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lundi 10 juillet 2017

Législatives : c’est confirmé, les pro-Macron auraient pu élire des chèvres !

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                                              Marianne



Un meeting de La République en marche pour les élections législatives à Aubervilliers, le 23 mai 2017.
Un meeting de La République en marche pour les élections législatives à Aubervilliers, le 23 mai 2017. - CHAMUSSY/SIPA
Sondage

Législatives : c’est confirmé, les pro-Macron auraient pu élire des chèvres !

Selon un sondage Cevipof/"Le Monde", les candidats LREM-MoDem aux législatives ont été essentiellement élus pour dégager les anciens élus et en raison de leur étiquette macroniste. Beaucoup moins pour leurs idées ou leur personnalité...
« Si j’ose dire, aujourd'hui, on prend une chèvre avec une étiquette Macron et elle a de bonnes chances de se faire élire. » L’observation émanait de l’éminent éditorialiste Christophe Barbier sur BFMTV avant le premier tour des élections législatives. Trois semaines après l’écrasante victoire de La République en marche et de ses alliés du MoDem, qui ont envoyé plus de 350 députés à l’Assemblée nationale, un sondage du Cevipof publié par Le Monde ce vendredi 7 juillet confirme que les candidats macronistes n’ont pas vraiment été élus pour leur profil, ni pour leurs idées…
Seuls 15% des électeurs qui ont voté pour un candidat macroniste citent ses "propositions ou idées" comme motivation
L’institut Ipsos-Sopra Steria a interrogé un panel de 16.613 Français sur leurs motivations de vote - ou d’abstention - au premier tour des élections législatives. En premier lieu, 68% de ceux qui ont voté pour un candidat LREM-MoDem citent « le renouvellement politique qu’il représente » et 38% « les partis qui le soutenaient ». A l’inverse, seulement 15% de ces électeurs pro-Macron ont voté pour les « propositions ou idées » du candidat, 13% pour « sa capacité à mener à bien son programme » et 10% pour « sa personnalité » (deux réponses étaient possibles). A noter enfin que 14% de ceux qui ont voté pour un macroniste citent « le rejet des autres candidats ».
Autrement dit, un inconnu étiqueté Macron avait toutes les chances d’être plébiscité, quitte à ne pas tellement insister sur son programme, son profil ou ses compétences. De fait, le « dégagisme » a joué à plein lors de ces législatives : 75% de l’Assemblée nationale a été renouvelée. De très nombreux novices ont débarqué au Palais Bourbon, ce qui n’est pas sans poser certains problèmes...

Une abstention qui traduit un mécontentement ou une lassitude

Autre avertissement pour Emmanuel Macron : si de nombreux Français ne sont pas allés voter à ces législatives - qui ont enregistré une abstention record sous la Ve République -, ce n’est tellement pas parce qu’ils avaient autre chose à faire mais plutôt par mécontentement ou lassitude. Ainsi, alors qu’un électeur inscrit sur deux a boudé les urnes au premier tour, seuls 37% de ces abstentionnistes déclarent avoir été empêchés de voter pour des raisons personnelles.
En revanche, une majorité d’entre eux ont délibérément choisi de s’abstenir : 17% ne se sentaient représentés par aucun candidat, 14% jugeaient que la victoire du camp Macron était de toute façon écrite, 11% n’ont plus envie de voter à aucune élection, 10% ont voulu envoyer un message de mécontentement à la classe politique, 6% voulaient protester contre le mode de scrutin majoritaire et 5% pensent que seule l’élection présidentielle compte vraiment. Des motifs d’insatisfaction en pagaille qui viennent rappeler à la majorité présidentielle que sa légitimité reste fragile. Et que son triomphe ne s’accompagne pas d’un enthousiasme délirant...

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