Lu dans le DL du 11.01.2019
LE BILLET
PAR STÉPHANE PULZE
Attention au grand
bazar national !
Vous appelez ça comme vous voulez : refiler le bébé ou éventuellement la
patate chaude, mais au final, la métaphore revient au même : personne ne croit
vraiment à ce grand débat national et le gouvernement peine à trouver la bonne
âme qui voudra bien s’en charger.
Après le retrait de Chantal Jouanno, sur fond
de polémique sur son salaire, elle qui devait piloter le projet au titre de présidente
de la Commission nationale du débat public, c’est au tour de l’Association des
maires de France de sortir du bois, refusant que les élus locaux soient mêlés à
cette consultation citoyenne initiée par l’Exécutif.
C’est comme si tout le monde pressentait l’échec avant même le départ de la
course, refusant d’en porter la responsabilité.
Alors chacun joue sur les mots.
On
veut bien accompagner le débat public mais pas l’initier et encore moins l’encadrer.
Un jeu de dupes où tout le monde se cache et personne ne s’engage, de peur
de froisser une opinion publique versatile qui condamne les violences entourant
les gilets jaunes mais demeure favorable à l’esprit frondeur des mutins.
Du pain bénit pour une grande partie de l’opposition, Rassemblement national
et France insoumise en tête, qui se délecte des atermoiements du gouvernement
et de l’embarras de plus en plus visible de la majorité.
Il faudra pourtant bien redonner la parole aux citoyens pour sortir de l’impasse
et Emmanuel Macron espère que les maires de France finiront par jouer le jeu de
la démocratie participative.
Il devra pour cela convaincre Les Républicains,
largement majoritaires à la tête des villes de plus de 10 000 habitants. Individuellement, ils ne sont pas forcément contre, collectivement c’est une autre paire de
manches.
Le pari est loin d’être gagné et la marge de manœuvre, très étroite. Il ne
faudrait pas aujourd’hui que son grand débat ne se transforme en grand bazar
national.
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