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samedi 1 août 2020

La chute record du PIB en France renforce les inquiétudes pour l'avenir - le 31.07.2020


                                      Mediapart

La chute record du PIB en France renforce les inquiétudes pour l'avenir

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D'après les données publiées vendredi par l'Insee, le PIB français s'est contracté au deuxième trimestre de 13,8 %. Un record. C'est un peu moins que les chiffres envisagés par les économistes. Mais la chute s'avère plus prononcée qu'en Allemagne, qu'en Italie ou aux États-Unis, et la crise est devant nous.

Du jamais-vu. Au deuxième trimestre 2020, le PIB français s’est contracté de 13,8 % sur trois mois, selon une première estimation de l’Insee. C’est évidemment un record depuis l’établissement de cette statistique en 1950. Le précédent datait du premier trimestre 2020 où, après seulement deux semaines de confinement, un recul de 5,9 % avait été enregistré. Jamais, depuis le début des années 2000, un PIB trimestriel n'avait été aussi faible.
Il est fort probable que cette chute trimestrielle soit une des plus fortes enregistrée dans l’histoire moderne du pays en temps de paix. La cause en est évidente. Entre le 17 mars et le 11 mai, le pays a été confiné pour faire face à l’épidémie de Covid-19. L’activité économique a alors été minimale. Les restrictions ont été encore fortes jusqu’à début juin puisque, par exemple, bars et restaurants n’ont pu rouvrir qu’à ce moment-là. Pour certains secteurs, la reprise n’a été possible qu’en juillet, et elle n’est pas encore complète.
Evolution du PIB en France. © InseeEvolution du PIB en France. © Insee
Pendant la principale période de confinement, la quasi-totalité de l’activité marchande a été suspendue. L’État est intervenu pour compenser une partie des pertes, notamment en subventionnant un système généreux de chômage partiel, mais, au sens du PIB, cela ne crée pas de « richesse ». Il y a donc eu un effondrement que le chiffre de l’Insee traduit aujourd’hui. Le fait que, sur trois mois, le PIB ait tant reculé confirme que le rebond enregistré en mai et juin n’a pas encore été suffisant pour effacer cet effondrement.
Le niveau de l’activité entre avril et mai a été inférieur de 19 % à celui du même trimestre de 2019. Cette comparaison permet de mieux mesurer le recul par rapport à un trimestre « normal ». Logiquement, toutes les composantes du PIB se sont effondrées sur le trimestre. La consommation des ménages recule de 11 %, l’investissement de 17,3 % et les exportations de 17,8 %. L’ensemble de la demande intérieure a enlevé 12 points de PIB sur le trimestre.
La chute française est plus prononcée que dans d'autres grandes économies qui ont déjà publié leurs PIB trimestriels. Si ce vendredi, l'Espagne a annoncé une chute du PIB de 18,5 % sur le deuxième trimestre, l’Allemagne affichait  un recul de 10,1 % et les États-Unis de 9,5 % (le chiffre de 32,3 % qui a beaucoup circulé était en valeur annualisée). Même l'Italie fait légèrement mieux que la France avec une chute de 12,4 %. Sur l'ensemble de la zone euro, le PIB trimestriel recule moins que pour la France, à 12,1 %. Cet écart s’explique par deux éléments principaux.
D’abord, le confinement français a été particulièrement long et rigoureux. En Allemagne, la réouverture des commerces s’est réalisée progressivement à partir de la mi-avril. La France a été un des derniers pays européens à autoriser les déplacements. Par ailleurs, le confinement a été beaucoup plus dense qu’ailleurs. L’université d’Oxford avait tenté, fin mai, d’évaluer quantitativement les réponses des gouvernements à l’épidémie par un « indice de confinement ». La France a figuré parmi les pays les plus sévères et a appliqué ses mesures davantage que d’autres. Comme la chute du PIB au deuxième trimestre est directement liée au confinement, il est donc logique que la France soit en queue de peloton.
Ensuite, le confinement induit une crise économique d’une nature particulière. Elle frappe directement, en la rendant impossible, la consommation des ménages et en particulier la consommation de services, puisque ces derniers sont souvent liés à des contacts physiques. Dans un pays aussi désindustrialisé que la France, une telle suspension n’a pu qu’avoir un coût économique élevé. D’autant que le modèle du pays repose sur des activités qui sont frappées directement par la crise : l’aéronautique et les bateaux de croisière ou encore le tourisme. La crise du Covid-19 est donc particulièrement très douloureuse pour la France. La première estimation du PIB permet d’avoir sur ce point quelques éléments : la production de biens manufacturés recule de 19,9 % sur le trimestre et 26,5 % sur l’année ; celle de services marchands de 15,3 % sur le trimestre et 19,6 % sur l’année.
Certes, ce recul global du PIB trimestriel de 13,8 % est moins fort que ce que prévoyait la majorité des économistes qui tablaient plutôt sur une chute de 15 à 17 %. Cela reflète sans doute un phénomène de rebond de l’activité un peu plus vif que prévu dans les semaines qui ont suivi la levée du confinement. Car le chiffre trimestriel ne traduit pas une réalité globale. La période de confinement, jusqu’au 11 mars, est marquée par un effondrement brutal de l’économie au regard de l’activité « normale » du trimestre précédent ou de celui de l’année passée. Ensuite, la réouverture des commerces et la reprise des déplacements ont provoqué un rebond naturel de l’activité.
Bruno Le Maire a prétendu dès ce vendredi matin que « la chute était moins forte que prévu », comme s'il s'agissait d'une bonne nouvelle. Mais il devrait se garder de tout excès d’optimisme. Car un rebond n’est pas une reprise. En effet, lorsqu’on ferme un commerce, son chiffre d’affaires est mécaniquement proche de zéro (il peut y avoir un peu de vente à distance). Partant, lorsque ce commerce rouvre, quel que soit son niveau d’activité, la reprise est aussi mécaniquement forte. Ce que nous dit le chiffre du PIB trimestriel, c’est que, malgré ce rebond, il manquait encore 13,8 % de PIB à la France par rapport au premier trimestre et 19 % par rapport au même trimestre de l’an passé. En clair : le rebond est encore trop faible et trop insuffisant.
Il faudra dès lors prendre garde à ne pas se laisser impressionner par les forts pourcentages à la hausse que l’on enregistrera mécaniquement dans les prochaines semaines dans tous les domaines. Il s’agira d’un phénomène mathématique plus qu’économique qui ne dira rien sur l’état de l’économie et les conséquences sociales de la crise.
Car cette crise économique est particulière. À la différence d’une crise « endogène », provoquée par exemple par une surproduction ou un krach financier, l’effondrement a été violent, rapide et « contrôlé », au sens où les autorités ont décidé quand et comment fermer et rouvrir l’activité, et où une grande partie des revenus (pas tous) a été préservée. Il y a donc naturellement un rattrapage partiel une fois les mesures levées et c’est sans doute pour cette raison que le chiffre trimestriel est (un peu) meilleur que prévu. Mais le confinement n’est pas la crise économique à proprement parler. Ce sont ses conséquences qui vont déboucher sur la crise.

La crise économique ne fait que commencer

Quelles sont ces conséquences ? Privées de capacité d’échanger des biens et des services pendant deux mois, les entreprises ont naturellement subi des pertes, malgré l’effet de substitution de l’État sur les revenus. Sur le seul premier trimestre, selon l’Insee, les marges des entreprises ont reculé de quatre points à 29,6 %. Pour rétablir leur rentabilité et pouvoir faire face à la fois à la concurrence, à la rémunération du capital et à leurs obligations (frais fixes et remboursement de dettes), ces mêmes entreprises doivent donc désormais non seulement rétablir leur rentabilité mais aussi compenser les pertes enregistrées par une rentabilité plus élevée.
Dès lors que la demande demeure trop faible, les entreprises doivent donc procéder à des ajustements. Une hausse des prix est parfois possible, mais elle est assez largement exclue dans la mesure où elle risquerait de réduire encore la demande et où des stocks se sont accumulés (au deuxième trimestre, les stocks ont progressé de 0,6 %). On remarque ainsi une accélération de l'inflation en juillet à 0,8 % sur un an, contre 0,1 % en juin, mais c'est un chiffre qui reste faible (loin de l'objectif de 2 % de la BCE) et inférieur à l'inflation de juillet 2019 (1,1 %).
Dès lors, il faut revoir sa base de coûts et ajuster les effectifs en licenciant. Cette décision microéconomique entraîne des conséquences macroéconomiques majeures : la baisse directe de la demande par l’effet de recul des revenus dû au chômage et la baisse indirecte de cette même demande par la constitution par les agents économiques d’une épargne de précaution pour se prémunir si le chômage venait à les frapper.
Evolution des problèmes d'offres et de demande dans l'industrie © InseeEvolution des problèmes d'offres et de demande dans l'industrie © Insee
Le problème d’offre se transforme, comme c’est toujours le cas, en problème de demande par le biais des anticipations négatives. La spirale récessive (dont Mediapart soulignait le risque fin mai) est alors enclenchée. La demande s’affaiblissant, les entreprises renoncent à investir et continuent à débaucher pour tenter de rétablir leurs marges. Et la demande chute encore davantage… C’est alors le début de la vraie crise économique. Peut-être pourra-t-elle être dissimulée sous le miracle d’un « rebond » et de taux de croissance élevés en fin d’année, mais elle n’en sera pas moins violente pour la population. Car on le comprend : un simple retour au niveau précédent (comme c'est le cas de la consommation de biens sur le seul mois de juin) ne suffira pas à compenser les pertes enregistrées durant le confinement. Il faudra qu'à l'effondrement de la demande succède un excédent durable de demande. Autrement, on restera dans le cadre d'une demande insuffisante.
Or c’est bien ce schéma qui, plus que jamais, se dessine en France pour les mois à venir. Car, au-delà de l’aspect directement économique décrit plus haut, la situation actuelle se caractérise par une persistance, plus ou moins vive, de la crise sanitaire. Cette dernière a, au moins, deux conséquences. La première est de réduire directement l’activité économique par précaution ou décision des autorités (par exemple, les activités regroupant plus de 5 000 personnes demeurent interdites). La seconde est de conduire à la prudence dans ses dépenses. La possible émergence d’un nouveau confinement, et donc d’un approfondissement de la crise économique, rend les agents très prudents. Il est ainsi fort difficile aujourd’hui de prendre une décision d’investissement lorsque l’on redoute, par la persistance de l’épidémie, une nouvelle chute de revenus.
Dès lors, la demande ne peut être que structurellement et durablement faible. Et la deuxième phase de la crise paraît inévitable. À cela s’ajoute l’incohérence des messages envoyés par le gouvernement. Le « plan de relance » ne sera certes connu en détail que le 24 août, ce qui est fort tard au regard de la situation, mais Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, des finances et de la « relance », ne cesse de marteler que sa politique est une « politique de l’offre ». Il l’a encore répété lors de l’examen du troisième projet de loi de finances rectificatif à la mi-juillet.
De fait, rien ne semble prévu concrètement pour soutenir la demande. Le plan de relance est centré sur des subventions aux entreprises, soit par l’activité partielle de longue durée, soit par un recul de l’imposition sur les entreprises, soit par des subventions directes. Le seul élément intéressant, ce sont les investissements directs de l’État, notamment dans la rénovation énergétique. Mais les 20 milliards d’euros à cet égard sont certainement insuffisants pour soutenir l’activité. À l’inverse, certaines mesures, comme l’activité partielle de longue durée, peuvent, sans soutien à la demande, constituer un piège. Il s’agit d’accords où l'on s'entend sur un volume minimal d’emplois (donc sur un volume maximal de licenciements) et sur des baisses de revenus. Si la demande reste en berne, ces accords entraîneront pour les salariés concernés, au mieux une perte de revenus, au pire une perte d’emplois. Ce sera donc favorable aux entreprises, mais pas à la demande. Au contraire, il s’agira là d’une mesure encourageant la constitution d’une épargne de précaution.
On sait que, pendant le confinement, les Français ont, dans l’ensemble, constitué une épargne contrainte estimée à un montant global de près de 100 milliards d’euros. L’enjeu est évidemment d’encourager ceux qui l’ont constituée à consommer. Pour cela, il faut rendre plus attractive la consommation et moins attractive l’épargne. Il serait donc de bonne politique de réduire la TVA temporairement comme en Allemagne, tout en renforçant la fiscalité sur l’épargne et en particulier sur l’épargne financière. Le gouvernement s’y refuse. Le rétablissement de l'ISF et la fin de la « flat tax » sont les vrais tabous gouvernementaux que ce dernier tente de dissimuler derrière un refus général de baisse d'impôts. Et ces deux réformes fiscales, avec les réformes du marché du travail, sont les piliers de la politique de l'offre du gouvernement.

Une réponse politique inadaptée

 « La France n’a pas de problème de demande, mais a un problème d’offre », a martelé Bruno Le Maire. On veut donc maintenir la fin de l’ISF sur le patrimoine financier et la « flat tax » sur les revenus du capital pour favoriser « le financement des entreprises ». Mais ce financement n’est pas le problème du moment. Le soutien de la BCE assure un flux de crédit bon marché en cas de besoin, mais avant de penser au financement d’un projet, il faut en avoir le besoin, autrement dit avoir des marchés en croissance pour écouler ses produits.
Prétendre qu’on n’a, en France, qu’un problème d’offre, c’est prétendre que l’épargne est insuffisante et c’est contraire aux faits. C’est donc une politique contre-productive qui encourage l’épargne et estime que la création d’un emploi ne répond pas à la satisfaction d’une demande. C’est non seulement une mauvaise analyse de la situation, mais aussi un risque. Ainsi, lorsque le gouvernement ne renonce pas à ses projets de réforme de l’assurance-maladie et des retraites, mais se contente de les repousser, il envoie un message négatif fort à ceux qui sont menacés par le chômage et à ceux qui vont prendre leur retraite. Dès lors, ces personnes sont naturellement enclines à épargner ou conserver leur épargne pour se prémunir contre ces réformes qui attaqueront directement leurs revenus.
Bref, il ne suffit pas de creuser le déficit public pour faire une bonne politique, ni même une politique keynésienne. La mise à disposition des moyens publics à l’usage exclusif des « entreprises-qui-créent-des-emplois » constitue non pas une inflexion de la politique économique d’Emmanuel Macron, mais la poursuite de celle entamée en 2017. C’est une forme de « socialisme de l’offre » qui, en réalité, répond aux intérêts immédiats et microéconomiques d’une classe sociale, mais nullement à ceux de l’économie française et des plus fragiles. C’est aussi une façon d’utiliser le déficit non pas pour compenser les pertes de demande explicables par la constitution de l’épargne, mais bien plutôt pour assurer le maintien (hypothétique) de la rentabilité du capital. Bref, c’est une erreur stratégique.
Au reste, l’absurdité contre-productive de la politique gouvernementale commence à se concrétiser dans les faits. Début juillet, l’Insee, dans son point de conjoncture, soulignait que, désormais, les entreprises elles-mêmes identifient le manque de demande comme la première de leurs difficultés. Cela était vrai aussi bien dans l’industrie (55 % des chefs d’entreprise signalent principalement des problèmes de demande, contre 30 % d’offres) que dans les services (45 % contre 28 %). C’est le début, sans doute, du phénomène que l’on a décrit plus haut : la faiblesse de la demande empêche la reconstitution des marges. Mais Bruno Le Maire continue à regarder ailleurs, Emmanuel Macron a assumé le 14 juillet « une certaine modération salariale », et Jean Castex, dans son discours de politique générale le lendemain, a proclamé, que « l’économie c’est l’initiative et l’entreprise ».
Le détail de l'indice de  la confiance des ménages en France © InseeLe détail de l'indice de la confiance des ménages en France © Insee
Avec de tels doctrinaires aux commandes, on ne doit pas s’étonner que le risque de spirale récessive commence à se matérialiser. La dernière enquête sur le moral des ménages de l’Insee, publiée le 28 juillet, le confirme. À la grande surprise des optimistes et des contemplateurs du « rebond », l’indicateur synthétique de ce moral est retombé en juillet à 94 contre 96 en juin. Il est repassé sous le niveau d’avril (95). Mais un élément est particulièrement inquiétant : l’opportunité d’épargner durant l’année à venir augmente nettement. La différence entre ceux qui pensent qu’il est temps d’épargner et ceux qui jugent qu’il faut au contraire vider son bas de laine atteint 23 points, soit un niveau 9 points supérieur à celui de juillet et qui ne s’était jamais vu en France depuis décembre 2014.
C’est bien la crainte du chômage qui explique cette tendance. Les perspectives d’emploi sont perçues très négativement par les ménages : la différence entre les pessimistes et les optimistes atteint 76 points. C’est certes deux points de moins qu’en juin et autant qu’en mai, mais c’est considérable. En février, les optimistes étaient légèrement plus nombreux que les pessimistes (de trois points). Et un tel niveau de pessimisme n’a jamais été atteint depuis juin 2013. Mais, très significativement, le chômage n’est pas le seul moteur de l’envie d’épargner puisque le solde s’améliore à la marge en juillet : le peu d’inclination à la consommation (l’opportunité de faire des achats importants se dégrade encore d’un point), le pessimisme sur le niveau de vie général en France et la politique du gouvernement, incitant à l’épargne, sont autant de facteurs qui contribuent à cette tendance.
Il est sans doute trop tôt pour tirer des conclusions définitives dans un environnement très incertain. Mais ces données, la persistance de la pandémie et la volonté du gouvernement de ne pas relancer franchement la demande pour compenser l’augmentation de l’épargne contribuent à alimenter un certain pessimisme sur la situation future de l’économie française, déjà une des plus touchées par la crise actuelle. L’incapacité du capitalisme contemporain d'utiliser cette épargne pour augmenter sa productivité par des innovations et, en retour, sa nécessité de faire pression en permanence sur le monde du travail complexifient encore plus le tableau de l’économie de l’après-Covid. À chaque crise, la « croissance potentielle » des économies, autrement dit leur capacité à dégager du profit, se réduit, et ni les « réformes structurelles », ni la « croissance verte », ni la « numérisation » ne sont des réponses appropriées. Elles ont déjà échoué. Reste le dopage monétaire des marchés financiers et immobiliers, jusqu’à la prochaine crise.
À tout point de vue, la méthode Macron-Castex semble la plus lamentable. Et dès lors, au-delà du chiffre alarmant du PIB de ce 31 juillet, l’inquiétude reste donc à l’ordre du jour. Une terrible et durable crise sociale s’annonce. Et confirme l’urgence de sortir de la politique de l’offre pour se diriger vers un soutien à la demande et une réorganisation en profondeur de l’offre productive française.


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