LE BILLETEl Khomri revient, et si Valls partait ?
Jeudi 3 mars 2016
Gilles Debernardi. Photo DL
Le malaise de Claude Bartolone, au lendemain d’une cuisante défaite aux régionales, n’avait pas suscité autant de commentaires désobligeants. Mais c’est d’une femme qu’il s’agit, cette fois. Alors, le camp sexiste ironise sur son « coup de fatigue » forcément synonyme d’une faiblesse intrinsèque. Évoquant « un accident domestique », expression maladroite, François Hollande semblait déjà viser une ménagère étourdie. Elle est « indisposée », ricanent les uns ; « pas taillée » pour porter une si lourde réforme, ajoutent les autres. Après une petite journée de repos, pourtant, Myriam El Khomri réapparaît. Assez fraîche pour contrer le chœur des machos : « Je suis debout et déterminée ». Ce ne sera pas de trop pour défendre sa « loi Travail », dont l’inspiration libérale exaspère la gauche. La pétition en ligne grossit, la perspective d’une manif étudiante se précise et les syndicats s’arc-boutent. Chargée d’engager un très tardif dialogue social, la ministre risque encore de se faire secouer. Mais qui donc l’envoie « au charbon », en ayant aussi mal préparé le terrain ? Manuel Valls, véritable initiateur du projet « flexibilité de l’emploi » qu’il veut voir vite aboutir. Et d’expliquer, front sévère, que l’avenir économique du pays en dépend. Dans ces conditions, le chef du gouvernement va peut-être lui-même monter en première ligne. Ou pas. On lui prête maintenant l’intention de quitter Matignon, s’inquiétant d’une impopularité qui grandit plus vite que la dette publique. Il se pourrait bien, au bout du compte, que le viril Catalan flanche avant Mme El Khomri….
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