| Le Kenya sous la menace croissante des Chabab |
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| Une fois encore, ils ont prouvé leur appétence pour le carnage. Dans une attaquequi n'est pas sans rappeler celle du centre commercial de Nairobi, en septembre 2013 (67 morts), les islamistes somaliens chabab ont pris jeudi pour cible l'université de Garissa, ville kényane sise à environ 150 kilomètres de la frontière avec la Somalie. Le bilan est terrible : au moins 147 morts et 79 blessés, rapporteUSA Today. Nés en 2006, les Chabab ("la jeunesse", en arabe), mouvement rallié à la nébuleuse Al-Qaida depuis février 2012 (après en avoir été initialement tenu à l'écart) et qui compterait dans ses rangs entre 7 000 et 9 000 combattants (The Guardian), ont justifié cet assaut sanglant par le fait que "le Kenya [était] en guerre contre la Somalie". De fait, depuis 2011, les troupes kényanes sont engagées sur le sol somalien afin de faire pièce à ces radicaux, tenants du salafisme. Prises de court, les forces de sécurité kényanes n'ont pu empêcher le drame. La raison ? L'incapacité des autorités à tirer les leçons des précédentes tueries et à mettre en place un système de réaction rapide et efficace contre le terrorisme, avance Peter Aling'o, expert des questions sécuritaires, cité par la Deutsche Welle. Pour David McKenzie, de CNN, les Chabab, "bousculés" par la concurrence mortifère de Boko Haram (au Nigeria), de l'autoproclamé Etat islamique et d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique, cherchent à démontrer qu'ils conservent toute leur place dans la galaxie djihadiste. "Si l'ossature et les ressources du groupe demeurent intactes au Kenya, d'autres attaques comme celles-ci auront lieu", prédit-il. Professeur à l'université de Birmingham, Stefan Wolff estime quant à lui que, si un engagement militaire est nécessaire, il faut aussi s'attaquer aux maux de l'exclusion dont souffrent les citoyens de la Corne de l'Afrique. Car, conclut-il, "ces problèmes continuent de fournir de l'oxygène aux idéologies nihilistes". |
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