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15
Oct
2015
[70e AG ONU] Brésil + Argentine + Mexique : “Afin de donner aux Nations Unies le rôle central qui leur revient, il est absolument essentiel de procéder à une réforme en profondeur de cette structure.”
Brésil – Débat 2015 de l’Assemblée générale de l’ONU
Allocution de S.E. Mme Dilma Rousseff, Président de la République fédérative du Brésil, lors du Débat général de la 70e session de l’Assemblée générale de l’ONU
C’est un privilège que de prendre la parole cette année devant l’assemblée générale, alors que les Nations Unies célèbrent leur 70ème anniversaire. Mes premiers mots, Monsieur le Président, seront des mots visant à vous féliciter pour votre nomination à la présidence de cette assemblée, et je voudrais redire que le Brésil s’efforcera d’appuyer vos efforts afin d’adopter des mesures visant à renforcer les activités de l’organisation en faveur du développement.
Soixante-dix années se sont écoulées depuis la conférence de San Francisco. A cette occasion, la communauté internationale s’était efforcée d’œuvrer en faveur d’un monde basé sur le droit international, un monde fondé sur le règlement pacifique des conflits. Depuis lors, nous avons connu des progrès, mais nous avons aussi connu des revers. Le processus de décolonisation a évolué de façon remarquable comme nous pouvons le voir de par la composition même de cette assemblée. Depuis, les Nations Unies ont étendu leurs initiatives incluant notamment le programme pour le développement à l’horizon 2030 et les objectifs de développement durable, en d’autres termes pour y inclure des thèmes comme l’environnement, l’élimination de la pauvreté, le développement social et l’accès à des services de qualité. Des thèmes tels que les difficultés de l’urbanisation, les femmes, les enfants et les questions raciales sont devenues une priorité. Cependant, l’organisation n’a pas connu les mêmes succès pour ce qui est de la sécurité collective, thème présent à l’origine de notre organisation qui reste également au cœur de ses priorités.
La prolifération des conflits régionaux au potentiel très destructeur ainsi que la propagation du terrorisme qui tue femmes, enfants, hommes, qui détruit notre patrimoine commun et qui cause le déplacement de millions de gens hors de leur communauté, démontre que les Nations Unies ont à présent un défi de taille à relever. On ne peut rester inactif devant les actes barbares commis par ceux qui s’appellent l’Etat Islamique et autres groupes associés. Dans une grande mesure, cette situation explique la crise des réfugiés à laquelle l’humanité est confrontée à présent. Une grande partie des hommes, des femmes, des enfants qui entament le voyage périlleux par-delà les eaux de la méditerranée et qui arpentent péniblement les routes d’Europe viennent précisément du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Ils viennent de pays dans lesquels les institutions de l’Etat ont été déstabilisées par des actions militaires contraires au droit international ouvrant par là même une brèche à la prolifération du terrorisme. Un sentiment d’indignation profonde a été causé par la photo d’un petit garçon Syrien mort sur les plages de Turquie et par la nouvelle que soixante et onze personnes étaient mortes étouffées dans un camion en Autriche. Cette indignation doit à présent se transformer en acte de solidarité. Dans un monde dans lequel les marchandises, les capitaux, les données et les idées circulent librement, il serait absurde d’empêcher la libre circulation des personnes. Le Brésil est un pays d’accueil, un pays qui au final est formé de réfugiés. Nous avons accueilli des hommes, des femmes du monde entier. Depuis plus d’un siècle nous avons offert notre accueil à des millions de personnes, nous accueillons les réfugiés à bras ouverts, nous sommes une nation multi-ethnique dans laquelle les différences coexistent et nous connaissons l’importance de la différence qui au final nous rend plus diversifiés, plus riches au niveau social et au niveau culturel ainsi qu’au niveau économique.
Monsieur le Président, la toile de fond bien sombre que je viens de décrire implique que nous réfléchissions quant à l’avenir de notre organisation et que nous agissions de façon décisive et rapide. Nous avons besoin d’une organisation des Nations Unies à même de promouvoir la paix internationale durable, une organisation à même de réagir efficacement et rapidement à toutes les situations de crise régionale, et de réagir contre tout acte commis contre l’humanité. On ne peut par exemple plus retarder la création d’un état palestinien qui coexisterait dans la paix et l’harmonie avec Israël.De même, nous ne pouvons plus tolérer les activités d’élargissement de peuplement dans les territoires occupés, cela n’est pas acceptable.
Afin de donner aux Nations Unies le rôle central qui leur revient, il est absolument essentiel de procéder à une réforme en profondeur de cette structure. Le Conseil de Sécurité doit être élargi aussi bien dans la catégorie permanent que non permanent afin d’en faire un Conseil plus représentatif, plus légitime et plus efficace. La majorité des états membres ne souhaitent pas que l’on retarde indéfiniment une décision à ce sujet et nous espérons donc que la session que nous entamons aujourd’hui entrera dans l’Histoire en tant que tournant dans le destin des Nations Unies. Nous espérons que cette session nous donnera des résultats concrets dans le long processus, resté sans résultat jusqu’à présent, de réforme de l’organisation.
Notre région où règnent la démocratie et la paix, se félicite de la reprise des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis, événement qui met fin à un différend datant de la guerre froide. Nous espérons que ce processus s’achèvera par la levée de l’embargo contre Cuba. Nous nous félicitons également de l’accord obtenu récemment avec l’Iran qui permettra à ce pays de développer une énergie nucléaire à des fins pacifiques et rendra à toute la région l’espoir de la paix. Avec les pays du BRICS nous avons lancé une nouvelle banque du développement qui permettra l’intensification des activités économiques et des investissements, et nous permettra d’atteindre les objectifs de développement durable.
Monsieur le Président, le programme de développement à l’horizon 2030 décrit l’avenir que nous voulons. Les dix-sept objectifs de développement durable réaffirment les principes de base de la conférence RIO + 20, et réaffirment qu’il est possible de connaitre la croissance tout en assurant l’inclusion en préservant et en protégeant. Ces objectifs s’accompagnent d’objectifs universels, insistent sur la nécessité de coopération entre les peuples et nous ouvrent la voie commune pour l’humanité. Il s’agit d’un programme de développement qui nécessite une solidarité mondiale, la détermination de tout un chacun et un engagement à lutter contre le réchauffement climatique, à surmonter la pauvreté extrême tout en créant des opportunités et des chances pour tous. A Paris, en décembre, nous devrons faire en sorte de renforcer la convention pour le climat en s’assurant d’appliquer ces dispositions et de respecter ces principes. Les engagements endossés à Paris devront être ambitieux et devront inclure un appui financier et technologique aux pays en développement et aux petits états insulaires, conformément aux principes de responsabilité commune mais différenciée.
Le Brésil déploie des efforts de taille pour réduire les émissions de gaz à effets de serre sans pour autant porter atteinte à notre développement. Nous continuons à diversifier les sources renouvelables dans notre bouquet énergétique, l’un des bouquets les plus propres du monde. Nous investissons également dans une agriculture à faible émission de carbone, nous avons réduit la déforestation dans la région de l’Amazonie de 82%, c’est un sentiment d’ambition qui continuera de nous guider dans nos actions. J’ai annoncé hier ici même aux Nations Unies notre contribution prévue déterminée au niveau national. La contribution du Brésil sera de réduire de 43% ses émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030 par rapport à l’année de référence de 2005. Au cours de cette même période, le Brésil a l’intention de mettre fin à la déforestation illégale, de reboiser douze millions d’hectares, de récupérer quinze millions d’hectares de pâturages et d’intégrer cinq millions d’hectares de terres pour les forêts et les cultures. Dans un monde dans lequel la part des énergies renouvelables n’est que de 13% dans le bouquet énergétique total, nous avons l’intention pour notre part d’assurer une proportion de 45% des sources renouvelables dans notre fourniture énergétique, et nous visons d’atteindre 66% d’énergie hydraulique dans la production d’électricité et une part de 23% de sources renouvelables – biomasse, énergie solaire, éoliennes – dans notre production électrique. Il s’agit également d’une augmentation de 10% du taux d’efficacité électrique et une proportion de 16% de carburant éthanol et autres sources énergétiques issues du sucre de canne dans notre bouquet énergétique. Le Brésil sera ainsi en mesure de contribuer aux efforts mondiaux afin de respecter les recommandations du GIEC qui a fixé une limite de deux degrés maximum de réchauffement pour ce siècle. Le Brésil est l’un des rares pays en développement à s’engager vers des objectifs aussi absolus en termes de réduction des émissions. Notre contribution prévue au niveau national contribuera à préserver l’environnement et réduira les risques liés aux effets négatifs du changement climatique pour les plus pauvres et les plus vulnérables. Nous mettrons également l’accent sur les droits des travailleurs, les questions liées aux femmes, les populations autochtones, les anciennes populations d’esclaves et les communautés traditionnelles. Nous reconnaissons l’importance de la coopération sud-sud dans les efforts mondiaux pour lutter contre les changements climatiques
Je voudrais insister sur le fait que, depuis 2003, des politiques sociales ainsi que des transferts monétaires assortis de conditions qui ont été mis en place ont permis de sortir de la pauvreté extrême trente-six millions de Brésiliens.
Olivier Berruyer : Nous, on veut bombarder Assad, on ne peut pas tout faire…
L’année dernière, le Brésil a été enlevé de la carte du monde dressée en fonction de la faim, ce qui témoigne de l’efficacité de notre politique « Faim zéro ». Dans cette transition vers une économie à faible émission de carbone, nous pensons qu’il est important d’assurer des conditions de travail dignes, justes et sûres pour les travailleurs. Le développement durable impliquera de promouvoir le travail des uns et la création d’emplois de qualité pour tous. Les efforts visant à éliminer la pauvreté et à promouvoir le développement doivent être des efforts collectifs mondiaux. Dans mon pays, nous savons parfaitement que mettre fin à la pauvreté extrême n’est que le début d’un long voyage.
Monsieur le Président, depuis six ans, nous nous sommes efforcés de contrer l’impact de la crise mondiale qui a touché le monde développé et nous avons essayé d’empêcher que cette crise ne déstabilise notre économie, notre société. Nous avons adopté un ensemble de mesures – diminution des taxes, élargissement du crédit, renforcement des investissements – et nous avons accru également les salaires au cours de cette période. Cependant, pour diverses raisons, budgétaires et autres, ainsi que pour des raisons extérieures, ces efforts ont été entravés, et la relance lente au niveau mondial a également eu un impact sur notre croissance. La dévaluation des devises, les pressions liées à la récession ont mené à une inflation et à une réduction des recettes fiscales menant à une diminution des financements publics. Cependant, étant donné la situation actuelle, nous sommes en train de rééquilibrer notre budget et nous avons décidé de procéder à une réduction des dépenses publiques et de certains investissements. Nous avons également aligné les prix, nous sommes en train d’adopter des mesures de réduction permanente des dépenses, réductions drastiques des dépenses, autant d’initiatives qui visent à réorganiser notre situation budgétaire et diminuer l’inflation afin de conférer une stabilité macro-économique au pays, accroitre la confiance dans notre économie et permettre une reprise de la croissance économique en permettant une redistribution des revenus.
L’économie brésilienne est aujourd’hui plus forte, plus solide, plus résistante qu’il y a quelques années et nous sommes à présent capables de surmonter les écueils et d’avancer dans la voie du développement. Nous sommes à une phase de transition pour passer à un nouveau cycle d’expansion économique plus durable, plus solide, plus profond. Outre ces mesures fiscales et financières, et adaptées à l’exportation, nous avons adopté d’autres mesures, notamment dans les investissements d’infrastructures et d’énergie. Le processus d’inclusion sociale au Brésil n’a pas été interrompu pour autant. Nous espérons que le contrôle de l’inflation et la reprise de la croissance économique et du crédit contribueront par la suite à accroitre la consommation des ménages. Il s’agit d’autant de fondements d’un nouveau développement qui se basera sur une productivité accrue et sur des possibilités d’investissement accrues pour les entreprises menant également à la création d’emplois pour nos citoyens.
Mesdames et Messieurs, au fil des ans, ces diverses réalisations se sont accompagnées d’une conciliation de notre démocratie. Grâce à un système juridique efficace et grâce aux forces de nos institutions démocratiques, le fonctionnement de notre état a été bien surveillé de façon impartiale par le pouvoir judiciaire et toutes les branches et institutions publiques afin de ne pas permettre la corruption et afin de mener les enquêtes et de punir en cas d’inconduite et de crime. La démocratie brésilienne est devenue plus forte lorsque les autorités reconnaissent les limites imposées par la loi. Les Brésiliens veulent un pays dans lequel la loi représente la limite, et nombreux sont ceux qui se sont battus précisément pour cela, lorsque les droits et les lois étaient violés par la dictature militaire. Nous voulons un pays dans lequel les dirigeants se comportent scrupuleusement conformément à leurs obligations sans abus, un pays dans lequel les juges peuvent juger en toute liberté et impartialité sans aucune pression, sans aucune passion politique, sans compromettre la présomption d’innocence de tout citoyen. Nous voulons un pays dans lequel les échanges d’idées ont lieu de façon civilisée et avec respect, nous voulons un pays dans lequel la liberté de la presse est la pierre angulaire de la liberté d’expression, un droit pour tous les Brésiliens. Des sanctions au titre de la loi s’appliqueront à tous ceux qui commettent des actes illégaux en tenant compte de tous les principes de défense et de bonne procédure. Voilà quels sont les fondements de la démocratie, et je voudrais citer un de mes amis, ancien président de l’Uruguay, José Murica : « Cette démocratie n’est pas parfaite parce que nous ne sommes pas parfaits. Cependant, nous devons la défendre afin de l’améliorer et non pas de l’enterrer. »
Je voudrais réaffirmer que le Brésil s’efforcera d’avancer sur cette voie démocratique et n’abandonnera jamais les gains pour lesquels nous nous sommes si chèrement battus.
Mesdames et Messieurs, je voudrais saisir cette occasion pour réitérer que le Brésil est prêt à accueillir des citoyens du monde entier à bras ouverts pour les jeux olympiques et paralympiques qui auront lieu en 2016 à Rio de Janeiro. Nous serons heureux de vous accueillir, ce sera pour nous une chance unique de promouvoir le sport en tant qu’outil de paix, d’inclusion sociale et de tolérance dans notre lutte contre la discrimination ethnique, raciale, ou sexiste. Ce sera également pour nous la possibilité de faire valoir les droits et l’inclusion des personnes handicapées, ce qui est l’une des priorités de mon gouvernement.
En guise de conclusion, je voudrais dire qu’il y a quelques jours, ici même au siège des Nations Unies, la fresque murale « Guerre et Paix » a à nouveau été présentée au public, œuvre de Candido Portinari artiste Brésilien, œuvre qui avait été offerte à l’organisation en 1957. Il s’agit d’une œuvre d’art qui dénonce la violence et la pauvreté et qui exhorte les peuples du monde à faire preuve de tolérance et de compréhension. C’est un symbole qui représente la responsabilité des Nations Unies à promouvoir la paix et à empêcher les conflits armés, à promouvoir la justice sociale et éliminer la faim et la pauvreté. Portinari disait souvent qu’il ne peut y avoir de grande œuvre d’art à laquelle les individus ne puissent s’identifier. Il s’agit d’un message qui reste tout à fait valide dans ses fresques murales. Elles font référence non seulement aux victimes des guerres, mais également aux réfugiés qui risquent leur vie sur des embarcations fragiles. Ils représentent toutes ces personnes anonymes qui se tournent vers les Nations Unies pour en obtenir protection et bien être. Nous espérons que lorsque vous entrerez aux Nations Unies, lorsque vous verrez ces fresques murales, vous pourrez entendre les voix de ces peuples, les voix de ceux que nous représentons et que vous travaillerez dur pour répondre à leurs appels de paix et de progrès.
Après tout, il s’agit là précisément des idéaux qui étaient présents il y a soixante-dix ans lors de la création de l’organisation des Nations Unies qui est l’une des plus grandes réalisations de l’humanité.
Merci Monsieur le Président, merci à tous.
Source : ONU 09/10/2015, transcrit par les lecteurs du blog www.les-crises.fr
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Argentine – Débat 2015 de l’Assemblée générale de l’ONU
Allocution de S.E. Mme Cristina Fernández de Kirchner, Président de la République argentine, lors du Débat général de la 70e session de l’Assemblée générale
Merci beaucoup.
Mr le président de l’assemblée générale, mesdames et messieurs les membres de cette assemblée, permettez moi tout d’abord de me féliciter d’un fait qui a été particulièrement pertinent et qui s’est produit il y a quelques jour de cela, ici, pour être exact le 10 septembre de cette année, lorsque l’assemblée à 136 voix pour, a décidé d’approuver les principes fondamentaux pour la restructuration de la dette extérieure des pays. Il s’est agit d’un triomphe très important, de cette façon, de nouveaux principes ont été consacrés et j’ai essayé de n’en oublier aucun. Les principes qui doivent régir le traitement et le règlement des renégociations pour un pays des dettes extérieures. Souveraineté d’un pays à décider de ses politiques macroéconomiques mais également pour décider comment il va restructurer sa dette. La bonne foi, la transparence, l’impartialité, le traitement équitable pour ne pas faire de distinctions entre différents créanciers et que tout soit traité de la même façon, l’immunité souveraine contre des juridictions, la légitimité, la viabilité : l’un des principes peut être les plus important car il s’agit de payer une dette, d’honorer une dette, mais pas en causant la faim et la misère du peuple mais au contraire par le biais d’un processus politique et économique et avec des variables macroéconomiques qui rendent durable la croissance d’une société et finalement peut être que c’est le principe le plus important qui manque aujourd’hui en terme de régulation pour les dettes souveraines. C’est un principe qui doit s’appliquer dans tous les systèmes juridiques internes de presque tous les pays du monde. Lorsqu’une entreprise fait faillite, lorsqu’ entreprise ne peut pas rembourser sa dette, dans quelques pays que ce soit, y compris ici aux Etats Unis (il existe la faillite de municipalités), comment parvenir au consensus ? Comment parvenir à une majorité qualifiée lorsque 67% des créanciers ici, aux Etats Unis et dans mon pays s’accordent pour établir des délais, des façons de rembourser ces dettes ? Et lorsque ceux ci se transforment en lois deviennent obligatoires pour les autres créanciers ; 67% je le répète.
Ce principe ci dit aussi que lorsque la majorité décide d’une façon de payer, il faut que ce soit accepté par les autres. Et cet accord, ce principe, ces conventions qui ont été approuvées ici, et que nous avons décidé d’envoyer à notre parlement, pour en faire un instrument de l’ordre public qui va régir le système interne de notre pays. Ce dernier a comme origine le défaut qu’a subi l’Argentine en 2000, l’un des plus important de l’histoire. Le monde à ce moment avait une croissance économique bonne et pourtant, l’Argentine a fait faillite en raison d’un endettement qui venait de plusieurs années. Pour être précise, il a commencé en 1978 lorsque l’ordre constitutionnel s’est effondré, lorsqu’il y a eu un coup d‘état et lorsque cette dette a commencé a s’approfondir pendant les années 1990s avec le régime de convertibilité, lorsqu’un peso argentin valait un dollar et le point culminant a été le défaut de la dette de 2001 et également la banqueroute de l’institution. En 1 semaine, il ya eu 5 gouvernements et pourtant l’Argentine a réussi à reconstruire son économie, sa société. Lorsque la politique a repris les commandes de l’économie à partir du 25 mai 2003. Lorsque la politique reprend les commandes de l’économie, et lorsqu‘il a été décidé de convoquer les créanciers pour une première restructuration en 2005 et une autre en 2010 sous ma présidence déjà.
La première a eu lieu pendant la présidence du Dr Nestor Kirchner qui dans cette même assemblée lors de son premier discours a dit que « les morts ne paient pas les dettes ». et qu’il est nécessaire pour les créanciers de comprendre que l’Argentine puisse croître pour qu’elle puisse rembourser. Ce n’était pas une prémonition, il n’a pas vu l’avenir, il a tout simplement appliqué des principes économiques logiques, à savoir qu’il est impossible de rembourser une dette s’il n’y a pas de croissance dans l’économie du pays qui est débiteur. Et c’est à ce moment que l’Argentine a commencé son processus inexorable de désendettement, notamment en 2005 lorsqu’il a été décidé de rembourser la dette complète au FMI qui imposait des politiques macroéconomiques à notre pays. A partir de ce moment là, l’Argentine a commencé à croître et elle s’est ajoutée comme un wagon de plus à la locomotive des pays émergents qui maintenait de la croissance durable de la communauté internationale. N’oublions pas que la croissance la plus importante a été due aux pays émergents avec les géants à leur tête, notamment les géants asiatiques. Moi, lors de ma première intervention en tant que présidente de la république d’Argentine dans ce domaine en septembre 2008, j’ai du voir comment ce train qui faisait avancer le monde grâce à une croissance durable, comment lui ajouter une locomotive supplémentaire, vous connaissez les anciens trains qui ont 2 locomotives, c’est à dire la Chine et d’autres pays qui enregistraient des croissance très importants, en Chine par exemple 14% de croissance du PNB. Et en 2008, ici à Wall Street, il ya eu un krash, qui a déclenché une crise économique que nous sommes encore en train de vivre, mais avec une certaine différence car la crise a commencé ici au cœur des finances mondiales. Il s’agissait de la crise des subprimes et ensuite la bulle a explosé en 2008. En 2009, on a vu un effondrement mondial de l’économie, à l’exception des pays asiatiques mais même en Amérique latine nous avons enregistré une décroissance économique. En 2010, cette crise s’est transférée à l’euro. Il a fallu lancer des plans de sauvetage pour des pays endettés mais en fait nous savons tous qu’il s’agit s’un euphémisme : ce que nous avons essayé de sauver, c’était les banques. Des milliers de millions de dollars ont été transféré vers les entités bancaires. Et je me souviens encore d’une discussion que nous avons eu à Londres au G20. Nous, nous affirmions qu’il était nécessaire oui de sauver les banques pour ne pas retomber dans la dépression comme dans les années 1930s mais qu’il était indispensable de mettre en place un système de régulation pour que cette marée de ressources qui a été injectées dans les systèmes financiers puissent revenir dans l’économie réelle. Pour entrer dans le circuit de production de biens et services et pour relancer l’économie et la croissance. Rien de ceci ne s’est fait, bien au contraire…
La contrepartie aux plans de sauvetage a été une politique d’ajustement et cette politique d’ajustement qui a été imposée à la zone euro a provoqué la récession de cette zone.L’augmentation du chômage, la chute de l’emploi vers des niveaux historiques jamais enregistrés : en Italie 25% de chômage, 50% chez les jeunes, en Espagne aussi, plus de 10% de chômage et on a continué comme ça jusqu’à 2014-2015 avec une forte chute de la demande mondiale et à ce moment là comme on a vu que ce train de la crise, cette locomotive de Lehman Brothers qui est tombée en panne, ici à Wall Street, c’est ensuite que cette crise s’est ensuite répandue à l’Europe et vers les économies émergentes alors que c’était nous, qui avions pendant tant d’années, réussi à faire avancer l’économie mondiale, l’Argentine faisait partie de cette économie mondiale et de cette croissance, et cette année, malgré les problèmes, malgré les fonds vautours et leur tyrannie, ils exigent un remboursement de 92% grâce aux restructurations avec la complicité de certains secteurs judiciaires de ce pays et ils ont prétendu que nous paierions un taux de 7%, 20 milliards de dollars, alors que la restructuration pour 92% des créanciers était de 40 milliards. Voyez cette logique capitaliste, cette logique mathématique ! Si nous avions répondu aux demandes de ces véritables vautours, de ces prédateurs, si nous leur avions payé, seulement la moitié de notre dette à 7%, nous nous serions retrouvé dans une situation terrible.
Je suis sûr qu’il existe des juges qui auraient été plus logiques et qui auraient dit « ceci est impossible, il est impossible de rembourser à un taux de 7% la moitié de ce que l’on doit à 92% des créanciers d’autant plus que certains de ces bons du trésors à 7% avaient été achetés alors que l’Argentine était déjà en défaut de paiement. Et donc cette approbation des principes de base pour la restructuration des dettes extérieures du pays, des dettes souveraines, qui a également des antécédents avec de lois anti vautours par exemple dans le royaume de Belgique et tout ceci ne signifie pas une aide à l’Argentine, qui est en train de rembourser 100% de ses dettes à ses créanciers, c’est une aide au reste du monde. C’est une tentative, la première tentative sérieuse d’imposer la raison, une régulation à un secteur, le secteur financier et les produits dérivés, sur la base de transformation de banque commerciale en banque d’investissement n’a connu aucune intervention. C’est pour cette raison que nous disons que ce qui a été approuvé le 10 septembre représente un progrès très important qui de plus, doit être conséquent, parce que le monde, mesdames et messieurs, inutile de vous le dire, n’est pas en bonne forme. On pourrait parler de la crise des réfugiés qui est due encore une fois aux prédateur financiers et les pays qui n’arrivent pas à avoir une économie qui fonctionne, ce qui entraine des flux de migration, de réfugiés, de migrants économiques, les réfugiés de la guerre aussi vers les pays riches.
Mais je parlais également d’un processus de concentration économique inédit dans le monde. D’après le dernier rapport du FMI, 1% de la population a 50% de la richesse dans le monde, ici même dans ce pays. Ce pays, qui est le théâtre du rêve américain, qui souhaitait promouvoir la classe moyenne américaine ! Ici, 1% a 30% de la richesse ! Pendant combien de temps encore ceci peut-il être possible ? Comment une société peut elle survivre avec autant d’iniquité, avec toutes les conséquences que cela a ? Le président Xi Jinping a organisé une réunion sur l’égalité entre les sexes. Mais comment peut on promouvoir l’égalité entre les sexes si la répartition des ressources est si inéquitable ? De quelle égalité entre les sexes peut on parler si l’on expulse les personnes de son pays parce qu’elles ne peuvent plus y vivre ? Et on refuse également de les accueillir ailleurs. Il s’agit d’une situation dans laquelle nous devons prendre en compte les problématiques, le problème des marchés financiers, la nécessité d’injecter des ressources dans l’économie réelle, pour justement créer des emplois, pour susciter la production qui sont les grands moteurs du bien être de la société.
J’aimerais également me féliciter, et féliciter également les Etats Unis d’Amérique, la république islamique d’Iran, et les autres membres du Conseil de Sécurité (permanents) plus l’Allemagne d’être parvenus à un accord dans le domaine nucléaire qui pourrait réduire les tensions de la situation et qui pourraient nous permettre d’échapper à ces conflits permanents. Nous avions beaucoup d’espoir après ces négociations, nous espérions que cet accord soit conclu en 2010, Gary Seymour est venu en Argentine nous visiter. Il était le conseiller principal de la Maison blanche pour les questions nucléaires. Il est venu en Argentine nous visiter avec une mission, un objectif : que l’Argentine, qui avait fourni en 1999, pendant le premier gouvernement démocratique et sous le contrôle de l’AIEA, avait visité le réacteur de Téhéran, le producteur de matières nucléaires. Et donc Mr Seymour qui était en pleines négociations pour parvenir un accord, et pour essayer d’empêcher la république islamique d’Iran de ne plus enrichir d’uranium ou d’en enrichir moins et pourtant, l’Iran disait à l’époque qu’il voulait enrichir de l’uranium pour sa centrale nucléaire. Et Mr Seymour nous a demandé de fournir du combustible nucléaire pour l’IRAN. A l’époque c’était Mr Almanidejad qui était au pouvoir mais les négociations avaient déjà commencé.
Et donc cette personne est venue nous voir et m’a présenté cette proposition qu’il avait amené avec lui et la Maisons Blanche lui avait dit que cela serait très difficile étant donnée la situation entre la république d’Argentine et la république islamique d’Iran suite à l’attentat terroriste qu’avait subi l’Argentine en 1994. Et le fait qu’un juge avait accusé 5 citoyens iraniens d’avoir commis cet attentat. Et donc il est impossible d’envisager une contribution de l’Argentine à ce processus de négociation qui je le répète avait déjà commencé en 2010. Donc ce conseiller est venu dans mon bureau et je lui ai dit que si cette demande se faisait par écrit et signée, nous, malgré tout, nous étions prêts à collaborer parce que nous pensions qu’il était important de parvenir à cet objectif de la non prolifération nucléaire. Vous savez parfaitement que l’Argentine fait partie d’un groupe de pays très réduit producteurs d’énergie nucléaire. Mais nous sommes également leader dans le domaine de la non prolifération, donc pour nous, la non prolifération nucléaire est également une question d’Etat. Et je l’ai indiqué à mon chancelier et je lui ai demandé de transmettre cela à l’envoyé de la Maison Blanche Mr Seymour. Et je lui avais dit donc, nous serions prêts à fournir ce combustible parce qu’après tout ce combustible appartenait à l’Argentine, et de plus nous avions la technologie nécessaire pour fabriquer ce combustible, nous avions dit : nous sommes prêts à donner ce combustible à condition que la demande soit écrite et signée. Et voilà ce qui s’est fait. C’était la dernière communication que nous avons eu avec Mr Seymour.
Et donc, lorsqu’en 2013, l’Argentine a signé le mémorandum d’accord précisément avec la république islamique d’Iran pour essayer de trouver une solution au problème judiciaires qui paralysait toute la situation (n’oublions pas que les attentats s’étaient produit en 1994 et là je parle de 2013 donc d’autres gouvernements étaient en place, d’autres choses s’étaient produites entre temps) et nous, car nous sommes intimement convaincus qu’il est nécessaire de lutter contre le terrorisme et également en raison de la mémoire et de la justice nous voulions trouver les coupables et les juger, les punir : c’était l’objectif du mémorandum d’accord. Et pourtant, il semble, qu’après la signature de cet accord, on ait libéré des démons, car au fil du temps, alors que l’accord avait été signé entre les 5+1 et l’Iran, Mr Rohani était en place… Mais on peut maintenant se demander : pourquoi toutes ces critiques, pourquoi n’aurions nous pas pu négocier un simple accord de coopération judiciaire entre l’Argentine et l’Iran car sans cet accord il est impossible d’extrader des citoyens iraniens. Quelles étaient les raisons ? J’ai entendu cela de la bouche d’autres présidents qui ont parlé d’hypocrisie concernant les relations diplomatiques, beaucoup d’hypocrisie… beaucoup de géopolitique mélangé avec d’autre chose, très peu d’intérêts à essayer de respecter la mémoire des victimes de faire justice pour les victimes et leurs familles. Et plus tard, lorsque nous avons envoyé ce traité au Congrès, il a été approuvé, et je souhaite sincèrement au président Obama que le Congrès des Etats Unis approuve également cet accord ou au moins ne place pas d’entrave car cela sera une contribution très importante à la paix dans le monde.
Nous, nous sommes très cohérents : nous ne disons pas ce qui vaut pour nous ne vaut pas pour d’autres. Et nous n’utilisons pas certains éléments, certains instruments qui n’ont pas grand chose à voir, ou des chose qu’on pourrait dire pour essayer de nuire à l’image d’un pays… Et, ce juge, a estimé qu’il était viable, d’entendre les accusés après ces attentats. Mais tout est resté paralysé pendant un certain temps. Aujourd’hui, tout ce que nous pouvons faire, c’est demander de la bonne volonté de la part de la république islamique d’Iran, nous n’avons rien d’autre à faire, nous n’avons pas d’autre instrument. Mais n’oublions pas que d’autres choses se sont produites dans mon pays, la république d’Argentine. Aujourd’hui, il ya également un autre jugement, un jugement pour certains fait qu’on dissimulé le pouvoir judicaire et certains éléments politiques les plus élevés en 1994. Des choses ont été dissimulées, nous avons maintenant lancé des procès ouverts et publics. Et après, le déclassement que j’ai ordonné de certains éléments du secteur du renseignement, en raison de forts soupçons d’entraver les enquêtes, et de s’opposer justement à cet effort de faire jaillir la lumière sur de qui s’était réellement passé, j’ai donc ordonné que certains hauts fonctionnaires renoncent à leurs postes alors que certains d’entre eux étaient en place depuis 1972 : ces personnes avaient traversé toute la dictature et différents gouvernements : aujourd’hui ils se trouvent ici, aux Etats Unis et quelques jours à peine après ce déclassement de ces personnes, le procureur chargé de ce procès est décédé. Et tout ceci constitue davantage que ce que j’avais dit une fois : Moi je pensais qu’il s’agissait d’échiquier plus complexe au niveau international. Plus qu’un jeu d’échecs c’était une toile d’araignées d’intérêts extérieurs à mon pays, une toile d’araignée où seuls qui se sont fait attrapé étaient les plus petits et les plus faibles, alors que les autres les plus puissants étaient toujours en liberté… Et ce jugement moral, après 14 ans de retard, les enquêtes suite à la mort du procureur, on commence à avoir des données révélatrices de liens avec des services secrets extérieurs qui ont des liens avec ces fonds vautours et même certains membres de la communauté juive de mon pays. Je viens vous dire sans hypocrisie, je viens vous raconter ce qui se passe, ce qui est en train de se passer.
Et il ya quelques jours à peine, nous avons convoqué l’ambassadeur des Etats unis de notre pays pour savoir pourquoi cet ancien membre des services secrets argentins se trouve ici aux Etats Unis alors qu’il était chargé de l’enquête depuis le tout début. A l’époque je n’étais qu’une députée provinciale dans le sud en Patagonie lorsque cette bombe a explosé…
Cette personne était déjà chargée de l’enquête. Maintenant nous menons l’enquête sur les liens avec ce procureur Mr Nyman et avec d’autres personnes également. Notre ambassadrice, aux Etats Unis, à l’époque, sous instruction de la Chancellerie, a présenté des notes au département d’Etat et a eu des entrevues avec le département d’Etats pour savoir pourquoi cette personne se trouve ici aux Etats Unis pratiquement protégée contre qui contre quoi je ne sais pas. Et il y a quelques jour, le procureur chargé de cette enquête a demandé à Interpol de donner un ordre d’arrestation de cette personne et donc, comme nous le faisons depuis 2007, le présent Kirchner puis ensuite moi même nous demandons chaque année de la collaboration de la république islamique d’Iran pour faire toute la lumière sur l’attentat mais nous demandons également la collaboration des Etats unis : c’est le procureur de notre pays qui veut savoir où se trouve cette personne. Comme vous voyez, tout est lié, il y a des cas de dissimulation semble t-il. Vous pourriez vous demander pourquoi je passe tant de temps à parler de cette question. En fait ce temps est très court par rapport au temps que certaines organisations payées par les fonds vautours ont consacré pour nuire à notre image, pour faire de la diffamation contre nous. Si nous sommes complices de tout ceci, alors que va faire le président Obama ? Je pense, qu’on ne peut plus continuer avec l’hypocrisie, avec le deux poids deux mesures dans le domaine diplomatique. C’est impossible ! Cela ne peut plus continuer ! On ne peut plus continuer à utiliser des armes, des instruments, des intrigues internationales dignes de John Le Carré mesdames et messieurs. Car vous savez bien que le monde des télécommunications, Internet, monde mondialisé, dont rêvaient tant de personnes, on pensait que cela allait améliorer la vie pour tous, et bien aujourd’hui c’est devenu un instrument de communication très puissant pour tout le monde. C’est à dire que tout se sait immédiatement, on sait exactement ce qu’il se passe quelque part immédiatement. Et c’est pour cette raison, que mon gouvernement, notre gouvernement va continuer inlassablement à faire toute la lumière, rechercher la vérité : nous demandons la collaboration du pays dont des citoyens sont accusés et ce pays également les Etats Unis pour qu’ils contribuent également à faire la lumière sur la question de ces personnes, qui vont devoir venir dans notre pays pour se présenter devant la justice.
Mais face à ce monde de crise économique, j’ai écouté attentivement certains discours, et à vrai dire, on voit que les choses évoluent à une vitesse ahurissante je me souviens que la dernière réunion du G20, lorsque j’ai participé, (la précédente je n’ai pas pu y participer pour des raisons de santé), la dernière à Saint Petersburg, ceux qui luttaient contre le gouvernement de la Syrie, « les combattants de la Liberté », qui auraient dû être appuyés par l’Occident, aujourd’hui font partie de l’EIL… Et je vous pose une question, des questions sur comment fonctionne ce groupe islamique : Qui le finance ? Lorsqu’on voit ces scènes épouvantables, où des personnes sont décapitées ? Et lorsque l’on voit qu’il ya trois ou quatre caméras en train de les filmer comme un plateau de cinéma. On voit très bien que ce n’est pas quelques chose d’artisanal, come le font souvent les groupes fondamentalistes avec une simple pette caméra. Non pas du tout ! Non c’est vraiment comme au cinéma, On dirait un film de Francis Coppola parfois… Trois, quatre, 5 caméras ! Il serait temps que l’on se pose cette question : qui finance tout ceci ? D’où vient le financement ? Ceci nous aiderait à faire en sorte que le monde puisse trouver la clé pour lutter contre l’un des pires fléaux auquel ait été confrontée l’humanité : dogmatique, religieux ou autre… Et ceux qui concernent leur prochain comme un ennemi, comme un objectif, comme quelqu’un qui doit pétré éliminé.
Je ne souhaite pas vous quitter en ayant parlé que de problèmes économiques, d’attentats terroristes, de complicités internationales. J’aimerais vous quitter également en rendant hommage au continent dont je suis la fille, l’Amérique Latine était il ya quelques heures ici présente, avant moi. Un président, un compagnon, un ami, que j’aime j’admire, le président Raul Castro après 17 ans est revenu ici représenté son président à l’assemblée générale. Et la vérité, pour nous, les membres de l’Amérique latine, membre de la CELAC, du NASUR, qui nous sommes tant battus qui avons eu tant de discussion, qui avons tant fait pour que Cuba puisse redevenir membre des organes multilatéraux, nous considérons que c’est un triomphe de la persévérance de la région et fondamentalement de Cuba. Bien sûr nous saluons également le gouvernement des Etats Unis qui finalement a fait preuve de raison. Nous tenons également à remercier d’autres latino américains qui se sont également trouvé dans cette salle et qu’ont peut pétré plus d’autorité que nous car il sont assis sur le siège de Saint Pierre à Rome. Et qui ont joué un rôle immense pour ce rapprochement entre Cuba et qui est venu ici dire au monde que les finances, le monde financer ne peuvent pas continuer à manipuler la politique et qu’il ya eu un précepte qui est compris par toute les religions : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne souhaites pas que l’on te fasse ». En Amérique Latine, la joie de voir à la Havane, la photo du président de la Colombie, également le représentant des Farks, ce qui a permis enfin de mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de 50 ans ! Un conflit armé. Mais les conflits sociaux et économiques ne peuvent pétré réglés par les armes : on règle ces conflits en parlant et en respectant avec les autres !
Et je me félicite, de faire parte de cette région, l’Amérique latine où nous n’avons pas de conflit religieux ou culturel : nous sommes des fils ou des petit fils d’immigrés et nous avons même des migrations internes : les universités nationales et gratuites reçoivent des étudiants de l’ensemble du continent. Nous ne levons pas le carton rouge à qui que ce soit car nous pensons qu’il est nécessaire de contribuer à un monde plus juste. Et c’est pour cette raison que je dis que l’Amérique latine qui a peut été était par le passé l’emblème de l’inégalité mais qui est maintenant est composé de gouvernements nationaux, démocratiques, populaires que certains appellent populistes, nous faisons tous des efforts dans le domaine de la santé, de l’éducation. Aujourd’hui nous sommes un continent en pleine croissance, qui s’intègre de plus en plus. Et peut être que cette contribution de l’Argentine lorsque nous avons réussi à reconstruire notre pays depuis 2001, aujourd’hui nous allons avoir une croissance de 2.7% de PIB. Mais tout ceci me permet de dire que l’intégration, la croissance la production, le développement, le commerce, tout ceci ne va pas pouvoir être stimulé sans que l’on incorpore les millions de personnes qui n’ont pas de travail, si l’on n’augmente pas les salaires de ces personnes qui sont dans la misère, si on ne respecte pas le droit des enfants, des jeunes…
Donc en résumé, avoir une société plus juste, plus équitable et plus égalitaire.
Merci beaucoup à chacun d’entre vous.
Source : ONU 09/10/2015, transcrit par les lecteurs du blog www.les-crises.fr
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Mexique – Débat 2015 de l’Assemblée générale de l’ONU
Allocution de S.E. M. Enrique Peña Nieto, Président du Mexique, lors du Débat général de la 70e session de l’Assemblée générale
Monsieur le président de la 70e session de l’assemblée générale, Mesdames et Messieurs chefs d’États et de gouvernement, Mesdames et Messieurs les délégués, Mesdames et Messieurs.
L’Organisation des Nations Unies a été fondée voilà 70 ans comme une riposte collective face à l’horreur de la guerre. Sept décennies durant, les peuples des Nations unies ont fait preuve de leur détermination à mettre en pratique les idéaux les plus nobles qui soient, la paix et la sécurité internationale, les droits de l’Homme et le progrès social. Les efforts sans relâche fournit par l’ONU en faveur de ces idéaux se trouvent reflétés dans les opérations du maintien de la paix et dans l’action d’agence telle que la FAO, L’UNICEF, l’UNESCO, l’Organisation Mondiale de la Santé, ou encore le programme des Nations unies pour le développement.
Il faut le dire clair et net, le monde ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui sans l’Organisation des Nations Unies, symbole de solidarité et d’espoir d’un avenir meilleur.
Depuis 1945, les mexicains sont restés attachés à cette enceinte, le mécanisme multilatéral le plus important qui soit. Nous n’avons cessé de défendre la paix, le désarmement nucléaire et les causes les plus importantes de l’humanité. Par exemple, après la crise des missiles, le Mexique a encouragé l’adoption du traité pour l’interdiction des armes nucléaires en Amérique Latine et dans les Caraïbes. Grâce à cet accord, les pays d’Amérique Latine et des Caraïbes ont créé la première zone exempte d’arme nucléaire dans une région densément peuplée. Les mexicains sont aussi traditionnellement des médiateurs qui s’efforcent de régler les conflits qui secouent notre région, nous ne cessons de promouvoir un règlement pacifique des controverses.
Sur la base de cette histoire en matière de diplomatie, nous nous félicitons des avancées récentes enregistrées dans le processus de paix en Colombie, tout comme le rétablissement récent de relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis.
Dans le cadre d’une nouvelle réalité géopolitique, une fois de plus nous lançons un appel pour que soit mis fin au blocus économique commercial et financier dont souffre Cuba depuis 1962. Pour continuer à contribuer à la paix entre les différentes sociétés du monde, récemment, le Mexique a encouragé à la signature du traité sur le commerce des armes qui aujourd’hui est une réalité. Ce traité constitue la base d’un régime international de contrôle des armes classiques, un instrument permettant de prévenir le trafic illicite de telles armes et de garantir la transparence en matière de commerce légal.
Le Mexique est un pays très attaché à l’État de droit, aux droits humains et à la paix. Nous avons pleinement assumé la responsabilité importante qui est la nôtre, à savoir siéger au sein du Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour la période 2014-2016. Aujourd’hui, mon pays fait parti de ceux qui bénéficient d’une législation la plus avancée en matière de droit de l’Homme, et nous œuvrons à garantir le respect de cette législation sur tout le territoire national. Et ce n’est pas tout, nous sommes convaincus et nous l’avons montré dans la pratique que l’expérience et les contributions de la communauté internationale permettent d’enrichir les efforts internes en la matière.
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme va bientôt se rendre au Mexique et c’est une nouvelle preuve de notre engagement et de notre volonté à continuer à apporter notre pierre à l’édifice de ce système international. Autre preuve très claire de notre responsabilité sur le plan international, nous avons décidé de participer aux opérations de maintien de la paix. A travers cette décision historique, mon pays a mis au service de l’Organisation des Nations Unies son expérience dans le domaine de l’aide humanitaire.
Ce ne sont là que quelques exemples de la relation très étroite et de la relation positive qui unie le Mexique à l’ONU et ce, depuis 70 ans.
Monsieur le Président, avec les inégalités qui ne font que croître, avec cette crise économique mondiale qui se fait encore sentir, dans un contexte de frustration sociale due à ces différents phénomènes, le monde d’aujourd’hui est menacé par de nouveaux populismes, de nouveaux populismes de gauche comme de droite, aussi dangereux les uns que les autres. Au cours du 20e siècle nous déjà avons vu les conséquences des actes d’individus qui, par manque de compréhension, de responsabilité et de sens éthique, ont choisi de diviser leur population. Les sociétés doivent rester aux aguets face à ceux qui profitent de leurs craintes et de leurs inquiétudes, face à ceux qui sèment la haine et la rancœur avec un seul but à l’esprit, satisfaire leurs ambitions personnelles.
Au cours de cette deuxième décennie du 21e siècle nous ne devons pas répéter les erreurs du passé qui ont provoqué tant de douleurs dans le monde entier. Au contraire, l’heure est venue d’appuyer les principes qui nous définissent en tant que personne, de défendre ces valeurs nobles qui ont été à l’origine de l’Organisation des Nations Unies, la paix ,la solidarité et le respect des droits humains.
Respect pour les migrants, respect pour les femmes, respect pour toutes les races et toutes les religions, respect vis à vis de la diversité et de la pluralité politique mais surtout respect de la dignité humaine. Nos sociétés ne méritent pas moins. Certes le monde d’aujourd’hui est un monde complexe, incertain, rempli de défis mais la division n’est pas la solution. Nous devons comprendre à quel point la confiance est importante, confiance vis à vis de la valeur d’un travail constructif, confiance vis à vis des autres, confiance dans les institutions et surtout nous devons avoir confiance en nous-mêmes et en nos nations.
Pour construire il faut commencer par la base et s’élever petit à petit, pour triompher il faut persévérer. Et l’année 2015, précisément, nous montre que les nations peuvent bel et bien parvenir à des accords extrêmement importants, à des accords novateurs, hardis, en faveur de la population mondiale.
Le programme 2030 pour le développement durable, le programme d’action d’Addis-Abeba, le cadre d’action de Sendai pour la réduction du risque de catastrophes ou encore les préparatifs en amont de la COP21 sur les changements climatiques, voilà autant de décisions historiques promouvant l’adoption d’un nouveau paradigme. Un changement radical dans la réflexion et l’action des nations.
Il convient de se féliciter de l’adoption du programme de développement pour l’horizon 2030 qui a été édifié de façon collective et adopté à l’unanimité sur la base du dialogue entre les propositions des états membres. Le programme d’Addis-Abeba permettra de financer ce développement durable qui constitue le fondement d’une association mondiale revitalisée comme l’a dit le secrétaire général de l’ONU lui-même. Pour sa part, le cadre de Sendai établit des directives pour les 15 prochaines années afin que les habitants du monde entier puissent vivre dans des foyers plus sûrs.
La COP21, sur les changements climatiques, est entourée d’attentes importantes, tout le monde espère qu’à Paris nous pourrons nous engager de façon contraignante. Il ne fait aucun doute que les changements climatiques représentent l’un des principaux défis aujourd’hui. Pour régler ce problème tous les pays doivent faire preuve de volonté politique. C’est la raison pour laquelle le 27 mars, le Mexique a été le premier pays en développement à présenter son projet de contribution nationale, et aujourd’hui je lance à nouveau un appel en direction de tous les pays du monde. Nous devons faire preuve de détermination, de vision d’avenir face aux défis des changements climatiques.
Encouragés par les grands accords qui ont été possibles en 2015, nous devons aujourd’hui aller de l’avant et réformer et moderniser le Conseil de sécurité. La conception de ce mécanisme important qui a vu le jour en 1945 est une conception qui est pleine de défauts et de limites, nous le voyons aujourd’hui. Il est inacceptable de penser que l’on puisse utiliser le droit de veto à des fins exclusivement nationales mettant un frein à l’action internationale.
Les membres permanents du Conseil de sécurité ont une responsabilité toute particulière en matière de paix et de sécurité internationale, une responsabilité qu’ils doivent assurer à tout moment, notamment lorsque les valeurs les plus fondamentales sont foulées au pied. Avec cet objectif à l’esprit, nous avons souscrit à l’initiative lancée par la France, pour que soit restreint l’utilisation du droit de veto lorsqu’il s’agit de cas de violation grave du droit international et du droit de l’Homme, par exemple les crimes de guerres, les crimes contre l’humanité ou les crimes de génocides. L’objectif est de veiller à ce que les résolutions votées par l’ONU soient plus efficaces, plus responsables et plus représentatives surtout des idéaux de l’humanité.
A l’heure de la mondialisation, aucun pays n’est étranger à ce qui se passe dans d’autres régions du monde. Nous ne pouvons pas rester indifférents face à la souffrance de population entière. C’est ainsi, notre présent est caractérisé par les flux migratoires de millions de personnes qui cherchent une vie meilleure. Hélas, par toutes les latitudes, sur tous les continents, les migrants vivent dans la peur, le rejet, la discrimination et les mauvais traitements. Ces conditions s’aggravent parfois lorsqu’en raison de leur ignorance, de leur racisme, de leur mauvaise foi ou pour des raisons d’opportunisme politique uniquement, certains stigmatisent les migrants et leurs enfants et les rendent responsables des difficultés qui sont des difficultés propres des pays d’accueil. Nous ne pouvons pas accepter que cette injustice se poursuive. Nous ne pouvons pas accepter que les démocraties du monde entier tournent le dos au pluralisme et à l’inclusion qui les caractérisent. Face à ce phénomène de discrimination et d’exclusion nous devons unir nos forces pour créer un mécanisme mondial de protection des droits des migrants, un mécanisme à la hauteur des défis dont nous sommes témoins. Sur la terre entière des millions de migrants ont besoin d’une réponse collective et efficace, une réponse mondiale qui doit venir de l’Organisation des Nations Unies.
Dans le même esprit, face aux résultats médiocres obtenus après plusieurs décennies, l’humanité doit réfléchir une nouvelle fois à la solution à apporter au problème mondial des stupéfiants. Aux yeux du Mexique il est indispensable de lancer une riposte internationale plus efficace, plus juste et plus humaine. L’année prochaine, à l’occasion de la session extraordinaire de l’assemblée générale de l’ONU sur les stupéfiants, la communauté internationale va devoir être à la hauteur de la volonté collective, tourner le dos à l’inertie, mettre sur pied des politiques avec en leur cœur le bien-être et la dignité des personnes.
Monsieur le président, Mesdames et Messieurs, protéger les principes et les idéaux qui ont donné vie à l’Organisation des Nations Unies est notre responsabilité à tous.
Le Mexique souhaite remercier publiquement le secrétaire général de l’ONU, Monsieur Ban Ki-moon, pour le travail qu’il a réalisé à la tête de l’organisation.
Le programme de développement pour l’après 2015 est une preuve éclatante de ce travail.
En 2015, alors que nous célébrons le 70e anniversaire de l’Organisation des Nations Unies, le Mexique se redit attaché de façon inébranlable à cette organisation qui unit toutes les nations du monde dans un effort commun. Nous le faisons, convaincus comme nous le sommes, que le multilatéralisme est la voie idoine nous permettant de régler des problèmes qui touchent le monde entier. Nous le faisons avec la conviction qu’appuyé à l’Organisation des Nations Unies, c’est contribuer à bâtir un avenir meilleur pour toute l’humanité.
Merci beaucoup.
Source : ONU 09/10/2015, transcrit par les lecteurs du blog www.les-crises.fr