Vacances scolaires : quelle mouche a piqué Vincent Peillon ?
Créé le 25-02-2013 à 15h01 - Mis à jour à 19h02
Par Caroline Brizard
Alors qu'il peine déjà à imposer la semaine de 4,5 jours à la rentrée, Vincent Peillon promet des vacances d'été plus courtes.
Vincent Peillon (IBO/SIPA
Mais on ne peut tout de même pas croire à un acte de candeur de la part du locataire de la rue de Grenelle. S’il n’a pas prévu un tel emballement médiatique, il est suffisamment aguerri pour savoir que ce genre de fausse "annonce" risque de déclencher une avalanche de réactions. Au risque d’être contre-productive. "C’est d’autant plus fâcheux que ce débat vient occulter l’essentiel, à savoir la refondation de l’école" , regrette Bernard Toulemonde, ancien recteur et inspecteur général honoraire de l’Education nationale. Alors pourquoi lancer cette petite bombe ? En faisant cela, il risque de s’aliéner tout à la fois les parents, inquiets de ces chambardements estivaux, et les professeurs, mécontents de voir leurs congés diminuer.
Monnaie d'échange ?
A moins qu’il ne veuille ainsi sauver les meubles, en introduisant un nouvel argument dans le débat sur les rythmes scolaires qui tourne à l’aigre ? Avec des grandes villes comme Montpellier et Lyon qui refusent de passer aux 4,5 jours d’école par semaine à la rentrée prochaine, le ministre peut avoir besoin de nouvelle monnaie d’échange. "Je comprends cette annonce comme une manière de relancer le dialogue avec les collectivités et les enseignants", estime Jacques Bourgoin, maire de Genevilliers (92) et professeur de mathématiques. "Il est possible que d’ici quelques jours, le ministre en revienne à la semaine de 4 jours et qu’il augmente le nombre de semaines scolarisées sur l’année…".
Ou alors le ministre essaie-t-il de rassurer les collectivités locales, inquiètes des coûts occasionnés pour elles par le passage à la semaine de 4,5 jours ? Car deux semaines de vacances d’été en moins, ce serait autant d’économisé pour elles en centres de loisirs ou en écoles de sport, dont l'ouverture serait repoussée plus tard dans l’été ? A moins que tout ce ramdam ne se résume à un accès irrépressible de vérité, dont Vincent Peillon a déjà fait preuve plusieurs fois…
Caroline Brizard - Le Nouvel Observateur
(1) Vincent Peillon, "Refondons l’école : Pour l’avenir de nos enfants" (Seuil, février 2013), 156 p, 14 euros.
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