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Syrie : l'Allemagne signe finalement l'appel à "une réaction internationale forte" après les attaques chimiques
La veille, Berlin avait refusé de signer au G20 ce texte concocté par la France et
les Etats-Unis, partisans d'une intervention en Syrie.
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François Hollande et Barack Obama voulaient profiter du G20 de Saint-Pétersbourg (Russie) pour élargir leur coalition favorable à une intervention militaire en Syrie après l'usage d'armes chimiques par le régime de Damas. Leurs démarches sont loin d'être couronnées de succès pour l'instant.
Le sommet s'est achevé vendredi 6 septembre sans progrès significatif sur ce dossier brûlant. La Russie, opposée aux frappes, n'a pas bougé d'un pouce. L'Allemagne, elle, s'est faite prier pour ratifier un communiqué appelant à une intervention.
Francetv info revient sur cet échec diplomatique.
L'Allemagne change d'avis
Vendredi, l'Allemagne n'avait pas signé le communiqué concocté par la France et les Etats-Unis. "Nous pensons qu'il est nécessaire d'attendre le rapport des experts de l'ONU en armes chimiques avant de prendre toute nouvelle décision (...). C'est l'appel que nous lançons à ceux qui évoquent ou envisagent des mesures militaires", expliquait son ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle.
C'est le même ministre qui a annoncé le changement de position de Berlin. Son annonce, en marge d'une réunion européenne à Vilnius (Lituanie) a été saluée par son homologue français, Laurent Fabius. "Le fait que l'Europe est ensemble est une bonne chose", a déclaré ce dernier.
La Russie campe sur ses positions
Pour le président russe Vladimir Poutine, la culpabilité de Damas dans l'attaque chimique du 21 août n'est pas établie. Le principal soutien de Bachar Al-Assad depuis le début de la guerre civile a profité de ce G20 pour annoncer qu'elle continuerait à soutenir son allié, même en cas de frappes.
"Vous voulez savoir si nous aiderons la Syrie ? Nous le ferons comme nous le faisons actuellement. Nous lui livrons des armes, nous collaborons dans le domaine économique", a déclaré Vladimir Poutine selon l'agence officielle Ria Novosti.
Douze pays signent un communiqué a minima
Faute d'un accord commun, bloqué par la Russie, douze pays ont signé un communiqué sur la Syrie. L'Australie, le Canada, la France, l'Italie, le Japon, la Corée du Sud, l'Arabie saoudite, l'Espagne, la Turquie, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'Allemagne appellent à une "réponse internationale forte" après l'attaque chimique, "afin d'envoyer un message clair pour que ce genre d'atrocités ne se répète pas".
Le texte estime également que la responsabilité du régime de Bachar Al-Assad est"clairement" établie dans cette affaire. L'option militaire n'est pas clairement évoquée dans l'appel, mais les signataires jugent quand même que "le monde ne peut pas attendre indéfiniment".
Hollande et Obama poursuivent leur effort diplomatique
Après ce sommet manqué, les présidents français et américain tentent de donner des gages à leurs opinions publiques et aux sceptiques. Offensif sur ce dossier depuis le 21 août, François Hollande a annoncé vendredi que la France attendrait finalement le rapport des inspecteurs de l'ONU pour se décider, une décision qui pourrait retarder l'intervention de deux à trois semaines.
Dans une allocution à la radio américaine, Barack Obama a promis qu'une intervention militaire serait limitée, "à la fois dans le temps et dans l'ampleur". "Ce ne serait pas un autre Irak ou un autre Afghanistan", a-t-il déclaré. Le président américain s'adressera mardi au peuple américain.
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