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vendredi 10 août 2018

Michelle Bachelet devrait devenir haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme

10 août 2018

Michelle Bachelet devrait devenir haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme

Antonio Guterres désigne l'ex-présidente chilienne pour succéder à Zeid Ra'ad Al-Hussein

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Les droits de l'homme devraient de nouveau être l'affaire d'une femme pour la quatrième fois de l'histoire du Haut-Commissariat onusien. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a soumis, mercredi 8  août, le nom de Michelle Bachelet aux 193 Etats membres de l'ONU. L'Assemblée générale devrait se réunir dès vendredi matin pour confirmer la nomination de celle qui remplacera début septembre le Jordanien Zeid Ra'ad Al-Hussein qui arrive au terme de son mandat. Une nomination qui ne devrait " pas poser de problème " et soutenue par Paris.
L'ancienne présidente chilienne n'arrive pas en terrain inconnu. Après un premier mandat à la tête du Chili en  2006, elle avait rejoint l'organisation ONU Femmes en  2010, où elle avait passé plus de deux ans et demi à promouvoir l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes, avant de revenir aux affaires à Santiago en  2014 pour un second mandat. Elle s'était alors positionnée pour la dépénalisation de l'avortement et l'ouverture du mariage aux couples homosexuels dans un pays très attaché à sa tradition catholique.
" Elle coche toutes les cases ", résume un diplomate : femme, originaire de l'hémisphère Sud – pour tordre le cou à l'idée que les droits de l'homme ne seraient que " l'affaire des Occidentaux " –, l'ancienne pédiatre a aussi vécu " les violations des droits de l'homme dans sa chair ".
Son père, le général Alberto Bachelet, est mort à 50 ans dans une prison militaire pendant la dictature d'Augusto Pinochet. Mme Bachelet et sa mère ont été arrêtées peu de temps après le coup d'Etat militaire en  1973. Jetées en prison et torturées, les deux femmes ont dû s'exiler à leur libération. " En tant que victime elle-même, elle apporte une perspective unique sur l'importance de défendre avec vigueur les droits de l'homme ", a réagi Kenneth Roth, directeur de Human Rights Watch.
Fine connaisseuse des rouages de la diplomatie mondiale, -Michelle Bachelet prendra les rênes d'une institution fragilisée par le vent populiste qui souffle sur le monde et le retrait des Etats-Unis du conseil des droits de l'homme en juin. Elle devra surtout rétablir un climat de confiance avec des Etats membres qui ont peu apprécié les saillies du haut-commissaire aux droits de l'homme sortant. Critique féroce du président Trump qu'il avait accusé d'être un " danger pour l'humanité ", il s'en était aussi pris au premier ministre hongrois, Viktor Orban, qualifié de " raciste ", et avait demandé une " évaluation psychiatrique " du chef de l'Etat philippin, Rodrigo Duterte.
" Erreurs du passé "Homme de médias et de coups de gueule, Zeid Ra'ad Al-Hussein avait fini par agacer les Etats membres qui lui reprochaient " de ne pas servir la cause des droits de l'homme ". Lors d'un entretien avec Le Monde le 1er août, il répliquait à ses détracteurs : " Ce que j'ai retenu de mon expérience en ex-Yougoslavie est que je préfère commettre une erreur en parlant haut et fort plutôt que de ne rien dire et de le regretter terriblement ensuite. " Il a ajouté devant des journalistes à New York la semaine dernière : " Nous n'avons pas humilié les gouvernements. Ils se sont couverts de honte eux-mêmes. "
Mme Bachelet, qui " prend l'un des jobs les plus difficiles du monde ", selon un responsable, sera jugée sur sa capacité à être une critique indépendante et responsable. Washington, qui avait un autre favori, a salué la nomination de Mme Bachelet en l'appelant à éviter les " erreurs du passé " vis-à-vis d'Israël et en soulignant l'incapacité de l'organisation à mettre un terme aux violations des droits de l'homme à Cuba et au Venezuela – deux gouvernements avec lesquels Mme Bachelet a entretenu une certaine proximité et sur lesquels elle sera attendue et jugée. De même avec le Nicaragua, qui connaît une grave crise politique.
A sa successeure, M.  Zeid a prévu de donner trois conseils : " Etre honnête, ne pas faire de discrimination envers un quelconque pays et être prête à fer

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