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mercredi 18 mai 2022

Sur le Burkini ou la stratégie électorale, Roussel se paie ses nouveaux alliés - le 18.05.2022

 POLITIQUE

18/05/2022 11:21 CEST

Sur le Burkini ou la stratégie électorale, Roussel se paie ses nouveaux alliés

Le patron des communistes ne retient pas ses coups: selon lui, Éric Piolle "instrumentalise" le sujet du burkini dans les piscines de Grenoble à des fins politiques.

GONZALO FUENTES VIA REUTERS
Le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, le 21 février 2022. (REUTERS/Gonzalo Fuentes)

POLITIQUE - Quinze minutes d’interview et trois piques: Fabien Roussel était sur Europe 1, ce mercredi 18 mai au matin, et il n’a pas fait beaucoup d’effort pour cacher ses différences avec ses nouveaux alliés à gauche. Interrogé tour à tour sur la stratégie de Jean-Luc Mélenchon pour les élections législatives, l’énergie nucléaire et le burkini dans les piscines, le patron du parti communiste a sorti les banderilles. 

“Je regrette que le maire de Grenoble en fasse une affaire nationale”, a-t-il affirmé à propos de ce dernier sujet, en déplorant la place qu’il prend dans le débat public et médiatique. Selon lui, Éric Piolle “instrumentalise cette affaire pour des raisons de politique interne, de congrès des verts ou j’en sais rien.”

Une chose est sûre à ses yeux, “les Français en ont marre.” Et “les musulmans en ont marre, aussi, d’être une nouvelle fois pointés du doigt et stigmatisés à cause d’un maire qui décide d’instrumentaliser le sujet.”

Une fois ces amabilités adressées à son allié écolo au sein  de la NUPES, Fabien Roussel a redit son opposition de fond à l’autorisation du burkini dans les piscines, à l’image, d’ailleurs, de 58% des électeurs de cette nouvelle union populaire selon un sondage Ifop mené ces derniers jours.

Je n'aime pas la formule 'élire un Premier ministre.'Fabien Roussel sur Europe 1

Mais ce n’est pas tout. Quelques secondes auparavant, Fabien Roussel a pris ses distances avec Jean-Luc Mélenchon sur sa stratégie pour ces élections législatives. Sur la forme. Le leader de la France insoumise ne manque pas une occasion de rappeler qu’il veut s’installer à Matignon pour gouverner le pays après avoir imposé une cohabitation à Emmanuel Macron. C’est même inscrit en gros sur la campagne d’affichage des Insoumis, et c’est ce qui est prévu par les accords signés entre tous les partis. Au regret du chef des communistes?

“L’espoir, il est là, il est à porté de vote”, a d’abord insisté Fabien Roussel sur Europe 1, en parlant des scrutins du mois de juin. Mais selon lui, ”ça passe d’abord par la construction d’une majorité, c’est pour ça que je n’aime pas la formule ‘élire un Premier ministre’, on n’élit pas un Premier ministre, il est nommé.” Une façon de botter en touche sur les ambitions du troisième homme de la présidentielle, et sa vision des élections législatives. 



S’il ne remet pas en cause l’arrivée de Mélenchon à Matignon en cas de victoire de la NUPES, le député du Nord, candidat à sa réélection, critique, en creux, la façon de faire des Insoumis.

“Le passage obligatoire, c’est de construire une majorité”, a-t-il encore martelé, “c’est tellement important de faire cette pédagogie parce qu’aujourd’hui les Français ne comprennent pas forcément qu’il est possible d’élire une majorité à l’Assemblée et de changer le cours des choses.”

Je conserve cette autonomie de parole."Fabien Roussel

Force est de constater que Fabien Roussel n’a pas prévu d’arrêter la petite musique singulière qu’il promeut depuis la campagne présidentielle. Critique sur d’autres sujets, comme l’investiture donnée à Taha Bouahfs -lequel, accusé d’agression sexuelle, a retiré sa candidature- le patron des communistes a également redit son attachement à l’énergie nucléaire, à rebours de la position majoritaire au sein de la NUPES.

“Je continuerai de m’engager et de défendre l’idée que nous allons avoir besoin d’investir autant dans les énergies renouvelables que dans le nucléaire”, a souligné celui qui dit “conserver” “cette autonomie de parole”.

“Nous avons des désaccords à gauche comme à droite sur ces questions-là”, a-t-il encore assumé, avant de louer, malgré tout, l’alliance des partis de gauche pour “défendre la hausse du SMIC (...) pour défendre des mesures sociales fortes qui répondent aux priorités de nos concitoyens.” Ça va mieux en le disant.  

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