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dimanche 23 septembre 2018

Engins : il retrouve la famille qui l’a sauvé, lui l’enfant juif caché



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Engins : il retrouve la famille qui l’a sauvé, lui l’enfant juif caché

Maurice Rafowicz a retrouvé hier Annick Second. Ils ne s’étaient pas revus depuis la Libération.  Photo Le DL / K. C.

Maurice Rafowicz a retrouvé hier Annick Second. Ils ne s’étaient pas revus depuis la Libération. Photo Le DL / K. C.

Maurice Rafowicz a 80 ans. Annick Arnaud, 81. Ils viennent enfin de se retrouver. Après 75 ans de séparation. Le temps de construire une vie.

1943. Maurice ou “Momo” n’a que 5 ans. Il est caché, parce que juif et donc menacé, dans une famille de fermiers, les Second, à Engins, un village près de Grenoble. Personne ne connaît son nom de famille. L’enfant a échappé au pire, la rafle du Vel d’Hiv. Contrairement à sa famille.  Alors qu‘il est hospitalisé pour une diphtérie, son père, sa mère, son frère et sa sœur sont arrêtés puis déportés. Seul son père en reviendra, tous les autres seront gazés et brûlés dès leur arrivée à Auschwitz.

Se comporter « comme un petit catholique »

Commence la fuite jusqu’à Sassenage puis Engins, « village dont je ne connaissais pas le nom ». De la vie à la ferme, Maurice n’a que de vagues souvenirs, des images. Il passe ses journées avec la fille des Second, Annick, 6 ans. 

« J’espérais simplement qu’il soit en vie »

À la libération, la route des deux enfants d’Engins se sépare. Chacun construit sa vie.
Après le décès de sa femme, Maurice Rafowicz a besoin de se reconstruire. « Cela passait forcément par la recherche de son enfance », dit son fils Fabien Rafowicz, qui entend alors pour la première fois ce récit. Avec son frère Olivier, ils entreprennent de retrouver la famille qui a sauvé leur père. Des circonstances, des bonnes volontés, dont celle du maire de Sassenage, font le reste. Jusqu’à la rencontre, hier. Jusqu’à ce moment fort où Annick et Maurice retournent, ensemble, à la ferme d’Engins. « Paul et Joséphine Second m’ont sauvé la vie, témoigne Maurice Rafowicz. Je dois témoigner.  Et je vais faire la démarche pour que les parents d’Annick soient reconnus justes parmi les Justes de Yad Vashem. »

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