La UNE
Ukraine : le tournant
La
politique du pire. Celle de l’affrontement sanglant qui plonge encore un peu
plus l’Ukraine dans la spirale de la violence et du chaos. Trois mois
après le début de la révolution pro-européenne à Kiev, le président
Ianoukovitch a choisi l’épreuve de force qui fait craindre le point de
non-retour. La journée de mardi, la plus meurtrière depuis la crise, marque un
tournant, alors que le dialogue entamé en fin de semaine dernière entre le
pouvoir et l’opposition semble aujourd’hui sans espoir. La place de l’Indépendance
est désormais le lieu d’une insurrection dont on peut se demander si elle est
contrôlable, avec le risque grandissant de dérapages de la part de minorités
d’extrême droite aux sombres desseins. Pour ceux qui se regroupent chaque jour
devant les barricades, il est clair en tout cas que le départ du président
autoritaire en place est le préalable à toute issue positive. Après des
tergiversations de toute sorte, il est urgent désormais que l’Europe fasse
entendre une seule voix et agisse pour mettre en place des sanctions ciblées
évoquées depuis des semaines mais qui sont restées pour l’instant lettre morte.
Il semble aussi déterminant que le couple franco-allemand assume un leadership
décisif face à l’épreuve ukrainienne, et le déplacement de Laurent Fabius sur
le terrain est une bonne nouvelle. Rien ne se fera toutefois sans que soit
accentuée la pression sur Vladimir Poutine, le parrain assumé de Ianoukovitch.
A quelques jours de la fin des Jeux olympiques dont il a fait une
priorité, le chef du Kremlin n’a pas intérêt à une crise diplomatique majeure
qui viendrait gâcher la grande fête de Sotchi.
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