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jeudi 31 mai 2018

Dette : les périls de la crise italienne





31 mai 2018

Dette : les périls de la crise italienne

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 Chargé par le président italien de former un gouvernement technique, Carlo Cottarelli n'a pas annoncé la composition de son équipe, attendue mardi
 Ce report a alimenté de folles conjectures politiques, alors que la nervosité s'était emparée des places financières mondiales dès la matinée
 Les investisseurs craignent une crise de la zone euro dans le sillage des incertitudes politiques italiennes. La fébrilité a aussi gagné Bruxelles
Jean-Claude Juncker a recadré son commissaire européen au budget, qui a laissé entendre que les marchés auraient raison des populistes
Sur ses terres, à Naples, le leader du Mouvement 5 étoiles, Luigi Di Maio, a esquissé un geste de sortie de crise
Page 4 et cahier éco –page 3
© Le Monde


31 mai 2018

A Naples, la colère du Mouvement 5 étoiles

Luigi Di Maio renonce à demander la destitution du président Mattarella et veut participer à un gouvernement

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Mais vous, vous comprenez quelque chose à ce qu'il se passe ? " La question est sur toutes les lèvres, elle vole de petit groupe en petit groupe, sur cette place du centre-ville de Naples où quelques centaines de militants napolitains du Mouvement 5 étoiles (M5S) -attendent l'arrivée du chef poli-tique, Luigi Di Maio, venu, en enfant du pays, reprendre contact avec les siens.
En cette fin de journée du mardi 29  mai, la confusion a atteint un tel niveau que plus personne n'arrive vraiment à suivre. Et les sites Internet des grands quotidiens italiens relaient sans cesse rumeurs et informations contradictoires, démenties quelques minutes plus tard.
Cosimo Panico, quinquagénaire en chemise bleue, cigarillo au bec, plie et déplie, avec difficulté, une banderole tricolore sur laquelle on lit, en caractères d'affiche : -" ilmiovotoconta " (" mon vote compte "). " Vous savez pourquoi je suis là ? Pour ne pas me trouver tout seul dans mon salon, à râler contre les conneries que j'entends à la télé ", confie-t-il.
Se faire entendreDepuis le coup de théâtre qu'a été l'échec de Giuseppe Conte à former un gouvernement, dimanche 27  mai, faute d'accord entre les chefs de la coalition Ligue- Mouvement 5 étoiles et le chef de l'Etat, Sergio Mattarella, il ne décolère pas. Et en revient à cette protestation qui est au fond la raison d'être du mouvement protestataire fondé en  2009 par l'humoriste Beppe Grillo et l'informaticien Gianroberto Casaleggio : le besoin de se faire entendre, d'être pris en compte par les puissants.
" Je suis là pour nos enfants, assure-t-il. Pour nous c'est trop tard, on ne verra pas les effets de tout cela avant des dizaines d'années, il y a tant à faire… Mais nous avons une majorité, et un programme, et le président Mattarella nous a interdit de le mettre en œuvre ! " Mais ce programme, justement, conclu avec la Ligue de Matteo Salvini, est-il vraiment réaliste ?
" Oui bien sûr, et surtout il est nécessaire. Le revenu de citoyenneté, l'abandon de la réforme des retraites, la gestion publique de l'eau, la refondation de la démocratie, il faut mettre en œuvre tout ça. Le problème, c'est que dans le -contrat, on n'a pas inscrit de calendrier, on n'a pas précisé ce qu'on ferait en premier. "
L'autre écueil, bien sûr, c'est que le " contrat de gouvernement " ne contient pas uniquement des mesures prônées par le M5S. Et que ce programme paraît impossible à financer s'il s'accompagne de la centaine de milliards d'euros de baisse d'impôts prônée par la Ligue de Matteo Salvini. A l'énoncé du principe de la " flat tax ", -Cosimo Panico lève les yeux au ciel et soupire : " Nous n'avions pas la majorité tout seul, il fallait bien faire un accord… "
Naples ne porte pas dans son cœur, et c'est un euphémisme, la Ligue de Matteo Salvini, héritière de la Ligue du Nord d'Umberto Bossi, qui a construit tous ses succès politiques sur le rejet du Sud. Ici, ce mouvement de droite radicale, souverainiste et xénophobe, est presque inexistant, et lors des élections législatives du 4  mars, le Mouvement 5 étoiles a obtenu, dans toute la région, plus de 50  % des suffrages. Mais Naples non plus n'est pas l'Italie…
Aujourd'hui, plus que contre ce Nord qui les méprise, la colère des militants est surtout dirigée vers Rome, alors que le président, Sergio Mattarella, tente de faire laborieusement émerger un gouvernement technique dirigé par l'économiste Carlo Cottarelli, un apôtre de la baisse de la dépense publique qui a fait la plus grande partie de sa carrière au sein du Fonds monétaire international (FMI).
Censée n'être que transitoire et préparer un retour aux urnes dans les plus brefs délais, cette solution semble, en réalité, ne satisfaire personne en dehors du palais du Quirinal. Alors qu'il devait annoncer, mardi soir, la composition de son gouvernement technique, Carlo Cottarelli ne s'est pas présenté devant les journalistes, et s'est contenté d'annoncer un nouveau rendez-vous avec Sergio Mattarella, mercredi matin, laissant imaginer une possible renonciation à la mission suicide qui lui avait été confiée.
" Sauver l'Italie "Il faut dire que les nouvelles des dernières heures n'avaient rien d'engageant. Qui aurait assez d'abnégation – ou de masochisme – pour se présenter le cœur léger devant des assemblées et solliciter un vote de confiance, alors qu'aucun groupe parlementaire n'a annoncé qu'il voterait pour lui ?
Lorsque apparaît Luigi Di Maio, visiblement marqué et amaigri, il est plus de 20 heures, et la foule a grossi jusqu'à atteindre un bon millier de personnes. " Si nous sommes là ce soir, c'est à cause du spread - écart de taux d'intérêt consentis par les marchés à l'Italie et à l'Allemagne - , commence le chef du M5S. Mais je ne vous parle pas du spread financier, mais de l'écart entre notre pays et un pays normal. "
Alors que la panique sur les marchés financiers s'installe et que le commissaire européen au budget, Günther Oettinger, a -enflammé l'Italie en expliquant que la réaction des marchés était un " signal " pour les électeurs italiens, Luigi Di Maio n'a pas -besoin d'en rajouter dans les discours anti-allemands : la foule autour de lui est déjà chauffée à blanc.
Ce sur quoi il insiste plutôt, c'est le primat de la politique : " C'est ça le plus important, la bataille de toutes les batailles ", lance-t-il. L'accord politique avec la Ligue de Matteo Salvini ? Luigi Di Maio le défend sans arrière-pensées : " Je suis un citoyen du Sud et je ne l'ai pas oublié lorsque je me suis assis à la table avec eux. Mais ensuite nous avons été d'accord sur tant de choses… "
Alors que tout poussait encore, quelques heures plus tôt, à de nouvelles élections dans les plus brefs délais, Luigi Di Maio lance une petite ouverture en direction de la présidence de la République, dont il a cessé, quelque temps avant, de réclamer la destitution. " Si on veut faire un gouvernement, nous avons un contrat, et une majorité au Parlement ", avance-t-il, avant de prévenir ses adversaires : " Si l'on revote, nous gagnerons à nouveau, et on fera le même accord. "
A quoi servirait-il, dès lors, de lancer le pays dans une nouvelle campagne électorale, synonyme d'incertitudes ? Là pourrait résider une possible sortie de crise, en même temps que serait désigné un exécutif à même de discuter avec les institutions financières.
" Nous irons voir nos créanciers et nous leur dirons que nous voulons sauver l'Italie ",prévient-il, avant de se faire plus menaçant : " Jusqu'ici, le Mouvement 5 étoiles a permis que la colère ne se transforme pas en haine. Mais s'il apparaît que la démocratie est suspendue, alors commenceront les vrais problèmes. "
Jérôme Gautheret
© Le Monde



31 mai 2018

La gaffe d'un commissaire européen, l'Allemand Oettinger, qui enflamme l'Italie

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Günther Oettinger a raté une bonne occasion de se taire, mardi 29  mai. Réputé pour son franc-parler, le commissaire européen au budget, un Allemand, a accordé une interview à la radio publique allemande Deutsche Welle, déclarant, à en croire son intervieweur, le journaliste Bernd Thomas Riegert, qui a tweeté le passage en début d'après-midi : " Les marchés vont apprendre aux Italiens à bien voter. "
Sortie de son contexte, cette citation en anglais a enflammé le Web et les esprits en Italie, alors qu'au même moment, à la Bourse de Milan, le taux d'emprunt de la dette italienne augmentait dangereusement, traduisant les fortes inquiétudes des investisseurs et le retour du spectre de l'" Italexit " (la sortie de l'Italie de la zone euro).
" C'est fou, à Bruxelles ils n'ont vraiment pas honte (…). Si ce n'est pas une menace, ça ! Moi, je n'ai pas peur ", a immédiatement tweeté Matteo Salvini, le chef de la Ligue (extrême droite italienne). Même réaction outrée de Luigi Di Maio, le chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S), dont le projet de coalition avec la Ligue vient d'échouer en raison de désaccords avec le président de la République Sergio Mattarella : " Ces gens traitent l'Italie comme une colonie de vacances où venir passer l'été. Mais dans quelques mois naîtra un gouvernement du changement et nous nous ferons enfin respecter en Europe. "
Recadrage de Jean-Claude JunckerLaura Agea, la chef de file des quatorze élus M5S au Parlement européen, a carrément réclamé la tête de M.  Oettinger : " Ce n'est certainement pas à un commissaire allemand ni aux spéculateurs financiers de dire aux Italiens comment voter. (…) Ces propos sont d'une gravité sans précédent. "
Le journaliste de la Deutsche Welle a essayé de rattraper l'énorme gaffe dans l'après-midi, expliquant que les propos de M. Oettinger avaient été déformés et précisant que la citation exacte était en réalité : " Je suis inquiet et je m'attends à ce que dans les semaines à venir les développements pour l'économie de l'Italie soient être si draconiens que cela pourrait être un signal possible aux électeurs de ne pas choisir des populistes de gauche et de droite. "
La citation est certes moins percutante mais, sur le fond, elle véhicule le même message : les marchés auront raison des populistes. Du carburant gratuit, surtout pour la Ligue, qui vilipende en boucle Berlin et Bruxelles, les accusant de vouloir tirer les fils de la politique italienne à distance.
Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, ne s'y est pas trompé. Il a vigoureusement recadré son commissaire, mardi soir. " Le sort de l'Italie ne saurait dépendre des injonctions que pourraient lui adresser les marchés financiers ",a-t-il fait savoir. M.  Oettinger a dû également s'excuser, dans un bref communiqué, assurant qu'il " ne voulait pas manquer de respect " aux Italiens.
Ces gages de non-ingérence seront-ils suffisants, quand beaucoup, en Italie, ont encore en tête les conditions du départ de Silvio Berlusconi, à l'automne 2011, en pleine tourmente financière ? A l'époque, la perte de confiance des investisseurs dans sa capacité à diriger le pays avait beaucoup pesé. Depuis, l'ex-premier ministre a souvent crié au " complot " ourdi contre lui par des dirigeants de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel en tête, pour apaiser les marchés.
Cécile Ducourtieux, (Bruxelles, bureau européen)
© Le Monde


31 mai 2018

La crise italienne secoue les marchés

Les investisseurs craignent que l'instabilité politique à Rome plonge l'Europe dans une nouvelle crise des dettes

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C'est le grand retour de la peur. Wall Street, Tokyo, Paris, Milan… mardi 29  mai, l'ensemble des places financières mondiales ont terminé en baisse, tandis qu'en Europe, les taux -souverains des pays du Sud se sont tendus un peu plus encore – en particulier ceux de l'Italie. Mercredi, à l'ouverture, l'incertitude dominait toujours.
Une angoisse comparable à celle de 2012 saisit les investisseurs et aiguise l'appétit des fonds spéculatifs : celle de voir la zone euro sombrer dans une crise existentielle majeure, dans le sillage des incertitudes politiques italiennes. A Rome, le torchon brûle entre le président Sergio Mattarella d'une part, et les populistes de la Ligue et du Mouvement 5 Etoiles d'autre part. De nouvelles élections se profilent. Pour la première fois de l'histoire, la troisième -économie européenne pourrait être dirigée par les eurosceptiques. D'ici là, un été agité s'annonce sur les marchés…
Pourquoi la Bourse chute-t-elle ?" Il n'y a pas de justifications, sinon émotives ", lance le gouverneur de la Banque d'Italie. Alors que la Bourse de Milan a de nouveau clôturé dans le rouge mardi, perdant 2,65  %, Ignazio Visco a appelé les marchés au calme. Sans succès. La nervosité des investisseurs a gagné la plupart des grandes places financières. " Le réveil est brutal car jusqu'à il y a peu, les marchés avaient conservé leur sérénité, même après les résultats des élections de mars ", analyse William de Vijlder, chef économiste de BNP Paribas. Mais la volonté de la Ligue et du mouvement 5 Etoiles d'imposer un ministre eurosceptique a créé la surprise. Après le veto du président Mattarella sur le gouvernement proposé par la coalition, Carlo Cottarelli, un ancien du Fonds monétaire international, fut chargé de créer un gouvernement technique.
Mais aujourd'hui, les investisseurs ne croient pas que ce -dernier obtiendrait la confiance du Parlement italien, et tablent sur de nouvelles élections. " Les marchés chutent violemment depuis lundi car ils intègrent déjà -l'issue du prochain scrutin ", -explique Alan Lemangnen, économiste chez Natixis. Ils redoutent que celui-ci aboutisse à " une alliance entre la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles susceptible d'obtenir la majorité des deux tiers au Parlement et, ainsi, de modifier la Constitution italienne. Ils pourraient alors organiser un référendum sur la sortie de l'euro ", poursuit M. Lemangnen.
Que révèle la hausse du " spread " ?Comme au plus fort de la crise des dettes de 2012, la planète finance tremble de nouveau en consultant le " spread ", l'écart entre les taux souverains à dix ans allemands et italiens, considéré comme un baromètre du risque. Mardi, il a dépassé les 300 points de base, soit son plus haut niveau depuis 2013. Les taux italiens ont dépassé les 3  % tandis que ceux de l'Allemagne, considérés commeune valeur refuge, ont chuté de 0,58  % à 0,26  % en dix jours.
Inquiets de voir les partis eurosceptiques prendre le pouvoir, les investisseurs revendent une partie de leurs obligations italiennes. " Beaucoup redécouvrent au passage les faiblesses de l'Italie : croissance anémique et endettement colossal, à plus de 130  % du produit intérieur brut - PIB - ", explique Alberto Mingardi, de l'Institut Bruno Leoni, un think tank de Milan.
Les eurosceptiques italiens prévoient-ils vraiment d'organiser une sortie de l'euro ? Tant qu'ils n'auront pas clarifié leurs positions sur le sujet, le spread pourrait continuer de se creuser. Au risque que cela limite la capacité de l'Italie à rembourser sa dette et incite les agences de notation à dégrader la note du pays, aggravant encore la remontée des taux.
Une contagion est-elle possible ?C'est déjà en partie le cas. Les taux à dix ans de l'Espagne, où le gouvernement est aussi en sursis, ont grimpé de 1,25  % le 3  mai à 1,63  % le 30  mai. Les taux portugais se sont tendus dans leur sillage. " Notre inquiétude est que l'instabilité -italienne crée de nouveaux problèmes pour nous ", déclarait de son côté Nikos Kotzias, le ministre des affaires étrangères grec, mardi 29  mai. D'ailleurs, l'indice Sentix, qui mesure le risque d'éclatement de la zone euro, a atteint son plus haut niveau depuis avril  2017, lorsque les investisseurs craignaient une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle en France.
Risque-t-on de revivre une crise des dettes européennes compa-rable à celle de 2011-2012 ? Pas -encore. La zone euro est plus solide qu'il y a quatre ans. Elle a renforcé ses institutions et renoué avec une croissance saine. Les rachats de dettes publiques de la Banque centrale européenne (BCE), s'ils ne sont pas une parade infaillible, limitent la hausse des taux. Toute la question est de savoir si ces pare-feu seront suffisants si la crise politique italienne s'aggrave encore…
Quelles conséquences pour les Italiens ?Contrairement à la France, les -crédits à taux variables sont la norme dans la péninsule. En  2017, 30  % des nouveaux crédits immobiliers italiens ont été souscrits à taux variable, les autres emprunts mêlant taux fixes et variables. Résultat : " Si les taux continuent de monter, les ménages -verront leurs charges de remboursement s'alourdir dans les mois à venir, estime M. Mingardi. Ce qui pourrait les contraindre à réduire leur consommation. "
En outre, les épargnants italiens sont très exposés à la dette de leur pays. " A 4 300  milliards d'euros, soit 485  % du PIB, leur patrimoine financier est l'un des plus élevés de la zone euro ", précise M. Lemangnen. Problème : " Il est placé à plus de 80  % dans des actifs italiens, tels que des actions d'entreprises locales ou des obligations d'Etat. "La chute de la Bourse a donc déjà commencé à affecter les bas de laine des ménages.
Que craindre pour l'économie italienne ?Plus elles se prolongeront, plus les incertitudes politiques pèseront sur l'activité et la croissance. Parce que les entreprises et les ménages, en attendant d'être fixés sur le prochain gouvernement, reporteront leurs achats et leurs investissements. Parce que la hausse des taux tarira le volume de prêts accordés aux PME. Mais la crise politique aurait des conséquences bien plus graves si elle se muait en crise des dettes, fragilisant, par ricochet, les banques encore convalescentes, qui détiennent 18  % des obligations d'Etat italiennes. Au risque de déclencher un assèchement des liquidités. Voire une panique bancaire aux conséquences désastreuses, rappelant celle observée en Grèce à l'été 2015. Un scénario catastrophe, pour le moment peu probable. Dans tous les cas, une chose est sûre : " 2018 sera une année totalement perdue pour l'économie italienne ", regrette Wolfango Piccoli, du cabinet Teneo Intelligence, à Londres.
Marie Charrel, et Véronique Chocron
© Le Monde

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