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vendredi 22 février 2019

Macron, l’esprit et la lettre - le 14.01.2019

Lu dans le DL du 14.01.2019


LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI 

Macron, l’esprit et la lettre 

Selon le conseil du vieux Valéry - Paul, pas Giscard - « entre deux mots, il faut choisir le moindre ».
 Bannir l’outrance de son vocabulaire permet d’éviter les blessures inutiles. 
On n’ira pas ainsi traiter les passants anonymes de « gens qui ne sont rien ». Ni assimiler à « une foule haineuse » l’ensemble des mécontents qui manifestent.
 Ni suggérer qu’avec davantage « d’efforts », les pauvres pourraient vite s’acheter un costard et rouler en voiture électrique.
 Le pensionnaire de l’Élysée, par calcul ou maladresse, a souvent prononcé des paroles brutales à l’égard des classes populaires.
 Un Président ne devrait pas dire ça. 
Après ses résultats décevants à l’oral, le voici contraint de se rattraper à l’écrit.
 Dans sa longue « lettre aux Français », loin des piques d’autrefois, Emmanuel Macron change de ton et d’état d’esprit.
 Il ne morigène plus « ses chers compatriotes », mais les invite à renouer avec la politique. 
Au « grand débat » qui s’ouvre, promis, l’avis des citoyens ne comptera pas pour du beurre.
 Les questions posées par le chef de l’exécutif occupent un vaste périmètre. 
Quels impôts baisser en priorité ?
 Comment mieux organiser l’État ? 
Faut-il fixer des quotas pour l’immigration ?
 Reconnaître le vote blanc ? 
Qui doit financer la transition écologique ? 
Et le reste à l’avenant, sans thèmes interdits, pour « transformer les colères en solutions ». 
Hier chantre d’un pouvoir vertical, Jupiter se convertit soudain à la démocratie participative. 
Le pays, en somme, sera bientôt géré collectivement.
 Tous ensemble, tous ensemble, ouais ! 
À tel point qu’on se demande si les élus gardent une raison d’être. Si, quand même. 
Aux dernières nouvelles, on compte sur nos bons vieux maires pour organiser ce vaste chantier de psychothérapie nationale

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