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vendredi 16 novembre 2018

États-Unis, Brésil, c’est du brutal - le 28.10.2018

Lu dans le DL du 28.10.2018

LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI 

États-Unis, Brésil, c’est du brutal 

Gros bras, petit QI, le principal suspect dans l’affaire des colis piégés aux États-Unis a de quoi inquiéter.
 César Sayoc voulait disperser, façon puzzle, plusieurs ténors du parti démocrate. 
Son doux visage remplit les réseaux sociaux, où lui-même vomissait régulièrement immigrés et militants anti-armes.
 Entre autres.
 À creuser un peu dans l’Amérique profonde, loin de New York et San Francisco, on trouve des types comme ça, prompts à flinguer quiconque ose contrarier leur vision « patriotique ».
 Ils marchent sur un volcan de haines, que l’actuel locataire de la Maison Blanche attise de manière quasi quotidienne. 
Et boum ! 
L’enquête permet déjà d’éclairer la personnalité du César de Floride : « raciste, homophobe, violent, misogyne, pro-Trump fanatique ». Autant de « valeurs » partagées par Jaïr Bolsonaro, qui pourrait devenir aujourd’hui le nouveau président du Brésil. 
Contre la délinquance - mais aussi la gauche, les noirs, les indiens, les « pédés », les pauvres des favelas - cet ancien capitaine de l’armée affiche un programme musclé : « On tire dans le tas. » Les dissidents n’ont qu’à bien se tenir.
 Nostalgique du bruit des bottes, le candidat semble prêt à rétablir la dictature militaire.
 En revanche, à l’image de son modèle américain, il promet de jeter l’écologie aux orties.
 Le ministère de l’Environnement sera supprimé, parole, pour permettre au lobby agroalimentaire de mieux déboiser l’Amazonie. Voilà l’homme que les Brésiliens, excédés par la corruption et l’insécurité, risquent de hisser au pouvoir.
 Son nom viendra alors s’ajouter à la liste, qui s’allonge plus vite que le nez de Pinocchio, des ennemis de la démocratie élus démocratiquement.

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