ECONOMIE - mercredi 2 mars 2016
Loi sur le droit du travail : la reculade de Matignon |
Le ministre du travail Myriam El Khomri regarde un document dans un centre de «Pôle Emploi» à Saint-Ouen, dans la banlieue nord de Paris, le 24 février 2016. DOMINIQUE FAGET / AFP
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Le gouvernement a décidé de reporter de deux semaines la présentation de son projet de loi sur le droit du travail, pour retravailler le texte et répondre à la forte opposition des syndicats et d’une partie de la gauche. Le texte sera présenté en conseil des ministres le jeudi 24 mars au lieu du 9 mars, mais l’objectif reste une adoption du texte « avant la suspension estivale des travaux parlementaires », a confirmé Matignon. La décision s’apparente à une « reculade » pour la majeure partie de la presse mardi. Guillaume Tabard, du Figaro, assure que « lâché par son socle politique et par sa base sociologique, l’exécutif est donc contraint au repli ». Et « qu’il l’admette ou non, cela s’appelle bien un recul », assène-t-il. « La reculade serait cocasse si l’enjeu n’était si grave », déplore Maurice Ulrich, pour L’Humanité.Dans Le Midi libre, Yann Marec fait chorus : « La reculade annoncée par le premier ministre, sans dire le mot, nous promet d’autres lendemains qui vont déchanter. »
« Face à une colère numérique inédite (la pétition “Loi travail : non merci !” a réuni près de 800 000 signatures sur Internet) et l’irréparable fracturation de la gauche, Manuel Valls est contraint de reculer, même s’il s’en défend », affirme Stéphane Siret, de Paris-Normandie.
Hervé Chabaud, de L’Union, compte « deux pas en avant, trois pas en arrière ». « Le gouvernement a l’art et la manière d’afficher son réformisme en talons à aiguilles, tout en stagnant dans l’immobilisme », s’exaspère-t-il. « L’opposition se marre doucement de ce gouvernement qui avance “marche arrière, toute” », note Denis Daumin, de La Nouvelle République du Centre-Ouest. Cécile Cornudet, des Echos, voit pour sa part dans ce report une stratégie :« Manuel Valls bouge, communique et dessine une stratégie : casser le front syndical en s’alliant la CFDT, rassurer le cœur des parlementaires socialistes sans faire fuir ceux de droite prêts à soutenir le projet. » Yves Harté, dans Sud-Ouest, partage cette opinion et explique que Manuel Valls et François Hollande « ont baissé la grand-voile et préfèrent louvoyer en espérant éviter le gros de l’ouragan ». « Une façon de temporiser sans pour autant lâcher », pour Libération. |
Bond automobile. Les immatriculations de voitures neuves ont augmenté de 13 % en données brutes le mois dernier en France par rapport à février 2015. Cette hausse profite notamment aux constructeurs français, en particulier Renault (+ 14,9 %) et dans une moindre mesure Peugeot Citroën (+ 9,8 %). Le leader européen, le groupe Volkswagen, progresse, lui, de 7,7 %.
Repli chinois. L’activité manufacturière s’est nettement contractée en février en Chine, enregistrant son plus fort repli depuis plus de quatre ans, selon un indice gouvernemental publié mardi qui confirme l’essoufflement persistant de la deuxième économie mondiale.
Accord sur la dette argentine. Un accord historique se dessine pour solder le litige concernant la dette entre l’Argentine et des fonds spéculatifs : le compromis annoncé lundi est onéreux pour Buenos Aires, mais il lui permettra de retourner sur les marchés de capitaux. L’accord de principe annoncé lundi prévoit que l’Argentine paiera 75 % de la valeur des bons, intérêts compris.
OPA relevée sur Gameloft. Le duel continue entre Gameloft et Vivendi, le groupe de Vincent Bolloré ayant relevé lundi de 20 % le prix de son OPA sur l’éditeur de jeux vidéo pour mobiles dans la foulée du rejet de son offre initiale par la société.
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Micro-Macro |
| par Thibaut Soulcié |
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Dans la presse étrangère |
Bourses : Londres et Francfort veulent s’unir |
Les places financières sont en phase de consolidation. L’an dernier, le Nasdaq a racheté Chi-X Canada, Intercontinental Exchange (ICE) a acheté Interactive Data et Deutsche Börse a happé 360T. La dernière décennie a renforcé cinq Bourses majeures : le London Stock Exchange Group (LSE), Deutsche Börse, CME Group, ICE et HKEx. Et maintenant le LSE et Deutsche Börse parlent de fusion. Des Bourses comme le LSE réalisaient avant leurs profits, en faisant payer des frais à ceux qui échangeaient leurs actions ou les cotaient. Mais comme les autorités de régulation ont autorisé des plates-formes de négociation rivales à empiéter sur leur terrain, ces commissions se sont réduites, poussant les opérateurs traditionnels dans d’autres secteurs d’activité. Le LSE et d’autres ont acheté des plates-formes de produits dérivés, des fournisseurs de données, ou encore des chambres de compensation. L’intention était de servir les clients tout au long du processus d’achat d’un titre, de la recherche à compensation et au règlement. Seul un dixième des revenus du LSE et la Deutsche Börse vient maintenant de la négociation des actions. Les deux groupes ont cependant développé des modèles différents. La Bourse allemande a adopté le « silo vertical », dans lequel les clients pour l’un de ses produits doivent également utiliser d’autres produits proposés. Le LSE, en revanche, offre un accès ouvert à ses échanges et à sa chambre de compensation. Mais l’UE oblige maintenant les Bourses à « ouvrir leurs silos » et laisser les clients agir librement. Cela laisse Deutsche Börse plus exposée. De plus, les actions et les indices du LSE complètent Deutsche Börse dans l’activité de produits dérivés. Les précédentes tentatives de combiner les Bourses de Londres et Francfort ont certes échoué en 2000 et 2005. Et un éventuel « Brexit » pourrait également compliquer un rapprochement. Mais les incitations pour une fusion demeurent fortes.
Source : « Stocks exchanged », The Economist, 27 février 2016.
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| Etudes & documents |
Le marché des fusions-acquisitions en Afrique atteint un tournant. Après plusieurs années d’une activité M&A en croissance régulière, le marché africain est en voie de s’imposer durablement sur le marché mondial. La forte instabilité politique dans de nombreux pays, une profonde récession sur le marché des matières premières et les risques associés pesant sur celui des devises n’ont pas découragé les investisseurs. Néanmoins, l’incertitude réglementaire, notamment les problèmes de conformité et d’intégrité, est désignée comme le principal obstacle aux activités de fusions-acquisitions en Afrique (pour 86 % des sondés), suivie par les risques opérationnels et de sécurité (77 %).
Réduction de la pauvreté en Inde. En Inde, on observe une tendance à la baisse de la pauvreté depuis 1970, avec accélération après 1991, en dépit de l’accroissement des inégalités. La croissance est plus élevée et le modèle de croissance est plus favorable aux pauvres. La croissance de la consommation urbaine a entraîné des gains dans les campagnes, ainsi que pour les citadins pauvres, les trois secteurs primaire, secondaire et tertiaire de l’économie ont contribué à la réduction de la pauvreté.
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sources : Le Monde du mardi 1er mars 2016 |
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