| En 1947, l'Etat italien renonce officiellement à ses droits sur son ancienne colonie, la Libye. Près de soixante-huit ans plus tard, Rome se sent plus que jamais menacé par ce pays au sud de ses côtes. La raison de la fébrilité italienne ?L'avancée grandissante de l'Etat islamique (EI) qui profite du chaos libyen. Lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, mercredi dernier, le gouvernement Renzi aurait espéré une réponse d'envergure, mais "la ligne d'une intervention militaire n'est pas passée", explique La Repubblica. Et il y a trois jours, un épisode a fait trembler l'Italie : des migrants ont été recueillis par des garde-côtes italiens, avant qu'une bande de trafiquants armés liés à l'EI ne récupère le navire. Que se serait-il passé si les passagers de cette vedette avaient été enlevés par les miliciens de l'EI ? s'inquiète Il Sole-24 Ore, qui plaide pour un renforcement de la sécurité aux frontières maritimes du pays. A la peur de l'EI s'ajoute donc de facto l'angoisse générée par l'immigration massive. En effet, selon le Corriere della Sera, "au moins 200 000 étrangers" sont envoyés aux portes de la péninsule depuis la Libye, et l'EI menace de mêler des combattants aux clandestins, renchérit The Telegraph. Paniqués, plusieurs journaux de droite ont crié à l'invasion barbare. Ainsi, Il Giornale parlait en "une" de "bombe humaine" et du "risque de [voir arriver] des barques pleines de terroristes". Heureusement, certains Italiens détendent ce climat anxiogène sur Twitter, explique The Washington Post. A la menace de l'EI "nous allons envahir Rome", ils répondent"bon courage avec les bouchons sur l'autoroute", ou encore "ça tombe mal, aujourd'hui c'est la grève". Quand l'ironie permet de dépasser la peur. |
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