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IL FAUT RAPPELER L'AMBASSADEUR DE FRANCE EN ISRAËL - Éric Coquerel QAG sur Gaza
Ajoutée le 15 mai 2018
Question au gouvernement intégrale d'Éric Coquerel sur le bain de sang à Gaza, 59 manifestants palestiniens morts :
"Monsieur le Premier ministre.
Hier, 59 palestiniens, dont 8 enfants, ont été tués par l’armée israélienne, 2400 ont été blessés dans la bande de Gaza.
Ces 59 morts s’ajoutent aux 58 palestiniens tués depuis le 30 mars. Il est à espérer que d’autres victimes ne s’ajoutent pas à cette liste funèbre ce 15 mai, jour de commémoration de la Nakba.
J’espère, je suis sûr, qu’un tel bain de sang, pour reprendre la une du journal le parisien, nous indignent tous.
L’indignation est évidemment nécessaire. Mais la situation réclame aussi des gestes politiques à la hauteur du danger. Car le danger est immense. Cela fait malheureusement trop longtemps que l’état israélien agit à l’encontre du droit international en poursuivant notamment la colonisation des territoires occupés.
Mais dès lors que les États-Unis se rangent inconditionnellement à ses côtés comment s’étonner de cette fuite en avant du gouvernement de Benjamin Netanyahou ? Non content de rompre unilatéralement avec les résolutions de l’ONU en installant son ambassade à Jérusalem, Donald Trump a en effet manié hier la provocation jusqu’à, comme le 1er ministre israélien, accusé les palestiniens d’être les responsables de cette tuerie.
Il s’agit, après la rupture unilatérale des accords avec l’Iran par les États-Unis, d’un pas de plus vers l’abyme. Cette situation est tragique pour le peuple palestinien.
Mais elle sera également nuisible à terme pour le peuple israélien tant une politique extrémiste d’oppression, glissant inexorablement vers l’apartheid, ne peut, à terme, que modifier la nature de l’état démocratique qui la pratique. Enfin chacun comprendra qu’elle est un facteur supplémentaire dans le risque de généralisation des conflits dans la région.
Dans cette situation la France doit être du côté de l’espoir. Elle doit rester le pays qui garde le cap de la paix. À cette fin elle ne peut paraître épouser, même de loin, les et actes et les thèses des violents et des faucons. Elle ne peut non plus paraitre en admettre, même de façon critique, la philosophie. Il faut une parole et des actes aussi forts que les leurs pour se faire entendre.
Du coup, non, votre ministre des affaires étrangères ne peut dans un communiqué se contenter d’appeler Israël à « faire preuve de retenue dans l’usage de la force » et « les acteurs à faire preuve de responsabilité » comme si on pouvait mettre dos à dos tueurs et victimes. Il faut une condamnation claire et nette.
Oui il faut que la France fasse retentir la voix d’une politique indépendantiste au service du droit international et de la paix. Pour cela j’ai Monsieur le Premier Ministre à la fois une suggestion à vous faire et une question à vous poser. Ne croyez-vous pas nécessaire de taper vraiment du poing sur la table en rappelant l’ambassadeur de France en Israël ?"
"Monsieur le Premier ministre.
Hier, 59 palestiniens, dont 8 enfants, ont été tués par l’armée israélienne, 2400 ont été blessés dans la bande de Gaza.
Ces 59 morts s’ajoutent aux 58 palestiniens tués depuis le 30 mars. Il est à espérer que d’autres victimes ne s’ajoutent pas à cette liste funèbre ce 15 mai, jour de commémoration de la Nakba.
J’espère, je suis sûr, qu’un tel bain de sang, pour reprendre la une du journal le parisien, nous indignent tous.
L’indignation est évidemment nécessaire. Mais la situation réclame aussi des gestes politiques à la hauteur du danger. Car le danger est immense. Cela fait malheureusement trop longtemps que l’état israélien agit à l’encontre du droit international en poursuivant notamment la colonisation des territoires occupés.
Mais dès lors que les États-Unis se rangent inconditionnellement à ses côtés comment s’étonner de cette fuite en avant du gouvernement de Benjamin Netanyahou ? Non content de rompre unilatéralement avec les résolutions de l’ONU en installant son ambassade à Jérusalem, Donald Trump a en effet manié hier la provocation jusqu’à, comme le 1er ministre israélien, accusé les palestiniens d’être les responsables de cette tuerie.
Il s’agit, après la rupture unilatérale des accords avec l’Iran par les États-Unis, d’un pas de plus vers l’abyme. Cette situation est tragique pour le peuple palestinien.
Mais elle sera également nuisible à terme pour le peuple israélien tant une politique extrémiste d’oppression, glissant inexorablement vers l’apartheid, ne peut, à terme, que modifier la nature de l’état démocratique qui la pratique. Enfin chacun comprendra qu’elle est un facteur supplémentaire dans le risque de généralisation des conflits dans la région.
Dans cette situation la France doit être du côté de l’espoir. Elle doit rester le pays qui garde le cap de la paix. À cette fin elle ne peut paraître épouser, même de loin, les et actes et les thèses des violents et des faucons. Elle ne peut non plus paraitre en admettre, même de façon critique, la philosophie. Il faut une parole et des actes aussi forts que les leurs pour se faire entendre.
Du coup, non, votre ministre des affaires étrangères ne peut dans un communiqué se contenter d’appeler Israël à « faire preuve de retenue dans l’usage de la force » et « les acteurs à faire preuve de responsabilité » comme si on pouvait mettre dos à dos tueurs et victimes. Il faut une condamnation claire et nette.
Oui il faut que la France fasse retentir la voix d’une politique indépendantiste au service du droit international et de la paix. Pour cela j’ai Monsieur le Premier Ministre à la fois une suggestion à vous faire et une question à vous poser. Ne croyez-vous pas nécessaire de taper vraiment du poing sur la table en rappelant l’ambassadeur de France en Israël ?"
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