LE BILLET
Ce que les morts disent aux vivants
Des airs de cornemuse se mêlent au chant de la Madelon. Entre coquelicots et bleuets, s’élève une prière qui se veut symbole de « la vieille amitié ». Il advient parfois que les morts ramènent à l’essentiel les vivants étourdis. Hier, commémorant la bataille de la Somme, Français et Anglais étaient bien obligés de se souvenir. De la Grande Guerre et de la suivante, barbarie nazie en prime, où leurs deux patries combattaient ensemble au même cri de « liberté ! ». À Thiepval, l’espace d’une grave et touchante cérémonie, les mesquineries politiciennes se sont tues. Ici, de juillet à novembre 1916, 1 200 000 hommes furent massacrés, dont 500 000 sujets de Sa Gracieuse Majesté. Un siècle plus tard, on mesure l’ampleur du sacrifice consenti et les abominations de « l’horrible XXe ». Au chevet du « Verdun britannique », hormis la reine, se pressait ainsi tout ce que le Royaume compte d’autorités civiles, militaires ou religieuses. Et d’abord le Premier ministre, mal remis des blessures d’un référendum initié et manipulé par ses soins… et qui finit par lui sauter à la figure. À trop jouer avec le feu, voilà ce qui arrive.
Enfin, Brexit ou pas, Londres et Paris parviennent à préserver une mémoire commune. À l’ombre des cimetières, par l’Histoire et le sang versé, des liens indéfectibles les unissent… « Quelle connerie, la guerre ! » se lamentait Prévert. François Hollande, plus sobre, se contenta de murmurer à l’oreille de David Cameron : « C’est l’idée européenne qui a permis de surmonter les rivalités entre États et qui nous a apporté la paix depuis 70 ans. ». À bon entendeur, bye, bye !
Nb le surlingnage jaune est de BV ..,je ne me lamente pas tout comme Prévert ,je m'insurge contre les fauteurs de guerre ! ce sont bien souvent les premiers à commémorer les morts !
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