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lundi 18 juin 2018

HISTOIRE et MEMOIRE - La Galerie de l'Histoire - LE PANORAMA BOURBAKI

HISTOIRE et MEMOIRE



 La Galerie de l'Histoire.
   
Christian LE Moulec
17 juin, 14:53
LE PANORAMA BOURBAKI 


Le Panorama Bourbaki est en quelque sorte une critique sévère de la guerre. C’est une représentation humaniste du passage de la frontière suisse par l'armée française de l'Est. 
Lors de notre dernier entretien était évoquée la Convention des Verrières où l’armée de l’Est, épuisée et dans un état pitoyable, sollicitait le passage de la frontière suisse, aux fins d’éviter le massacre par les troupes de Bismarck qui l’encerclaient. 
La guerre franco-allemande de 1870-71 a bouleversé l'opinion publique helvétique de l'époque. Les journaux en ont beaucoup parlé et des peintres s'en sont inspirés. 
Le Panorama Bourbaki fut réalisé en 1881 par Édouard Castres (1838–1902) à Genève. Castres, volontaire de la Croix-Rouge pendant la guerre, reproduit avec réalisme la misère de la guerre, témoignant ainsi de son fort engagement pacifique. Il recruta des peintres auxiliaires parmi les élèves du peintre genevois Barthélemy Menn, entre autres le jeune Ferdinand Holder. 
Depuis 1889, le Panorama Bourbaki est exposé à Lucerne, dans un musée spécialement dédié à cet effet. 
Ce qu'Edouard Castres représente sur cette toile– et qui fut complété par le faux-terrain et des bruitages afin d'estomper la limite entre la peinture panoramique et la plateforme des spectateurs – peut être considéré comme une forme originelle de la réalité virtuelle. En vue de l'exécution du Panorama Bourbaki, Castres se rendit à nouveau dans le Val-de-Travers afin de s'imprégner du cadre topographique. Le défi principal étant de représenter une vallée longitudinale sur une toile circulaire. Castres fixa le centre idéal de sa représentation en fonction de ses réflexions quant à la mise en scène et la composition. Son but étant de pouvoir montrer, depuis le centre fixé, le paysage et l'événement s'étirant sur toute la vallée. 
Le panorama mesure 112 mètres de longueur et 10 mètres de hauteur. A l’origine, sa hauteur était de 14 mètres. 
Le Panorama Bourbaki, patrimoine culturel européen, évoque donc l’internement de 87 000 soldats français qui trouvent refuge en Suisse durant au début de février 1871. Il transporte les spectateurs dans le Val-de-Travers de la fin du XIXe siècle. Ce panorama est un média aujourd’hui considéré pour être l’ancêtre du cinéma, ayant aussi inspiré les tendances médiatiques contemporaines. 
Après plusieurs années de préparatifs pour rendre et assembler le paysage, les uniformes, les armes, les chevaux vivants et morts, Castres réalise sa toile gigantesque, en cinq mois, en 1881, dans la rotonde même du panorama. Devant la toile est installé un échafaudage roulant où travaillent douze jeunes peintres, ses collaborateurs. De la plate-forme centrale, destinée au public, Castres ordonne l’ensemble, contrôle l’effet des formes et des couleurs ; il exécute lui-même les parties les plus importantes. Lors de son inauguration, le 24 septembre 1881, le panorama suscite l’enthousiasme : 
«L’illusion est complète et tout l’ensemble est d’un effet saisissant», écrit alors le Journal de Genève. 
En fait, c’est l’une des dernières peintures circulaires géantes du XIXe siècle qui a pu être conservée. 
Ci-dessous : L’équipe de Castres au travail, à Genève.
LE PANORAMA BOURBAKI
Le Panorama Bourbaki est en quelque sorte une critique sévère de la guerre. C’e...

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