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samedi 22 septembre 2018

L’Arabie saoudite expulse l’ambassadeur du Canada pour avoir critiqué des arrestations. Par Al Jazeera


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22.septembre.2018 // Les Crises


L’Arabie saoudite expulse l’ambassadeur du Canada pour avoir critiqué des arrestations. Par Al Jazeera



Source : Al Jazeera, 06-08-2018
Riyad rappelle également son émissaire et suspend les accords commerciaux après que le ministère des Affaires étrangères du Canada a dénoncé l’incarcération de militants.
6 août 2018

La compagnie aérienne nationale saoudienne a annoncé qu’elle suspendait ses vols à destination et en provenance de Toronto, la dernière d’une série de mesures annoncées par le royaume dans son différend diplomatique avec le Canada.
La décision de lundi est intervenue quelques heures après l’expulsion de l’ambassadeur du Canada pour ingérence présumée dans les affaires intérieures saoudiennes, après que le ministère des Affaires étrangères d’Ottawa a réprimandé Riyad pour avoir emprisonné des défenseurs des droits humains.
L’ambassadeur du Canada, Dennis Horak, a eu 24 heures pour quitter le pays, a rapportél’agence de presse saoudienne (SPA).
Le royaume a également gelé les nouveaux échanges et investissements avec le Canada se chiffrant en milliards de dollars et rappelé son envoyé dans le pays.
La télévision gouvernementale saoudienne a annoncé plus tard, que le ministère de l’Éducation proposait un « plan d’urgence » pour faire partir des milliers d’étudiants saoudiens des écoles canadiennes afin qu’ils puissent suivre des cours dans d’autres pays.
Saudia, la compagnie aérienne d’État saoudienne, a déclaré dans un communiqué sur son compte Twitter officiel, qu’elle suspendrait tous ses vols à destination de Toronto à partir de lundi 13 août.
Les annonces ont été faites quelques jours après que le Canada eut appelé à la libération immédiate des défenseurs des droits de l’homme détenus depuis une récente vague d’arrestations en Arabie saoudite, incluant des parents de citoyens canadiens naturalisés.
Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que les actions du Canada constituaient un « affront » qui nécessitait une « réponse énergique ».
« Le Royaume d’Arabie saoudite n’a jamais accepté aucune ingérence (ou ordres) dans ses affaires intérieures, d’aucun pays », a indiqué le ministère, cité par la SPA.
‘Répression implacable’
Lors de sa première réponse publique aux actions de l’Arabie saoudite, la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a déclaré lundi : « Soyons très clairs : le Canada défendra toujours les droits humains au Canada et dans le monde, et les droits des femmes font parti des droits humains. »
La semaine dernière, le ministère des Affaires étrangères du Canada a déclaré dans un tweet qu’il était « gravement préoccupé » par la détention de militants des droits de l’homme dans le royaume, y compris Samar Badawi.
Canada is gravely concerned about additional arrests of civil society and women’s rights activists in #SaudiArabia, including Samar Badawi. We urge the Saudi authorities to immediately release them and all other peaceful #humanrights activists.
— Foreign Policy CAN (@CanadaFP) August 3, 2018
[Le Canada est gravement préoccupé par les nouvelles arrestations de militants de la société civile et de défenseurs des droits des femmes à #SaudiArabia, y compris Samar Badawi. Nous exhortons les autorités saoudiennes à les libérer immédiatement, ainsi que tous les autres militants pacifiques des droits de humains.]
Samar est la sœur de Raif Badawi, un éminent défenseur des droits de l’homme, condamné à 10 ans de prison en 2014 pour avoir insulté l’islam. Sa femme et ses enfants sont des citoyens canadiens naturalisés.
La déclaration du ministère est intervenue un jour après que Freeland ait appelé les deux membres de la famille Badawi à être libérés.
« Le Canada est solidaire de la famille Badawi en cette période difficile », a déclaré Freeland.
Les autorités saoudiennes ont arrêté Samar Badawi et une autre activiste, Nassima al-Sadah, le mois dernier.
Elles ont toutes deux fait campagne pour le droit des femmes à conduire, qui a été accordé par le gouvernement saoudien quand il a mis fin à une interdiction datant de plusieurs décennies en juin, ainsi que pour l’abolition du système de tutelle masculine.
Les autorités saoudiennes ont ciblé plus d’une douzaine de militantes depuis mai, dans ce que Human Rights Watch a décrit comme une « répression implacable du mouvement des droits des femmes ».
La réaction de Riyad aux critiques d’Ottawa a marqué une « interruption significative » des relations entre les deux pays, a déclaré à Al Jazeera Hassan Yari, professeur de relations internationales à l’Université Sultan Qaboos à Oman.
« Ce [rupture] va affecter le commerce et les échanges entre le Canada et l’Arabie saoudite », a déclaré Yari.
L’an dernier, le commerce bilatéral a totalisé environ 4 milliards de dollars et plus de 15 000 étudiants saoudiens fréquentent des universités canadiennes.
Une partie importante du commerce bilatéral repose sur l’exportation par le Canada de véhicules militaires dotés d’armes de haute puissance, un accord pour lequel le gouvernement du Premier ministre Justin Trudeau a été vivement critiqué, en raison du bilan de l’Arabie saoudite en matière de droits humains.
Source : Al Jazeera, 06-08-2018
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
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Commentaire recommandé

weilan // 22.09.2018 à 06h02
Bon…Et combien d’autres pays ont eu l’outrecuidance de tancer, voire simplement critiquer ces arrestations de militants des droits de l’homme en A.S. ? Quand j’entends Macron pérorer sur “nos valeurs” du haut de toutes les tribunes européennes possibles et, en passant, critiquer vertement un certain V. Orban, j’ai une furieuse envie de casser qqchose.

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