| Grèce : pression à 3 jours du référendum, sondages serrés |
L'Union européenne et le Fonds monétaire international ont mis une forte pression sur la Grèce jeudi, à trois jours du référendum sur le plan des créanciers d'Athènes, le FMI publiant des chiffres épouvantables sur les finances publiques de ce pays. Le FMI a publié un rapport imprévu, réduisant de 2,5 % à 0 % ses prévisions pour la croissance grecque cette année, et encore sans tenir compte de la mise sous contrôle des capitaux depuis lundi en Grèce. Il a imputé la situation aux changements politiques survenus"plus tôt cette année" dans ce pays, dans une allusion à l'arrivée au pouvoir du parti de la gauche radicale Syriza fin janvier. Pour ajouter à la confusion, le FMI a prédit que la Grèce aurait besoin d'une nouvelle aide européenne de 36 milliards d'euros dans les trois ans, même si elle acceptait dimanche le plan des créanciers soumis à référendum, et d'une forte restructuration de sa dette, dont l'UE devrait alors supporter la charge. Face à cette pression, M. Tsipras a promis que son pays resterait "uni" à l'issue du scrutin, après le non qu'il espère. Le premier ministre n'a toutefois pas voulu jeudi dire ce qu'il adviendrait de son gouvernement si le oui l'emportait au référendum alors qu'il fait campagne pour le non. Yanis Varoufakis, le ministre des finances grec, a de son côté clairement annoncé sur Bloomberg TV qu'il ne serait plus à son poste en cas de victoire du oui. (Lire l'article : "Le défaut de paiement de la Grèce, comme celui de l'Argentine en 2001 ?") Et aussi ("La Grèce, dernier exemple d'une longue histoire de défauts souverains") |
| Le non prôné par le gouvernement grec, c'est-à-dire un rejet des propositions des créanciers, qui était en tête ces derniers jours avec une marge de plus en plus faible (57 %/30 % puis 46 %/37 % depuis dimanche), aurait désormais cédé la place au oui, à en croire un sondage lui donnant 44,8 % contre 43,4 % au non. Il est publié vendredi par le journal "Ethnos". |
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| La panique se poursuit à Shanghaï |
| La Bourse de Shanghaï a terminé vendredi en baisse de 5,7 % et ainsi prolongé dans un climat de panique générale les dégringolades des séances précédentes. L'ampleur de la débâcle donne le vertige : la Bourse de Shanghaï s'est effondrée de presque 30 % en trois semaines, depuis un sommet à quelque 5 160 points le 12 juin, au plus haut depuis sept ans. La place shanghaïenne s'était auparavant envolée de 150 % en douze mois. Les séances désastreuses se suivent et se ressemblent sur les marchés chinois, malgré la multiplication d'annonces des autorités de régulation. Celles-ci ont notamment considérablement assoupli les restrictions sur les "opérations sur marge" — technique consistant à emprunter auprès d'intermédiaires financiers pour acheter des actions. Mais rien ne semblait rassurer des investisseurs en déroute, qui continuaient de déboucler massivement leurs positions, persuadés que le marché allait continuer de sombrer. "Désormais, il apparaît douteux que le gouvernement puisse contrôler les marchés, alors que les baisses de taux de la PBOC n'ont pas pu stopper l'effondrement", soulignait Shuang Ding, économiste de Standard Chartered cité par Bloomberg. |
| L'atterrissage brutal des dernières semaines sanctionne les excès des Bourses chinoises, dopées massivement par l'endettement — par le spectaculaire effet de levier des "opérations sur marge" — et déconnectées de l'économie réelle. |
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| François Hollande pour renforcer les liens économiques avec l'Angola |
Le président français, François Hollande, poursuit vendredi sa tournée africaine par une visite d'Etat en Angola qui devrait se solder par la signature de nombreux contrats, moyen de sceller la réconciliation entre les deux pays brouillés pendant des années par l'affaire de l'Angolagate. Arrivé jeudi soir et accompagné d'une cinquantaine de chefs d'entreprise français, M. Hollande doit ouvrir vendredi matin un Forum économique franco-angolais au cours duquel des contrats devraient être signés pour un montant global de 1 milliard de dollars. Total, qui réalise 10 % de son extraction mondiale en Angola et exploite un tiers des ressources du pays, devrait signer deux accords, dont l'un concerne la commercialisation de lampes solaires. Le groupe Accor devrait, lui, décrocher la gestion de 50 hôtels, tandis que le groupe de BTP Eiffage pourrait signer un contrat de 200 millions de dollars pour la livraison de 300 passerelles, selon une source proche du dossier. |
| Depuis la fin de la guerre civile, en 2002, l'Angola, deuxième producteur de pétrole d'Afrique, connaît un fort essor économique, avec une croissance moyenne de 6 % entre 2008 et 2013. La chute des prix du pétrole depuis la fin 2014 provoque toutefois d'importantes difficultés. |
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| Uber annonce la suspension d'UberPop en France |
| Dans un entretien au "Monde", Thibaud Simphal, directeur général d'Uber France, annonce la suspension de ce service controversé à partir de 20 heures, ce soir. Ce service permet à des particuliers de s'improviser chauffeurs de taxi avec leur voiture de tous les jours. Thibaud Simphal dit le faire "dans un esprit d'apaisement" avec les pouvoirs publics. Uber veut aider ses 10 000 chauffeurs occasionnels inscrits à obtenir le statut de VTC. |
| Ignorant les multiples proclamations d'illégalité, la société californienne continuait de déployer son service en attendant que la justice tranche de façon définitive. |
| TEXTOS |
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Canada : après une contraction de son produit intérieur brut au premier trimestre, l'économie canadienne, touchée de plein fouet par la baisse des prix du pétrole, se dirige vers une récession, ont estimé jeudi deux grandes banques. La banque centrale canadienne devra réduire à nouveau son taux directeur d'un quart de point, jugent Nomura et Bank of America.
Mexique : le groupe ArcelorMittal et plusieurs entreprises du secteur sidérurgique ont annoncé jeudi avoir licencié 10 000 employés au Mexique et pourraient en licencier 7 000 de plus si le gouvernement n'intervient pas pour interdire les pratiques de dumping.
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Santé : le groupe d'assurance-santé américain Aetna va racheter son concurrent américain Humana pour 37 milliards de dollars pour créer un géant du secteur. Selon les projections, le nouveau groupe, qui comptera plus de 33 millions d'affiliés, aurait réalisé un chiffre d'affaires en 2015 de 115 milliards de dollars.
Internet : Facebook a lancé une offensive jeudi contre la domination de YouTube (Google) dans la pub vidéo sur internet, en annonçant mettre en place une nouvelle fonction qui va permettre de partager les revenus avec les créateurs de contenus. Le réseau social va par la suite proposer à une poignée d'éditeurs de vidéos de conserver 55 % des revenus liés à l'affichage de publicités.
Ukraine : le FMI a donné jeudi son préaccord au versement d'une nouvelle tranche d'aide à Kiev même si un feu vert nécessitera d'abord de lever les doutes sur la dette du pays.
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| 18,7 milliards de dollars |
BP a accepté jeudi de verser 18,7 milliards de dollars d'indemnisation aux Etats-Unis pour la marée noire du golfe du Mexique en 2010, la pire catastrophe environnementale de l'histoire du pays. Cet accord de principe, qui doit encore recevoir l'assentiment des tribunaux américains, serait le plus gros jamais conclu avec une entreprise "dans l'histoire américaine", a salué la ministre de la justice américaine, Loretta Lynch. "Il aiderait à réparer les dommages causés à l'économie du golfe [du Mexique], l'industrie de la pêche, les zones humides côtières et la faune", a-t-elle assuré. "C'est un accord historique", a renchéri Robert Bentley, le gouverneur de l'Etat d'Alabama (sud). En avril 2010, la plate-forme pétrolière de BP Deepwater Horizon explosait dans le champ pétrolier Macondo au large du sud-est des Etats-Unis, tuant 11 personnes. La major pétrolière britannique fait, depuis, face à une avalanche de plaintes en justice de particuliers, d'entreprises, d'autorités locales, mais aussi des Etats et de l'État fédéral, pour régler le montant du nettoyage des côtes. |
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| BLOG |
La Grèce et la malédiction des pays aidés
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Depuis qu'elle est membre de l'Union européenne, la Grèce a bénéficié de transferts assez massifs, avoisinant les 4 à 5 % de son PIB chaque année, par les fonds structurels ou la politique agricole commune. Son inclusion dans la zone euro, par les taux d'intérêt très bas qu'elle a permis au moins jusqu'à la crise de 2008, a occasionné un autre transfert, implicite celui-ci, de plus de la moitié du précédent. On lit partout que la Grèce n'a pas su profiter de ces transferts pour s'adapter, c'est-à-dire développer une base productive solide lui assurant un développement autonome. Et on agonit ses élites pour leur irresponsabilité. Avec ce schéma en tête, les pays partenaires ne peuvent que douter de la capacité du gouvernement grec à irriguer correctement vers le pays toute libéralité qui leur serait faite.
On peut aisément soutenir la thèse inverse. Pour la pousser à l'extrême, c'est parce qu'il y a eu transfert massif que le pays n'a pas pu s'adapter. Le phénomène réplique, à un niveau européen, ce qui s'observe couramment dans un cadre national : une région pauvre au sein d'une nation manque souvent de l'autonomie et des moyens pour combler son retard. Le cas patent en France serait la Corse. Elle a un revenu par habitant proche de la moyenne des régions françaises hors Ile-de-France. Mais ce revenu résulte très largement de la contribution des administrations publiques, financée par des transferts en provenance du « continent ». Son déficit commercial (y compris auprès des autres régions françaises) est abyssal. L'Italie connaît ce phénomène avec le Mezzogiorno. Ce thème a marqué le débat politique conduit en Ecosse lors du référendum. Mme Merkel en fait elle-même l'expérience douloureuse avec les nouveaux Länder de l'est. Pour ces régions, prises par définition dans le cadre d'une monnaie commune, on est dans la configuration que les économistes désignent par le terme de « syndrome hollandais » : les transferts accroissent les revenus et les coûts internes et nuisent aux exportations par dégradation de la compétitivité de l'économie… |
Lu sur Telos
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| TITRES DE L'ÉCONOMIE |
| Les Echos : Grèce : les clés d'un scrutin décisif pour l'Europe |
| Le Figaro économie : Faut-il avoir peur du "Grexit" ? |
| Financial Times : L'assouplissement des règles sur les "opérations sur marge" en Chine ne parvient pas à enrayer les pertes boursières |
| The Wall Street Journal : Le marché de l'emploi demeure agité aux Etats-Unis |
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