Lu dans le DL du 11.11.2018
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Pour les Poilus,
tous à poil ?
Les touristes chinois de passage à Paris n’en sont toujours pas
revenus.
Passe encore que la Marianne de Delacroix, dans sa célèbre
toile « La Liberté guidant le peuple », ne porte pas de soutien-gorge.
En
revanche, transformer le tableau en performance vivante sous l’Arc de
Triomphe…
C’est là que trois militantes Femen, hier matin, ont cru bon
de manifester les seins nus.
Au risque de confondre le Chemin des
Dames avec une plage du Cap d’Agde.
Et la mémoire des morts avec
une vulgaire gaudriole.
« Bienvenue aux criminels de guerre ! » scandaient
les jeunes furies avant d’aboutir au commissariat.
Certes, parmi les soixante-dix chefs d’État conviés au centenaire de
l’Armistice, tous ne sont pas d’impeccables démocrates.
Loin s’en faut.
Venus des cinq continents, beaucoup ne s’appliquent guère à respecter
les droits de l’Homme.
La plupart d’entre eux font passer leur intérêt
national, voire personnel, avant l’harmonie du monde.
Poutine, par
exemple, prêt à aller « buter jusque dans les chiottes » quiconque ose le
contrarier.
Ou Trump qui, au nom de « l’Amérique d’abord », n’hésite
pas à piétiner le reste de l’humanité.
Et tant de dictateurs avérés, réunis
pour un dîner diplomatique au musée d’Orsay.
Mais, les rassemblant,
Emmanuel Macron rend au moins possible le début d’un dialogue.
Même si personne n’en attend de miracle, l’entreprise reste utile. Moins
les gens se parlent, et plus s’éloigne la paix dont rêvaient les Poilus au
bout d’une illusoire « Der des Ders ».
On peut aussi, en hurlant, aller se
réchauffer les tétons à la flamme du Soldat inconnu.
Sans aucune
chance, alors, d’obtenir quoi que ce soit.
S’il suffisait de se dépoiler
pour convaincre les brutes, au paradis sur terre on y serait déjà.
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