mardi 26 mars 2013

Le président de Bank of Cyprus présente sa démission


Le président de Bank of Cyprus présente sa démission

Le Monde.fr avec AFP et Reuters |  • Mis à jour le 

                                  Le ministre des finances néerlandais et président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, à Bruxelles, le 16 mars 2013.

Toutes les banques de Chypre resteront finalement fermées jusqu'à jeudi, a faitsavoir la Banque centrale dans un communiqué publié tard lundi 25 mars. L'institution avait annoncé quelques heures plus tôt que tous les établissements, sauf les deux plus importants, la Bank of Cyprus et la Laiki Bank, fermées depuis le 16 mars, seraient rouvertes mardi après une fermeture de dix jours devant la menace de retraits d'argent massifs. Mardi, les deux établissements ont été dégradés au niveau "défaut" par l'agence de notation Fitch, et le président de la Bank of Cyprus a présenté sa démission.

Benoît Coeuré, membre français du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré mardi sur Europe 1 que la crise chypriote montrait la nécessité d'un "contrôleur indépendant des banques""La seconde, c'est qu'il faut identifierles problèmes plus tôt dans la zone euro", a-t-il ajouté. Il a également pris ses distances avec des propos tenus lundi soir par Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe, qui ont fait trembler les marchés. 
LAISSER MOURIR LES BANQUES
Dans des interviews accordées au Financial Times et à l'agence Reuters, le responsable semblait en effet accréditer l'idée que le modèle chypriote pourrait être étendu à l'avenir dans d'autres pays fragiles de la zone euro. Il expliquait en substance que l'UE pourrait ne plus secourir les banques européennes en trop grande difficulté à l'avenir et les laisser mourir.
"Enlever le risque du secteur financier et le reporter sur les épaules du public n'est pas la bonne approche", avait-il dit. "Si nous voulons avoir un secteur financier sain, le seul moyen est de dire : 'si vous prenez des risques, vous devez lesassumer, et si vous ne pouvez pas le fairevous n'auriez pas dû les prendre', et la conséquence peut être que c'est la fin de l'histoire", avait indiqué le ministre néerlandais. Dans d'autres cas, notamment pour le sauvetage de l'Irlande, un pays plombé lui aussi par son secteur bancaire, l'intégralité du fardeau avait été reporté sur le contribuable, les créanciers privés ayant été épargnés.
"L'expérience de Chypre n'est pas un modèle pour le reste de la zone euro (...)", a rétorqué Benoît Coeuré, "tous les pays ont des problèmes différents, des problèmes économiques, des problèmes de chômage, mais aucun pays ne présente la même concentration de problème que Chypre", un Etat "en banqueroute". 
Le président de l'Eurogroupe a de son côté nuancé ses propos mardi matin dans un entretien au Monde, soulignant que le cas de Chypre était "spécifique".
Lire le portrait :  Jeroen Dijsselbloem, l'inconnu réputé fin négociateur(édition abonnés)
Les Bourses, qui avaient ouvert à la hausse après l'annonce du plan de sauvetage, ont terminé la séance dans le rouge lundi et l'euro a nettement fléchi. Mardi matin, les Bourses reprenaien toutes de légères couleurs, bénéficiant d'un rebond technique. Deux exceptions néanmoins : Madrid, affectée par les mauvaises prévisions de croissance en 2013, et Athènes, qui cédait 4 % dans la foulée de propos du ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, sur l'éventualité d'une aide supplémentaire nécessaire pour la Grèce.
Du côté des devises, l'euro se redressait mardi, à 1,2873 dollar contre 1,2853 dollar lundi soir.

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