Translate

jeudi 14 décembre 2017

La « neutralité du Net » remise en cause

La « neutralité du Net » remise en cause

Une femme brandit une pancarte « Sauvez le Net » lors d’une manifestation à Washington, mercredi.
Une femme brandit une pancarte « Sauvez le Net » lors d’une manifestation à Washington, mercredi. ALEX EDELMAN / AFP
L’Agence fédérale des communications américaine (FCC) se prononce aujourd’hui sur un projet d’abrogation de la règle assurant la « neutralité du Net », estimant qu’elle est un frein aux investissements alors que ses détracteurs craignent la création d’un « Internet à deux vitesses ». Le concept date des débuts d’Internet et oblige les fournisseurs d’accès (FAI) à traiter les contenus de manière égalitaire. Le débat oppose les différents acteurs, qui affirment tous vouloir défendre un espace « ouvert et libre », depuis plus d’une décennie, et s’est déjà porté devant les tribunaux. Les partisans de la neutralité craignent que ces opérateurs de télécommunications ne créent un réseau « à deux vitesses » en faisant payer davantage pour un débit plus rapide ou en bloquant certains services leur faisant concurrence comme la vidéo à la demande, la téléphonie par Internet ou les moteurs de recherche.
Pour les partisans du projet de la FCC, les règles actuelles assimilent les opérateurs à des services publics et empêchent les investissements dans de nouveaux services comme les vidéoconférences, la télémédecine et les véhicules connectés qui ont besoin du haut-débit. Au début des années 2000, des tentatives de régulation s’étendant au monde de l’Internet naissant ont échoué, plusieurs décisions de justice refusant d’assimiler les FAI à des « entreprises de télécommunications ». Ce n’est qu’en 2015 que la FCC a finalement pu assimiler ces fournisseurs d’accès à haut-débit à des entreprises de télécommunications, mais en utilisant une loi remontant à… 1934. Ajit Pai, nommé à la tête de la FCC par le président des Etats-Unis Donald Trump, affirme que les régulations actuelles découragent les investissements dans le haut-débit. Il plaide pour le retour à une « approche réglementaire légère » revenant à la situation du début des années 2000 qui a permis à l’Internet de s’épanouir. Mais pour les entreprises technologiques et les défenseurs des droits numériques, cela pourrait mener à la mort de l’Internet dans sa forme actuelle.

Source Le Monde.fr 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire