SOCIAL-ECO -
le 25 Mars 2013
Evénement. CGT
Thierry Lepaon "Notre boussole c’est la défense du travail"
Successeur de Bernard Thibault, le nouveau secrétaire de la confédération, Thierry Lepaon entend appuyer sur l’accélérateur de la syndicalisation. Il en appelle à un syndicalisme rassemblé pour élever le rapport de forces et considère la CGT capable de faire bouger la loi sur l’emploi.
Vous venez d’être
élu secrétaire général de la CGT. Quelles sont les décisions importantes de ce 50e Congrès ?
Thierry Lepaon. C’est, tout d’abord, le vote de notre bilan d’activité et des résolutions qui ont été approuvés à une immense majorité. Ces résultats rendent confiant, à la fois sur le renforcement de la CGT, mais également sur le climat de confiance entre les organisations qui font la CGT. La confédération a su impulser l’activité revendicative. C’est très important dans la conduite des luttes. Nous venons de traverser une période difficile avec une droite au pouvoir opérant des choix conformes en tout point aux attentes du Medef. La CGT a pris ses responsabilités concernant le processus d’action, et les syndiqués ont bien compris que, même si les résultats n’étaient pas toujours à la hauteur des espérances, l’image de la CGT est celle d’une organisation combative et en phase avec eux.
Les décisions du congrès
vont-elles permettre d’avancer, sur le terrain des luttes,
contre l’accord du 11 janvier sur l’emploi ou pour sauver
les retraites ?
Thierry Lepaon. Oui. D’abord parce qu’il y a eu l’action du 5 mars qui a permis de sensibiliser les salariés aux dangers de l’ANI et de la loi telle qu’elle est débattue à l’Assemblée nationale. Les salariés que nous avons rencontrés lors de la distribution de notre matériel, tiré à plus de deux millions d’exemplaires, avaient la perception, comme la plupart des médias, d’un accord donnant-donnant. Mais, dans les faits, quand on en regarde les termes, ils se rendent bien compte qu’ils vont devoir accepter de donner du temps de travail, du salaire, de la flexibilité, de la mobilité, d’abandonner du droit sur le recours au juge, à l’expert… Cette phase de mobilisation a permis d’argumenter sur le contenu de l’accord. Il y a besoin d’explications. Et pas seulement pour les salariés. Les députés, bien souvent, ne connaissent ni le texte ni les incidences qu’il pourrait avoir sur la vie des salariés au travail. Et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si seulement 100 députés se disent prêts à le signer en l’état. Cela signifie que plus de 200 autres s’interrogent sur leur vote, et donc, sur le contenu et le sens du texte.
La CGT demande-t-elle
son retrait ou cherche-t-elle à en rediscuter les contenus ?
Thierry Lepaon. La stratégie c’est d’avancer. D’abord, nous voulons empêcher la transposition de l’accord dans la loi. Mais nous ne pouvons pas nous en contenter, car cela ne résoudra pas le problème des salariés confrontés aux stratégies financières des entreprises. Nous voulons changer de cap et nous sommes en capacité d’influencer le vote des députés pour que ce texte, rédigé par le Medef et ratifié par d’autres syndicats, ne soit pas transcrit en l’état. Notre démarche doit viser à changer le travail par une loi favorable aux salariés et qui leur permette, à travers les organisations syndicales, d’influer sur les choix stratégiques des entreprises. La CGT n’entrera pas en guerre contre le gouvernement en le qualifiant de libéral. Ce serait une vision simpliste. Nous allons rester sur le fond du dossier. Quitte à paraître ultrapragmatiques. Notre boussole, c’est la défense du travail et des droits des salariés, et nous nous savons capables de faire bouger la loi.
Comment réussir, dans
cette lutte, à mobiliser
le service public alors
que le projet de loi
concerne le secteur privé ?
Thierry Lepaon. Nous sommes en train d’y travailler. L’accord, présenté comme une modification du Code du travail, ne concernerait pas les salariés de la fonction publique. Or, on voit bien que sur la mobilité par exemple, l’État va transposer les prescriptions du privé au public. Il faut savoir qu’il n’y a jamais eu de mauvais accord dans le privé qui ait eu des répercussions positives dans le public. Et inversement.
Êtes-vous prêt à un nouveau bras de fer sur une nouvelle réforme des retraites ?
Thierry Lepaon. Le gouvernement se prépare à continuer dans la même voie que le précédent. En 2010, la réforme a été rejetée par des millions de salariés et de retraités...
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