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lundi 16 octobre 2017

« # BalanceTonPorc », et puis après ?

Lu dans le DL du 16 octobre 2017

LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI


 « # BalanceTonPorc », et puis après ?

C’est le hashtag du week-end : «#BalanceTonPorc ».
 Il invite les filles à donner le nom des gars leur ayant « manqué de respect verbalement ou tenté des tripotages ».
 Une sorte d’encyclopédie du « harcèlement sexuel au travail », qui ne se pratique pas qu’à Hollywood.
 La journaliste Sandra Muller, à l’initiative du mouvement, pointe ainsi les propos de son ancien patron : « Tu as de gros seins, je vais te faire jouir ». 
Dieu qu’en termes galants ces choses-là sont dites !
 Dans la foulée, des milliers de témoignages identiques envahissent Twitter.
 Des voix féminines s’élèvent pour dénoncer les mâles dérapages, de la blague lourdingue aux mains baladeuses.
 La députée Aurore Bergé, par exemple, règle ses comptes avec un chef d’entreprise qui « la colle » dans un avion et lui téléphone au milieu de la nuit.
 L’anecdote, hélas, n’a même pas le mérite de l’originalité. 
Dans toutes les hiérarchies, sévissent des « coqs pervers » qui, abusant de leur pouvoir, confondent séduction et brutalité.
 Mieux vaudrait néanmoins les dénoncer auprès d’un procureur que sur les réseaux sociaux.
 Ça ne sert à rien ? 
Mais si, les tribunaux condamnent ces gens-là.
 La secrétaire d’État Marlène Schiappa s’applique même à durcir la loi contre les harceleurs.
 Les tweets vengeurs en avalanche, souvent anonymes et parfois mensongers, défendent mal la cause qu’ils prétendent servir.
 Ce vaste défouloir déchaîne les bas instincts plus sûrement que la justice. 
Qu’un macho quelconque vienne à lancer le hashtag « # BalanceTaTruie », et la boucle sera bouclée.

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