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mercredi 16 mai 2018

En pleine réunion d'urgence à l'ONU, l'ambassadrice des États-Unis s'en va quand le représentant palestinien prend la parole


https://www.huffingtonpost.fr

En pleine réunion d'urgence à l'ONU, l'ambassadrice des États-Unis s'en va quand le représentant palestinien prend la parole



Nikki Haley n'a pas souhaité entendre Riyad Mansour.


PALESTINE - Nikki Haley a sans doute symbolisé l'impasse des discussions sur la crise de Gaza. Présente lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies mardi 15 mai, l'ambassadrice américaine à l'ONU a quitté la salle au moment où son homologue palestinien prenait la parole, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus. Nikki Haley venait de justifier l'usage de la force d'Israël face aux manifestants palestiniens lors de l'inauguration de la nouvelle ambassade américaine à Jérusalem lundi.
"Les États-Unis déplorent les morts mais il y a beaucoup de violence dans la région", a estimé Nikki Haley devant le Conseil de sécurité, dont la réunion a débuté par une minute de silence à la mémoire des victimes. "Israël a fait preuve de retenue" lors des événements de lundi, a-t-elle ajouté, soulignant qu'"aucun pays dans cette salle n'aurait agi avec autant de retenue que ne l'a fait Israël".
"Cette photo de Nikki Haley quittant (le conseil de sécurité) alors que le représentant de la Palestine à l'ONU commence à parler résume à peu près la position des États-Unis envers les Palestiniens"
Une soixantaine de Palestiniens, dont huit mineurs, ont été tués lundi par des tirs israéliens à la frontière entre Israël et la bande de Gaza. Un bébé est aussi mort après avoir inhalé des gaz lacrymogènes. Au moins 2400 Palestiniens ont aussi été blessés. Au même moment, les Israéliens fêtaient en grande pompe l'installation de la nouvelle ambassade américaine à Jérusalem et la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l'État d'Israël par les autorités des États-Unis.
Les États-Unis isolés
Les déclarations de Nikki Haley n'ont pas été chaudement accueillies par ses homologues. Le Français François Delattre a par exemple estimé que la réponse israélienne avait au contraire été "inadéquate et disproportionnée". "Nous appelons les autorités israéliennes au discernement", a-t-il dit.
15 pays arabes de l'ONU ont par ailleurs réclamé une "enquête indépendante et transparente" sur les événements de lundi -un souhait qui ne peut être exaucé puisque les États-Unis ont bloqué l'adoption d'un communiqué appelant cette enquête. 8 pays européens (Suède, France, Royaume-Uni, Pologne, Allemagne, Pays-Bas, Belgique et Italie) ont aussi lu à tour de voix un communiqué exigeant d'Israël "de la retenue" et "le respect du droit de manifester".
Déjà en décembre, lors de l'annonce du transfert de l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, des votes avaient montré le très fort isolement des États-Unis sur la scène internationale à propos du conflit israélo-palestinien.
La rupture était totale mardi, lorsque l'ambassadrice a quitté la salle du conseil de sécurité alors que l'ambassadeur palestinien Riyad Mansour s'apprêtait à prendre la parole. Il a demandé "d'arrêter ce massacre contre le peuple palestinien". "Ne décevez pas les espoirs" des Palestiniens, a-t-il réclamé au Conseil de sécurité, en déplorant sa "paralysie".
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