samedi 23 février 2013

Sur les « bons » capitalismes et impérialismes (La Jornada)

                                         

Sur les « bons » capitalismes et impérialismes (La Jornada)

Au risque de me répéter comme un vieux disque rayé, je rappelle que le néolibéralisme n’est pas un nouveau système mais une politique, la politique actuelle du capitalisme. Il est le résultat de l’échec du capitalisme « Providence » vaguement keynésien et qui ne peut plus être répété car il est mort et enterré. Vouloir centrer les efforts contre le néolibéralisme équivaut tout simplement à tirer contre l’ombre du système.
Il n’y a pas de « bon » capitalisme : il y a un régime d’exploitation, d’oppression, de racisme, de colonialisme et de guerres qui est prêt à tout pour garantir le taux de profit des grandes entreprises financières et monopolistiques. Les capitalismes d’État et les politiques d’assistance et de redistribution des richesses font également partie de ce système mondial et le soutiennent.
La différence entre les gouvernements qui sont des agents directs du capital financier et ceux qui essaient d’avoir une quelconque marge de manœuvre réside dans le fait que ces derniers appliquent certaines politiques qui, tout en défendant les profits des capitalistes, doivent prendre en compte la nécessité de soutenir le marché et ces profits capitalistes avec des subsides à la consommation et aux services. Ils doivent céder quelque chose aux mouvements sociaux et à la contestation ouvrière pour éviter qu’ils ne s’organisent de manière indépendante.
Les gouvernements « nationaux et populaires » n’appartiennent cependant pas à une catégorie distincte : tout comme les autres, ils acceptent la spoliation sauvage de la grande industrie minière et pratiquent un « extractivisme » qui détruit les biens communs (eau, bois, terres, minerais) et les pollue, comme le démontre l’exemple de la Chine. Ils placent la croissance économique au-dessus du développement humain, réduisent au minimum les droits humains et sociaux ainsi que les marges de la démocratie. Ils n’ont rien de « populaires » et ne sont donc pas non plus « nationaux ».
Et voici que, par-dessus le marché, Samir Amin (*) découvre dans « Viento Sur » et dans « Utopie Critique » que la France est sans doute impérialiste, mais qu’elle joue au Mali un rôle progressiste qu’il faut soutenir parce qu’elle combat l’islamisme extrémiste financé par le Qatar et utilisé par les États-Unis pour démanteler les Etats africains et renverser le gouvernement algérien.
La France a été l’un des plus grands colonisateurs et diviseurs de l’Afrique et elle est responsable du million de morts (sur 11 millions d’habitants) de la guerre d’Indépendance de l’Algérie, sans compter les centaines de milliers de victimes au Maroc, en Tunisie, à Madagascar, l’horrible massacre du Burundi et la tragédie du Biafra, quand elle a voulu démembrer le Nigeria, Etat islamique qui menaçait ses intérêts. Elle soutient au Mali un gouvernement incapable et corrompu surgi d’un coup d’Etat et qui, faute d’un appui populaire, s’écroulait devant une poignée d’islamistes touaregs, médiévaux et esclavagistes, soutenus et armés par les États-Unis et le Qatar avec les armes que Sarkozy avait vendues à Kadhafi.
Les socialistes français, qui ont soutenu jusqu’au bout la guerre coloniale en Indochine et les massacres en Algérie (Mitterrand a été onze fois Premier ministre pendant ces guerres et les avait couvertes), jouent leur rôle habituel « de médecins au chevet du capitalisme », comme le disait l’un d’eux, León Blum.
Nous sommes tout simplement devant un conflit d’intérêts entre l’impérialisme français, avec son uranium au Niger et le gaz de l’Algérie (son pays-client) et l’impérialisme des Etats-Unis, avec son fidèle caniche britannique, parce que Washington ne veut pas seulement disputer l’Afrique à la Chine, mais aussi à la France....
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