Chère lectrice, cher lecteur,
Un médecin peut-il prescrire une substance létale à une personne qui n’est pas malade? Cette question difficile était au cœur de l’audience qui s’est déroulée lundi devant le Tribunal de police de Genève. Sur le banc des prévenus, Pierre Beck, médecin-conseil et vice-président d’Exit Suisse romande, admet avoir dépassé un peu les limites en fournissant du pentobarbital de sodium à une octogénaire qui voulait absolument mourir avec son mari malade. Il justifie sa décision par la souffrance existentielle et la détermination de cette femme qui menaçait de se jeter dans le vide.
Le Code pénal ne punit que celui qui aide ou incite au suicide par égoïsme. Pour sanctionner le médecin en question, le Ministère public s’est donc basé sur une violation de la loi fédérale sur les médicaments. De son côté, la défense a plaidé l’acquittement en appelant le juge à ne pas faire porter à son client le fardeau de ce débat de société. La décision tombera ce jeudi dans un contexte déjà agité. De nouvelles directives éthiques un peu plus souples concernant l’aide au suicide suscitent la controverse dans le monde médical. Entre la protection de la vie et la liberté de choisir sa mort, le débat est forcément passionné.
Bonne lecture,
– Fati Mansour, journaliste spécialisée dans la chronique judiciaire, les questions de sécurité et le domaine pénitentiaire
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