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mardi 21 août 2018

KOFI ANNAN S'EST ÉTEINT

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KOFI ANNAN S'EST ÉTEINT

Samedi, 18 Août, 2018


Né au Ghana, il avait dirigé les Nations unies de 1997 à 2006 et avait obtenu le prix Nobel de la paix en 2001. Il est mort samedi à l'âge de 80 ans.
Né en avril 1938 à Kumasi, au Ghana, fils d'un cadre d'une filiale du groupe anglo-hollandais Unilever, Kofi Annan a étudié à l'université de Kumasi, puis grâce à une bourse, dans une université américaine, avant d'entrer à l'Institut des hautes études internationales de Genève.
Premier secrétaire général issu de l'Afrique subsaharienne, le Ghanéen a dirigé l'organisation pendant la période troublée de la guerre en Irak, avant de voir son bilan terni par des accusations de corruption dans l'affaire « pétrole contre nourriture ». Diplomate de carrière, Kofi Annan a contribué à rendre l'ONU plus présente sur la scène internationale pendant ses deux mandats, de 1997 à 2007. Conjointement avec l'organisation, il a reçu en 2001 le Prix Nobel de la Paix pour ses « efforts en faveur d'un monde mieux organisé et plus pacifique ».
« J'ai essayé de placer l'être humain au centre de tout ce que nous entreprenons : de la prévention des conflits au développement et aux droits de l'homme », avait-il déclaré en acceptant le prix Nobel à Oslo. À part quelques années passées comme directeur du tourisme du Ghana, Kofi Annan a consacré quarante ans de sa vie professionnelle aux Nations unies. Il a été le premier secrétaire général à être issu de l'organisation.
Il a d'abord dirigé les ressources humaines de l'ONU, puis les affaires budgétaires, avant de chapeauter à partir de 1993 le maintien de la paix et d'être propulsé quatre ans plus tard à la tête de l'organisation. Lorsqu'il dirigeait le département de maintien de la paix, l'ONU a connu deux des épisodes les plus sombres de son histoire : le génocide rwandais et la guerre en Bosnie.
Ces échecs, écrit Kofi Annan dans son autobiographie, « m'ont confronté à ce qui allait devenir mon défi le plus important comme secrétaire général : faire comprendre la légitimité et la nécessité d'intervenir en cas de violation flagrante des droits de l'homme ».
Kofi Annan devait sa nomination aux États-Unis, qui avaient mis leur veto à un second mandat de son prédécesseur, l'Égyptien Boutros Boutros-Ghali. Cela ne l'a pas empêché de faire preuve à l'occasion d'indépendance vis-à-vis des grandes puissances. Il avait ainsi irrité Washington en estimant « illégale » l'invasion de l'Irak en 2003 parce que cette opération n'avait pas été entérinée par le Conseil de sécurité.
En février 2012, il est choisi par l'ONU et la Ligue arabe pour mener une médiation dans la guerre en Syrie, mais il jette l'éponge cinq mois plus tard. Il accusera les grandes puissances d'avoir par leurs dissensions transformé sa médiation en « mission impossible?».
Il a créé une fondation consacrée au développement durable et à la paix et fait partie du groupe des Elders (terme anglais signifiant « les anciens » ou « les sages »), créé par Nelson Mandela pour promouvoir la paix et les droits de l'homme.
Une semaine de deuil national au Ghana
Le président ghanéen Nana Akufo-Addo a décrété une semaine de deuil à partir de lundi dans son pays en hommage à Kofi Annan. « Il a considérablement contribué au renom de notre pays par sa position, par sa conduite et son comportement dans le monde », déclare le président dans un communiqué au sujet de l'ex-secrétaire général de l'ONU et Prix Nobel de la paix, né à Kumasi, dans la région Ashanti du Ghana.
L'actuel secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a salué en son prédécesseur "une force qui guidait vers le bien".
Eugenie Barbezat avec AFP

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