Lu dans le DL du 28.10.2018
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
États-Unis, Brésil,
c’est du brutal
Gros bras, petit QI, le principal suspect dans l’affaire des colis piégés
aux États-Unis a de quoi inquiéter.
César Sayoc voulait disperser, façon
puzzle, plusieurs ténors du parti démocrate.
Son doux visage remplit les
réseaux sociaux, où lui-même vomissait régulièrement immigrés et
militants anti-armes.
Entre autres.
À creuser un peu dans l’Amérique
profonde, loin de New York et San Francisco, on trouve des types comme
ça, prompts à flinguer quiconque ose contrarier leur vision « patriotique
».
Ils marchent sur un volcan de haines, que l’actuel locataire de la
Maison Blanche attise de manière quasi quotidienne.
Et boum !
L’enquête permet déjà d’éclairer la personnalité du César de Floride :
« raciste, homophobe, violent, misogyne, pro-Trump fanatique ». Autant
de « valeurs » partagées par Jaïr Bolsonaro, qui pourrait devenir
aujourd’hui le nouveau président du Brésil.
Contre la délinquance - mais
aussi la gauche, les noirs, les indiens, les « pédés », les pauvres des
favelas - cet ancien capitaine de l’armée affiche un programme musclé :
« On tire dans le tas. » Les dissidents n’ont qu’à bien se tenir.
Nostalgique du bruit des bottes, le candidat semble prêt à rétablir la
dictature militaire.
En revanche, à l’image de son modèle américain, il
promet de jeter l’écologie aux orties.
Le ministère de l’Environnement
sera supprimé, parole, pour permettre au lobby agroalimentaire de
mieux déboiser l’Amazonie. Voilà l’homme que les Brésiliens, excédés
par la corruption et l’insécurité, risquent de hisser au pouvoir.
Son nom
viendra alors s’ajouter à la liste, qui s’allonge plus vite que le nez de
Pinocchio, des ennemis de la démocratie élus démocratiquement.
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