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vendredi 22 février 2019

GILETS JAUNES Perpignan : Réunis en congrès, les Gilets jaunes n’arrivent pas à s’entendre le 14.01.2019




Dans l"Indépendant de ce lundi 14/1 .....

GILETS JAUNES

Perpignan : Réunis en congrès, les Gilets jaunes n’arrivent pas à s’entendre

Dimanche après-midi, plus de 500 sympathisants du mouvement des Gilets jaunes se sont rassemblés au centre culturel de Cabestany pour leur premier congrès fondateur. Malgré plusieurs heures de débats, aucune décision n’a été prise.
"L’union fait la force". "Nous sommes tous dans la même merde et nous menons tous le même combat". Les messages qui fédèrent la grande famille des Gilets jaunes des P.-O. depuis près de deux mois ont eu bien du mal à se faire entendre hier. Leur premier congrès départemental pour "se structurer" avait pourtant rassemblé plus de 500 sympathisants dès 14 heures au centre culturel de Cabestany, gracieusement mis à disposition par le maire communiste Jean Vila. Lequel, en coup de vent, est venu confirmer la commande à l’association des ferronniers catalans d’une esquisse (qui sera soumise à l’approbation générale) pour une sculpture représentant un couple de Gilets jaunes afin de l’installer sur un rond-point de la commune qui "portera leur nom à jamais".
Quelques minutes d’apparente communion sous les applaudissements avant que l’assemblée ne vire à une véritable foire d’empoigne. Premier "sujet de polémique" : la présence des médias, bien que tous invités à cette réunion publique. Les cris commencent à fuser du fond de la salle. Un groupe de protestataires s’avance jusqu’au pied de la tribune "officielle" pour ne plus en bouger. Vote à main levée. Les journalistes peuvent rester. Mais là, n’est déjà plus le sujet…
Un brouhaha de trois heures dont aucune proposition structurante n’a pu émerger
Du haut de l’estrade, un homme prend la parole. Intimé par la foule de décliner son identité. "Aujourd’hui, je m’appelle Monsieur Micro" riposte-il, déclenchant des huées. Quelques instants plus tard, il cède et livre son nom. "On ne l’a jamais vu", glissent les plus suspicieux. Après lui, d’autres, s’agitant pour imposer leur numéro de passage, tenteront de s’exprimer. Deux projets s’opposent. Les uns portent l’idée d’un collectif structuré, organigramme à l’appui, composé de trois équipes (revendications, communication, actions) et d’un groupe de coordinateurs départementaux qui se baserait sur le RIC (référendum d’initiative citoyenne) comme mode de fonctionnement principal. "Dans le respect des opinions diverses des membres sans injures, ni insultes". Les autres prônent l’idée d’un collectif informel sans référent mais des porte-parole tournants pour éviter "les collusions et les intimidations".
La moitié de l’assistance a déjà quitté les lieux. "Abrège !", "Ta gueule ! » Les noms d’oiseaux volent. Et reviennent à l’envoyeur. Régulièrement ponctués par l’éternelle question : "Est-ce que vous voulez avancer ?" , "Oui !" résonne l’assistance, supplantée par un brouhaha de trois heures qui s’égosille pêle-mêle à affirmer le refus du moindre système hiérarchique et la peur viscérale de toute récupération politique.
La démocratie, pourtant chère à chacun d’entre eux, se casse la voix.
Aujourd’hui encore, les Gilets jaunes des P.-O. ne trouveront pas un cadre d’entente. Peut-être, se désolent-ils, ils n’ont pas assez préparé cette assemblée générale. Mieux vaut reporter à une date ultérieure, le temps de se concerter par petits groupes sur les péages de Perpignan nord et sud, au Boulou… On range les chaises, on éteint les lumières. Sans avoir pris aucune décision. Mais avec la certitude, de se retrouver très vite dans la rue. Unis.
Laure Moysset

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