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mardi 11 décembre 2018

Pour les Poilus, tous à poil ? - le 11.11.2018

Lu dans le DL du 11.11.2018

LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI

 Pour les Poilus, tous à poil ? 

Les touristes chinois de passage à Paris n’en sont toujours pas revenus. 
Passe encore que la Marianne de Delacroix, dans sa célèbre toile « La Liberté guidant le peuple », ne porte pas de soutien-gorge.
 En revanche, transformer le tableau en performance vivante sous l’Arc de Triomphe…
 C’est là que trois militantes Femen, hier matin, ont cru bon de manifester les seins nus.
 Au risque de confondre le Chemin des Dames avec une plage du Cap d’Agde.
 Et la mémoire des morts avec une vulgaire gaudriole.
 « Bienvenue aux criminels de guerre ! » scandaient les jeunes furies avant d’aboutir au commissariat.
 Certes, parmi les soixante-dix chefs d’État conviés au centenaire de l’Armistice, tous ne sont pas d’impeccables démocrates.
 Loin s’en faut. 
Venus des cinq continents, beaucoup ne s’appliquent guère à respecter les droits de l’Homme. 
La plupart d’entre eux font passer leur intérêt national, voire personnel, avant l’harmonie du monde. 
Poutine, par exemple, prêt à aller « buter jusque dans les chiottes » quiconque ose le contrarier.
 Ou Trump qui, au nom de « l’Amérique d’abord », n’hésite pas à piétiner le reste de l’humanité.
 Et tant de dictateurs avérés, réunis pour un dîner diplomatique au musée d’Orsay. 
Mais, les rassemblant, Emmanuel Macron rend au moins possible le début d’un dialogue. 
Même si personne n’en attend de miracle, l’entreprise reste utile. Moins les gens se parlent, et plus s’éloigne la paix dont rêvaient les Poilus au bout d’une illusoire « Der des Ders ».
 On peut aussi, en hurlant, aller se réchauffer les tétons à la flamme du Soldat inconnu. 
Sans aucune chance, alors, d’obtenir quoi que ce soit.
 S’il suffisait de se dépoiler pour convaincre les brutes, au paradis sur terre on y serait déjà. 

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