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mardi 11 décembre 2018

Pakistan : Asia Bibi libérée et en lieu sûr - le 9.11.2018

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Pakistan : Asia Bibi libérée et en lieu sûr
Menacée, la famille de cette chrétienne demande l’asile dans un pays occidental
Le gouvernement pakistanais a libéré, dans la nuit du mercredi 7 novembre au jeudi 8 novembre, Asia Bibi, une ouvrière agricole, mère de cinq enfants, dont la condamnation à mort, en 2010, pour « blasphème » avait été annulée, le 31 octobre, par la Cour suprême. Selon le ministère des affaires étrangères, « elle se trouve désormais dans un endroit sûr au Pakistan ». Mis sous pression par des groupes religieux extrémistes qui contestaient cette décision, Islamabad avait prolongé la détention de cette chrétienne qui avait été poursuivie à la suite d’une dispute avec des villageoises musulmanes pour avoir bu l’eau d’un puits réservé en principe aux musulmans.

Manifestion anoncée jeudi

L’annonce de la sortie de prison de Mme Bibi a, de nouveau, suscité la colère du Tehrik-e-Labbaik Pakistan (TLP), un petit parti extrémiste d’obédience soufie, qui avait mené la protestation. Une grande manifestation était annoncée, jeudi, à Karachi. Les membres du TLP accusent le premier ministre, Imran Khan, qui avait accepté, dans un premier temps, d’engager une procédure interdisant à Asia Bibi de quitter le territoire, d’avoir trahi leur accord. Ce dernier avait, de plus, assuré qu’il ne ferait pas obstacle au dépôt d’une requête en révision du jugement d’acquittement.
Cette position avait été perçue comme une faiblesse par la frange progressiste du pays et comme un déni de droit par une partie de la communauté internationale. Islamabad, pour sa part, laissait entendre qu’il s’agissait davantage d’une tactique pour faire cesser le blocage du pays par les islamistes et que les fauteurs de troubles seraient poursuivis. Des considérations qui n’avaient pas empêché plusieurs pays occidentaux de se manifester pour permettre à Asia Bibi de retrouver sa liberté.
La France et l’Italie ont proposé leur aide pour accueillir la famille si elle quitte le pays. Son mari avait indiqué, samedi, avoir réclamé l’asile pour sa famille aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Canada. Depuis le durcissement du code pénal condamnant le blasphème, en 1986, sous la dictature du général Zia-ul-Haq, les accusations se sont multipliées, au risque de servir de prétexte pour régler des conflits personnels.

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