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samedi 21 juillet 2018

Un casseur à l’Elysée

Lu dans le DL du 20 juillet 2018

LE BILLET PAR GEORGES BOURQUARD 

Un casseur à l’Elysée

 Il y a parfois à boire et à manger dans l’entourage des présidents de la République.
 Mais en matière de casting de choc, Jupiter bat de la tête et des épaules tous ses prédécesseurs. 
Sous François Hollande, les caprices de son conseiller Aquilino 
Morelle avaient choqué le pays.
 Le bonhomme toujours propre sur lui avait régulièrement recours à un cireur de chaussures dans son bureau de l’Elysée.
 Il avait sûrement pris le mauvais pli à force de cirer les pompes de son président de patron. 
Avec Emmanuel Macron, changement de style. 
Son chargé de mission, Alexandre Benalla, n’a pas des méthodes de dandy, il préfère celles des casseurs.
 Il cogne et plutôt fort.
 Depuis que Le Monde a dévoilé comment il a violemment frappé un manifestant à terre le 1er mai en se faisant passer pour un policier, le vrai visage de Benalla révèle un personnage sulfureux, plus proche du barbouze aux petits pieds que du sheriff irréprochable. 
Benalla a toujours voulu être garde du corps ce qui n’a rien de déshonorant à la condition de ne pas emprunter les méthodes des voyous. 
Pour cela, il a mangé à beaucoup de râteliers pour assurer la sécurité des politiques, de Martine Aubry à François Hollande en passant par Arnaud Montebourg qui a vite cerné le personnage en le virant au bout de huit jours.
Membre du service d’ordre du candidat Macron, Benalla sème désormais le désordre dans la Macronie. 
Sa présence au plus près du chef de l’État laisse songeur sur les critères de recrutement du château. 
Si l’Élysée devait être un fromage de la République, ce serait un gruyère. 

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