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samedi 21 juillet 2018

Les trois policiers impliqués dans l'affaire Benalla placés en garde à vue

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Les trois policiers impliqués dans l'affaire Benalla placés en garde à vue




Alexandre Benalla, ce chargé de mission d'un genre très particulier, risque aussi d'entraîner d'autres fonctionnaires dans sa descente aux enfers.
Le parapluie de l'Élysée n'aura guère résisté à la bourrasque médiatico-judiciaire qui souffle sur Alexandre Benalla. Le collaborateur du président de la République s'est présenté vendredi matin au «Bastion», siège de la police de Paris, dans le XVIIe arrondissement, avant d'être placé en garde à vue. Alors que cette dernière a été prolongée samedi matin de 24 heures, le jeune homme est auditionné par les policiers de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Son domicile d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) a également été perquisitionné samedi matin. Les soupçons qui pèsent sur lui sont nombreux. Alexandre Benalla est visé pour des chefs de «violence en réunion par personne chargée d'une mission de service public», mais va aussi devoir répondre «d'usurpation de fonction» et de «port illégal d'insignes réservés à l'autorité publique».
Pour cela, le collaborateur violent - soumis à une procédure visant à le congédier de l'Élysée - encourt jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende. Mais ce n'est pas tout: ce chargé de mission d'un genre très particulier risque aussi d'entraîner d'autres fonctionnaires dans sa descente aux enfers. Entendu pour «complicité de détournement d'images issues d'un système de vidéoprotection», Alexandre Benalla est soupçonné de s'être fait communiquer - hors de toute règle légale et en mettant en difficulté trois cadres de la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) - des images du système «PVPP», le maillage de vidéoprotection de la Préfecture de police de Paris.
«Sentant le vent tourner en recevant des appels de journalistes, il y a trois jours, à propos de la vidéo le mettant en cause», comme le raconte une source policière auFigaro, Alexandre Benalla, aux abois, aurait alors tenté d'allumer un contre-feu en cherchant d'autres séquences de la scène de la Contrescarpe, susceptibles, à ses yeux, de le dédouaner. Le «chargé de mission» aurait alors sollicité un contrôleur général affecté à l'état-major de la DOPC, réputé proche de lui. Ce haut fonctionnaire, dont le nom avait publiquement circulé l'hiver dernier pour le très prisé poste de directeur de la sécurité du PSG, aurait consenti à rendre ce précieux «service».

«Connu comme le loup blanc des services d'ordre parisien, Benalla était aussi redouté sur le terrain en raison d'une proximité avec le chef de l'État dont il ne se cachait pas… »
Un policier
Sans en avertir a priori son directeur, le contrôleur général aurait alors demandé à un jeune commissaire, lui aussi affecté à l'état-major de l'ordre public, de sélectionner la séquence. Il se trouve que ce dernier, considéré comme un fonctionnaire jusqu'ici irréprochable et très prometteur, était aussi place de la Contrescarpe ce fameux 1er Mai, avec un détachement de CRS, afin de libérer les lieux occupés par un reliquat de militants anarcho-autonomes. Sur place, il aurait même croisé Alexandre Benalla, avant de rédiger une fiche de «mise à disposition» de la personne maîtrisée. «C'est la preuve que ce commissaire n'a rien dissimulé», assure un de ses pairs dans la police, convaincu qu'«il s'est trouvé là à la mauvaise heure, au mauvais moment». «Connu comme le loup blanc des services d'ordre parisien, poursuit en off ce fonctionnaire, Benalla était aussi redouté sur le terrain en raison d'une proximité avec le chef de l'État dont il ne se cachait pas…»

Le 1er mai aux côtés du ministre de l'Intérieur et du préfet de police

Le soir du 1er Mai, Alexandre Benalla s'était ainsi invité à la salle d'information et de commandement (SIC) de la DOPC, au moment où le ministre de l'Intérieur et le préfet de police étaient venus soutenir les forces après une éprouvante journée. Mais ce n'est qu'en voyant la vidéo le lendemain que le grand patron de la police parisienne a découvert qu'Alexandre Benalla avait été dans le dispositif.
Après s'être exécuté, en faisant copie de la séquence de vidéoprotection demandée, le jeune commissaire l'a transmise à un officier. Lequel, au printemps dernier, est passé au grade de commandant. À la surprise de syndicats, dont l'un d'eux parle de «circonstances rocambolesques». Une promotion à laquelle s'en est ajoutée une autre, dans la foulée, puisqu'il a été bombardé «officier de liaison» à l'Élysée. Alors que le parquet de Paris a par ailleurs cosaisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, «police des polices»), les trois fonctionnaires ont été suspendus à titre conservatoire jusqu'à quatre mois, en l'absence de poursuite judiciaire. Samedi matin, ils ont cependant été placés en garde à vue pour «détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection» et «violation du secret professionnel».Face à la polémique qui enfle, Gérard Collomb a «condamné lourdement» des «agissements qui, s'ils devaient être confirmés, […] portent atteinte à l'image d'exemplarité […] de la police nationale».

«3e homme»

Depuis 48 heures, les investigations sont menées au pas de charge. Après l'audition en toute discrétion, et en qualité de témoin, jeudi, du directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, les policiers ont aussi placé en garde à vue Vincent Crase. Comme pour Alexandre Benalla, cette dernière a été prolongée de 24 heures samedi matin. Ce chef d'escadron de réserve de la gendarmerie, employé de LaREM et proche d'Alexandre Benalla, est lui aussi accusé d'avoir commis des violences sur la place de la Contrescarpe. Les enquêteurs pourraient aussi s'intéresser au «3e homme» présent à ses côtés sur les images. Il s'agit d'un major de la DOPC qui avait pour mission de l'accompagner toute la journée pendant sa «mission d'observation». De ces auditions, qui pourraient éclabousser d'autres protagonistes et les faire tomber comme dans un jeu de dominos, il ressort déjà les contours d'un curieux cercle de relations personnelles, risquant d'écorner l'image de «République exemplaire» promue au plus haut sommet de l'État.
A VOIR: Affaire Benalla: les images choquantes de son agression sur une jeune femme
http://www.lefigaro.fr/politique/2018/07/20/01002-20180720ARTFIG00322-plusieurs-policiers-impliques-dans-l-affaire-benalla-et-entraines-dans-la-chute.php
ffaire Benalla : les images choquantes de son agression sur une jeune femme
Exhumée de Twitter par le Huffington Post, une seconde vidéo d'Alexandre Benalla a été révélée. Il semblerait qu'il s'en soit aussi pris à une jeune femme.

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