-dessus des anciennes boucheries, est ornée de la fontaine où trône L’enfant à l’amphore, de Rosset ; et du grand bronze baptisé Commères, de Boettcher (1982). L’hôtel de Froissard, rue Mont-Roland, est hélas en piteux état. Il illustre pourtant le courant de la « seconde Renaissance » qui s’épanouit en ville au début du XVIIème siècle. On remarque la fantaisie décorative des grilles « ventrues », toutes rouillées, sur lesquelles on éprouve l’irrésistible envie de les badigeonner d’antirouille, au moins pour limiter les dégâts de la flèche du temps ! 
Nous arrêterons la première partie de notre périple à l’hôtel Richard-Boyvin, n° 36, rue des Arènes, avec sa longue façade aux maintes fenêtres encadrées de moulures en creux et de colonnettes. Il fut élevé sous Charles-Quint, pour François Richardot, son aumônier. 
Entracte, arrêt terrasse buvette et à suivre… 
Ci-dessous : 
Suivre, dans le sens de la flèche, le « chat perché » notre guide. 
Vue de la Collégiale depuis le Prélot. 
Le canal des Tanneurs. 
L’exceptionnel escalier à viorbe, n°7, rue de Besançon. 
Auditorium, chapelle de la Visitation, et son ensemble sculpté unique. 
Rue du Collège de l’Arc. 
Place aux Fleurs. Faire le tour du bassin permet de découvrir une discrète salamandre sculptée. 
Hôtel de Froissard.

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