Lu dans le DL du 20 juillet 2018
LE BILLET
PAR GEORGES BOURQUARD
Un casseur à l’Elysée
Il y a parfois à boire et à manger dans l’entourage des
présidents de la République.
Mais en matière de casting de
choc, Jupiter bat de la tête et des épaules tous ses prédécesseurs.
Sous François Hollande, les caprices de son conseiller Aquilino
Morelle avaient choqué le pays.
Le bonhomme toujours propre
sur lui avait régulièrement recours à un cireur de chaussures
dans son bureau de l’Elysée.
Il avait sûrement pris le mauvais pli
à force de cirer les pompes de son président de patron.
Avec Emmanuel Macron, changement de style.
Son chargé de
mission, Alexandre Benalla, n’a pas des méthodes de dandy, il
préfère celles des casseurs.
Il cogne et plutôt fort.
Depuis que
Le Monde a dévoilé comment il a violemment frappé un
manifestant à terre le 1er mai en se faisant passer pour un
policier, le vrai visage de Benalla révèle un personnage sulfureux,
plus proche du barbouze aux petits pieds que du sheriff
irréprochable.
Benalla a toujours voulu être garde du corps ce qui n’a rien de
déshonorant à la condition de ne pas emprunter les méthodes
des voyous.
Pour cela, il a mangé à beaucoup de râteliers pour
assurer la sécurité des politiques, de Martine Aubry à François
Hollande en passant par Arnaud Montebourg qui a vite cerné le
personnage en le virant au bout de huit jours.
Membre du service d’ordre du candidat Macron, Benalla sème
désormais le désordre dans la Macronie.
Sa présence au plus
près du chef de l’État laisse songeur sur les critères de
recrutement du château.
Si l’Élysée devait être un fromage de la
République, ce serait un gruyère.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire