Sans-logis : point d’étape sur une lutte de fond.
lundi 16 septembre 2013
Voir en ligne : http://www.cgt63.fr/joomla2/index.p...
L’affaire a fait l’objet d’une certaine couverture médiatique : comment, à Clermont-Ferrand, dans la France de 2013, peut-on voir 360 personnes à la rue du jour au lendemain ?
L’UD, dans ses précédentes publications, a déjà eu l’occasion d’exprimer son analyse des causes de ce scandale. Depuis, la lutte a suivi son cours, souvent mal transcrite par les médias. Il est donc temps de faire un petit historique pour un point d’étape.
Lundi 02 septembre, 360 personnes étaient jetées à la rue et se rassemblaient place de Jaude, notamment grâce à l’action de militants de RESF. L’UD CGT était sollicitée pour mettre à disposition le camion sono et deux barnums ; il fallait être visible, audible et s’abriter du soleil qui tapait fort ce jour là.
Le soir arrivant, aucune institution, aucune collectivité ne proposait de solution même d’urgence pour abriter les sans logis, malgré la demande d’ouverture d’un gymnase formulée par les organisations présentes. Les sans-logis se sont donc préparés à passer la nuit dans l’église des minimes.
Au milieu de la nuit, un incendie d’origine malveillante s’est déclaré sous la crypte. Il a fallu évacuer l’église. Celle-ci a été définitivement fermée par la police, inaccessible même pour le curé.
Dans la nuit, la Préfecture proposait finalement le gymnase de St Jacques. Mais les sans-abri devaient refuser de s’y rendre, craignant d’y être relégués, invisibles pour le long terme.
Il fallait donc abriter tout le monde, d’abord du soleil, puis de la pluie. La CGT a progressivement installé tous ses barnums, tout en revendiquant, avec les autres organisations (RESF, CIMADE, DEI-France, LDH, Solidaires, FSU), l’ouverture du gymnase Verlaguet à Fontgiève. Une cantine s’est installée, des toilettes, des douches…
La population a répondu à l’appel à solidarité, apportant nourriture, vêtements, couchages...
Le gymnase a fini par être confié par la mairie à la Préfecture qui l’a ouvert, mais en a confié la gestion au 115, en s’appuyant sur une présence de la Croix Rouge, du secours populaire, du secours catholique et des restos du coeur.
Pourtant, les sans-abris ont longtemps hésité à s’y rendre. La défiance envers les institutions était la cause de cette hésitation. On peut le comprendre, après les trajectoires individuelles douloureuses, après les dysfonctionnements des institutions, après avoir été trimbalés sans cesse d’hôtels insalubres en cloaques de passe et finalement se retrouver jetés à la rue du jour au lendemain.
Il faut dire que pendant ce temps les dysfonctionnements du 115 continuaient de plus belle, les infos contradictoires continuaient de circuler…
Quant aux incantations de quelques anarchoïdes plus soucieux de l’esthétique de leur posture que du sort de ces familles, elles n’ont pas aidé non plus.
Mais petit à petit, les familles ont gagné le gymnase, encouragées par les organisations soucieuses de résultats concrets. Il a bien sûr fallu souvent intercéder pour dépasser des blocages bureaucratiques à répétition. On mesure à cette occasion quelle persévérance il faut à ces familles pour endurer au quotidien les processus ineptes en vigueur.
Une instance de concertation permanente avec la Préfecture a été instaurée, pour gérer cette crise dans un premier temps, pour travailler ensuite à une politique d’hébergement pérenne digne dans un deuxième temps.
Il s’agissait aussi de négocier pour éviter toute intervention intempestive des forces de l’ordre, dont les familles auraient été les premières victimes.
Un premier barnum a pu être libéré et retiré mercredi 11, d’autres jeudi 12 et vendredi 13. A la fin, il n’en restait qu’un, destiné à assurer une visibilité à la lutte des sans-logis qui attendent encore un vrai logement pérenne. Il aurait dû être démonté lundi 16 septembre, si une intervention aussi absurde que violente des forces de l’ordre ne nous avait pas contraints à le retirer dès vendredi soir. Pourquoi fallait-il jouer les cowboys, alors qu’il ne restait sur le site que quelques jeunes militant-e-s occupé-e-s à trier et à ranger le matériel ? 1ère conséquence : la réunion de l’instance de concertation (créée à l’initiative de la Préfecture elle-même) a été suspendue dans l’attente de la libération d’une jeune militante qui avait été arrêtée. On peut faire plus constructif comme démarche ! Sans doute quelque susceptibilité froissée par l’action au côté des sans-logis était-elle décidée à se venger. Décidément, le niveau de nos gouvernants ne monte pas !
Le travail ne sera pas terminé pour autant : cette galère des sans-logis est celle de demandeurs et demandeuses d’asile, déboutés ou non, avec ou sans papiers. Tant que leur situation administrative ne sera pas réglée, ils resteront exposés à la plus grande des précarités. Il leur faut de vrais logements, des papiers, le droit de travailler et de vivre, enfin !
Dans les rangs de la CGT, on trouvera toujours des camarades à leurs côtés parce que la solidarité est notre valeur fondamentale ; parce que nous savons que les discriminations nous affaiblissent toutes et tous.
La CGT du Puy de Dôme salue toutes les organisations impliquées dans ce combat.
Elle remercie particulièrement les jeunes camarades du collectif précarité CGT dont l’engagement sans faille et l’efficacité remarquable ont joué un rôle déterminant dans le dénouement de l’urgence.
L’UD, dans ses précédentes publications, a déjà eu l’occasion d’exprimer son analyse des causes de ce scandale. Depuis, la lutte a suivi son cours, souvent mal transcrite par les médias. Il est donc temps de faire un petit historique pour un point d’étape.
Lundi 02 septembre, 360 personnes étaient jetées à la rue et se rassemblaient place de Jaude, notamment grâce à l’action de militants de RESF. L’UD CGT était sollicitée pour mettre à disposition le camion sono et deux barnums ; il fallait être visible, audible et s’abriter du soleil qui tapait fort ce jour là.
Le soir arrivant, aucune institution, aucune collectivité ne proposait de solution même d’urgence pour abriter les sans logis, malgré la demande d’ouverture d’un gymnase formulée par les organisations présentes. Les sans-logis se sont donc préparés à passer la nuit dans l’église des minimes.
Au milieu de la nuit, un incendie d’origine malveillante s’est déclaré sous la crypte. Il a fallu évacuer l’église. Celle-ci a été définitivement fermée par la police, inaccessible même pour le curé.
Dans la nuit, la Préfecture proposait finalement le gymnase de St Jacques. Mais les sans-abri devaient refuser de s’y rendre, craignant d’y être relégués, invisibles pour le long terme.
Il fallait donc abriter tout le monde, d’abord du soleil, puis de la pluie. La CGT a progressivement installé tous ses barnums, tout en revendiquant, avec les autres organisations (RESF, CIMADE, DEI-France, LDH, Solidaires, FSU), l’ouverture du gymnase Verlaguet à Fontgiève. Une cantine s’est installée, des toilettes, des douches…
La population a répondu à l’appel à solidarité, apportant nourriture, vêtements, couchages...
Le gymnase a fini par être confié par la mairie à la Préfecture qui l’a ouvert, mais en a confié la gestion au 115, en s’appuyant sur une présence de la Croix Rouge, du secours populaire, du secours catholique et des restos du coeur.
Pourtant, les sans-abris ont longtemps hésité à s’y rendre. La défiance envers les institutions était la cause de cette hésitation. On peut le comprendre, après les trajectoires individuelles douloureuses, après les dysfonctionnements des institutions, après avoir été trimbalés sans cesse d’hôtels insalubres en cloaques de passe et finalement se retrouver jetés à la rue du jour au lendemain.
Il faut dire que pendant ce temps les dysfonctionnements du 115 continuaient de plus belle, les infos contradictoires continuaient de circuler…
Quant aux incantations de quelques anarchoïdes plus soucieux de l’esthétique de leur posture que du sort de ces familles, elles n’ont pas aidé non plus.
Mais petit à petit, les familles ont gagné le gymnase, encouragées par les organisations soucieuses de résultats concrets. Il a bien sûr fallu souvent intercéder pour dépasser des blocages bureaucratiques à répétition. On mesure à cette occasion quelle persévérance il faut à ces familles pour endurer au quotidien les processus ineptes en vigueur.
Une instance de concertation permanente avec la Préfecture a été instaurée, pour gérer cette crise dans un premier temps, pour travailler ensuite à une politique d’hébergement pérenne digne dans un deuxième temps.
Il s’agissait aussi de négocier pour éviter toute intervention intempestive des forces de l’ordre, dont les familles auraient été les premières victimes.
Un premier barnum a pu être libéré et retiré mercredi 11, d’autres jeudi 12 et vendredi 13. A la fin, il n’en restait qu’un, destiné à assurer une visibilité à la lutte des sans-logis qui attendent encore un vrai logement pérenne. Il aurait dû être démonté lundi 16 septembre, si une intervention aussi absurde que violente des forces de l’ordre ne nous avait pas contraints à le retirer dès vendredi soir. Pourquoi fallait-il jouer les cowboys, alors qu’il ne restait sur le site que quelques jeunes militant-e-s occupé-e-s à trier et à ranger le matériel ? 1ère conséquence : la réunion de l’instance de concertation (créée à l’initiative de la Préfecture elle-même) a été suspendue dans l’attente de la libération d’une jeune militante qui avait été arrêtée. On peut faire plus constructif comme démarche ! Sans doute quelque susceptibilité froissée par l’action au côté des sans-logis était-elle décidée à se venger. Décidément, le niveau de nos gouvernants ne monte pas !
Le travail ne sera pas terminé pour autant : cette galère des sans-logis est celle de demandeurs et demandeuses d’asile, déboutés ou non, avec ou sans papiers. Tant que leur situation administrative ne sera pas réglée, ils resteront exposés à la plus grande des précarités. Il leur faut de vrais logements, des papiers, le droit de travailler et de vivre, enfin !
Dans les rangs de la CGT, on trouvera toujours des camarades à leurs côtés parce que la solidarité est notre valeur fondamentale ; parce que nous savons que les discriminations nous affaiblissent toutes et tous.
La CGT du Puy de Dôme salue toutes les organisations impliquées dans ce combat.
Elle remercie particulièrement les jeunes camarades du collectif précarité CGT dont l’engagement sans faille et l’efficacité remarquable ont joué un rôle déterminant dans le dénouement de l’urgence.
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