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samedi 22 septembre 2018

Assurance chômage : le tour de vis du gouvernement





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Assurance chômage : le tour de vis du gouvernement

>Économie>Emploi|Bérangère Lepetit|21 septembre 2018, 20h20|MAJ : 22 septembre 2018, 12h26


La ministre de Travail, Muriel Pénicaud, ici le 20 septembre à Paris dans une agence Pôle Emploi. Le gouvernement veut durcir les règles de l’assurance chômage. IP3 PRESS/Christophe Morin

Dans la lettre de cadrage destinée aux syndicats et au patronat, le gouvernement dit vouloir économiser entre 3 et 3,9 milliards d’euros d’ici à trois ans sur l’assurance chômage.

C’est le troisième acte des grandes réformes sociales du gouvernement. Après les ordonnances réformant le Code du travailet la loi sur l’avenir professionnel qui vient d’être promulguée, place, désormais, à la réforme de l’assurance chômage. A l’issue d’une réunion de deux heures et demie avec les partenaires sociaux, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a annoncé ce vendredi après-midi que le gouvernement comptait réaliser entre 3 à 3,9 milliards d'euros sur trois ans dans le cadre de cette réforme. Avec, en filigrane, la volonté de lutter contre le chômage en France et la précarisation du marché du travail.
Dans notre pays, l’assurance chômage est gérée depuis 1958 par l’Unedic, un organisme paritaire piloté à la fois par les syndicats et le patronat et qui, avec les années et la hausse du chômage, a creusé son déficit. Conséquence : l’organisme ploie aujourd’hui sous une dette de 35 milliards d’euros et devrait solder l’année 2018 sur une perte de 1,4 milliard d’euros.

Quatre règles dans le collimateur

Dans l’attente de la lettre de cadrage qui doit être envoyé mardi ou mercredi prochain aux syndicats et au patronat, la ministre du Travail a présenté les quatre règles de l’assurance chômage qui sont dans le collimateur de la réforme.
Premier point : la règle des droits rechargeables qui permet à une personne qui retrouve un contrat précaire de continuer à toucher plus longtemps des indemnités. Deuxième moyen de faire des économies : réviser la règle du « salaire journalier de référence » qui détermine l’ensemble des versements attribués au chômeur. Troisièmement, le gouvernement veut s’attaquer à la règle de « l’activité conservée » qui permet aux travailleurs précaires de toucher à la fois un salaire et une allocation. Enfin, le gouvernement envisage de mettre en place une dégressivité des aides pour les travailleurs « les plus qualifiés » qui retrouvent plus facilement du travail que les autres.
« Cette réforme vise à lutter contre le chômage en France et favoriser l’emploi durable », explique le ministère.

Un accueil glacial des syndicats

Les syndicats se laissent du temps pour décider s’ils participeront ou non aux négociations, d’ici à la « semaine prochaine » pour les syndicats de salariés, voire d’ici à quelques semaines pour le Medef. S’ils acceptent de s’asseoir autour de la table, ils auront quatre mois, à compter de mardi prochain, pour négocier la nouvelle convention Unedic.
Mais, ce vendredi, la lettre de cadrage a reçu un accueil glacial. « C’est une réforme à l’envers : on part d’un objectif budgétaire », a dénoncé Jean-Michel Pottier (CPME), qui s’est dit « extrêmement inquiet ». De son côté, Michel Beaugas (FO) a jugé que « 1,3 milliard d’économies par an, c’est beaucoup ».
Même tonalité à la CFDT où ces économies « extrêmement conséquentes » font « suite à une convention où il y a eu déjà 800 millions d’économies sur les droits des demandeurs d’emploi », a réagi Marylise Léon, qui a demandé au gouvernement « de sortir de la logique budgétaire ».
Emploiassurance chômageMuriel Pénicaud

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