Translate

dimanche 9 juillet 2017

L'ECONOMIE - Mercredi 5 juillet 2017


L'ECONOMIE

       Mercredi 5 juillet 2017

Discours de Philippe : le patronat sur ses gardes

Edouard Philippe, premier ministre, prononce son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, à Paris, mardi 4 juillet 2017 - 2017©Jean-Claude Coutausse / french-politics pour Le Monde
Edouard Philippe, premier ministre, prononce son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, à Paris, mardi 4 juillet 2017 - 2017©Jean-Claude Coutausse / french-politics pour Le Monde JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR LE MONDE
« Le Medef partage l’ambition du premier ministre de désintoxiquer le pays de sa dépendance aux déficits publics », a indiqué hier l’organisation patronale dans un communiqué après le discours de politique générale d’Edouard Philippe. Mais son président, Pierre Gattaz, cité dans le communiqué, a dit regretter « que le gouvernement reporte les mesures essentielles pour les entreprises que sont la baisse du coût du travail et [celle] de la fiscalité ». Le premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé dans son discours de politique générale devant les députés le report à 2019 de la transformation du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) en allégement de charges et le report de la réforme de l’impôt sur la fortune (ISF). « L’état catastrophique des finances publiques doit être une incitation à l’action rapide et déterminée, pas une excuse pour retarder les réformes », a estimé M. Gattaz.
La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a aussi salué le « souci budgétaire affiché » et « la prise de conscience du poids de la dépense publique ». Mais elle a mis en garde le gouvernement sur certains points : « si la baisse progressive de l’Impôt sur les sociétés (IS) vers la moyenne européenne de 25 % est une excellente nouvelle, il est indispensable de respecter le calendrier fixé », a-t-elle estimé dans son communiqué. Sur le CICE, elle a dit veiller « à ce que le coût du travail n’augmente pas via un élargissement de l’assiette de l’IS ». Concernant la réforme du code du travail, qui nourrit des « espoirs de véritable changement », l’organisation a estimé qu’il ne faudrait « pas dévier de la ligne fixée initialement en multipliant les concessions aux différents acteurs, au risque de vider progressivement le texte de son sens ».
Facebook Twitter Email
La plus vieille banque du monde va réduire ses forces. La BMPS va réduire ses effectifs de 20 % d’ici à 2021 et fermer 600 agences sur 2 000, dans le cadre de son plan de restructuration, a annoncé mercredi la banque italienne dans un communiqué. Bruxelles a donné mardi son accord définitif pour ce plan, qui prévoit la baisse du nombre d’employés de 25 556 à 20 065 d’ici à 2021 (- 5 491 personnes). La banque, la plus vieille de la planète, ne procédera néanmoins à aucun licenciement. La Monte dei Paschi di Siena, qui a multiplié les pertes ces dernières années, entend grâce à ce plan de relance enregistrer un bénéfice net supérieur à 1,2 milliard en 2021.
General Electric va tailler dans ses effectifs. Sueurs froides pour les 800 salariés du site General Electric (GE) Hydro de Grenoble. Le Parisien s’est procuré un courrier interne daté du 4 juillet et envoyé dans la foulée par mail à ces ex-salariés d’Alstom Energie, racheté par l’américain en novembre 2015. Dans ce document, la direction leur annonce un plan de restructuration en préparation. Cette filiale du géant de l’énergie américain GE produit, notamment, les turbines hydrauliques destinées à l’exploitation des barrages en France et dans le monde. De sources salariales, ce plan concernerait « environ 345 emplois à Grenoble » sur un total de 1 000 emplois de GE Hydro répartis dans toute la France.
Tabac à 10 euros. Le premier ministre Edouard Philippe a promis mardi d’accentuer la lutte contre le tabagisme en France en portant le prix du paquet de 7 à 10 euros, perspective mal accueillie par les industriels, mais saluée par les acteurs de santé publique.
Morgan Stanley visée par les autorités italiennes. Les autorités italiennes ont décidé de poursuivre Morgan Stanley en justice, accusant la banque américaine d’être à l’origine de pertes de 2,7 milliards d’euros pour l’Etat italien à l’issue de transactions sur dérivés, a-t-on appris de source proche du dossier. La Corte dei Conti, équivalent italien de la Cour des comptes, a décidé de lancer cette procédure au nom des contribuables italiens. La justice italienne devrait commencer ses auditions en avril 2018, selon cette source.
Les opérations boursières portées par l’Asie. C’est reparti. Après une année 2016 marquée par un nouveau recul des introductions en Bourse (de 16 % à 1 055 opérations), le premier semestre 2017 a au contraire brillamment inversé la tendance. Selon une étude de EY, au niveau mondial, le nombre d’opérations a augmenté de 70 % sur les six premiers mois de l’année, pour se porter à 772. Les montants levés ont, eux, progressé de 90 %, à 83,4 milliards de dollars. La première partie de l’année a été marquée par de grosses introductions en Bourse, dont celle de l’américain Snap, la maison mère de la messagerie Snapchat (3,4 milliards de dollars), celle du groupe coréen de jeux en ligne Netmarble (2,3 milliards) ou encore celle du courtier chinois Guotai Junan (2,2 milliards). Comme l’année dernière, la région Asie-Pacifique continue à se montrer la plus active dans le domaine, puisqu’elle compte pour 61 % des opérations et 44 % des montants levés au premier semestre, et dans le détail, les places de Shenzhen et Shanghai ont représenté respectivement 17 % et 16 % des introductions au niveau mondial.

Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
Dessin de Thibaut Soulcié
27,3 millions
C’est le nombre de personnes qui exerçaient une activité en 2015, dont 2,8 millions en emploi non salarié, il est inchangé par rapport à 2014, selon l’édition 2017 de l’enquête « Emploi, chômage, revenu du travail » de l’Insee, publiée mardi. En hausse modérée au moment de la crise de 2008-2009, l’emploi non salarié a ensuite augmenté plus nettement jusqu’à la fin de 2013, profitant de la mise en place du statut d’auto-entrepreneur en 2009. Il s’est stabilisé à partir de 2013, selon ce document montrant les évolutions du marché du travail depuis dix ans et compilant plusieurs études portant sur des années différentes. En 2016, 85,3 % des salariés étaient en CDI, un chiffre en constant repli depuis le début de la crise (- 1,2 point par rapport à 2007). Près de 4,4 millions de salariés étaient à temps partiel en 2016, un chiffre stable depuis 2014. Pour l’an dernier, la population active, au sens du Bureau international du travail (BIT), est estimée en moyenne à 29,2 millions de personnes de 15 à 64 ans en France, soit une hausse de 890 000 personnes par rapport à 2007, avant la crise.

Dans la presse étrangère

Volvo abandonne à terme le moteur à combustion

Une Volvo hybride au Salon de Detroit, le 13 janvier 2014.
Une Volvo hybride au Salon de Detroit, le 13 janvier 2014. STAN HONDA / AFP
Volvo est devenu le premier constructeur automobile traditionnel à annoncer la fin du moteur à combustion interne en disant que toutes ses voitures auront un moteur électrique d’ici trois ans, annonce la BBC. La société chinoise basée en Suède, plus connue pour son accent mis sur la sécurité des conducteurs, ne tue pas complètement l’essence et le diesel. Il produira à l’avenir toutes les voitures électriques, et une gamme d’hybrides, dont certains auront encore des moteurs classiques. L’annonce de Volvo est un coup pour Tesla qui commencera les livraisons de sa première voiture électrique de marché de masse, le modèle 3, à la fin du mois. Elon Musk, fondateur de Tesla, a déclaré que la société était sur la bonne voie pour produire 200 000 modèles 3 par mois d’ici décembre. Tesla, qui ne fait aucun bénéfice, a maintenant une valeur boursière de 58 milliards de dollars, soit près d’un quart de plus que celle de Ford. En plus d’un déplacement vers l’ouest – de Detroit vers la Silicon Valley de Californie, où Tesla se trouve – l’évolution électrique de Volvo souligne un changement encore vers l’est, vers la Chine. Geely, le propriétaire chinois de Volvo, a continué à faire progresser le développement de la voiture électrique depuis plus d’une décennie. Le plus grand rival d’Elon Musk peut venir désormais de Chine.
« Faire baisser la dépense publique de trois points de PIB » sur cinq ans
C’est ce qu’a promis le premier ministre, Edouard Philippe, mardi. Il a annoncé qu’elle serait « stable hors inflation en 2018 par rapport à 2017 ». « On ne dépensera pas plus en 2018 qu’en 2017 », a-t-il assuré lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. En 2016, la dépense publique s’établissait à 56,4 % du PIB en France.
L'éco & moi
Développement durable. Encore trois ans pour préserver le climat.L’humanité doit absolument utiliser les trois ans à venir pour entamer la réduction des émissions de gaz à effet de serre, sous peine de ne pouvoir maintenir le réchauffement sous la limite de 2 °C fixée par l’accord de Paris, préviennent des experts et scientifiques. Après avoir crû pendant des décennies, les émissions mondiales de CO2, liées pour l’essentiel à la combustion d’énergie fossile (pétrole, gaz, charbon), se sont stabilisées depuis deux ans, à environ 41 milliards de tonnes par an. Mais à ce rythme, le monde aura consommé en vingt ans, voire moins, son« budget carbone » – la quantité de CO2 qu’il peut émettre avant de franchir la barre des 2 °C. « Il y a encore du chemin à faire avant de parvenir à décarboner l’économie », souligne dans le journal Nature un groupe de six experts. « Or pour le climat tout est question de temps ». Dans leur article, ces trois climatologues, deux experts du développement durable ainsi que l’ancienne responsable climat de l’ONU Christiana Figueres, appellent les dirigeants du G20 à insister sur l’échéance de 2020, lors de leur sommet de Hambourg en juillet. Selon eux, un certain nombre d’étapes devront être franchies d’ici à 2020. Les énergies renouvelables devront fournir au moins 30 % de l’électricité mondiale. Et aucune nouvelle centrale à charbon ne devra être approuvée à partir de 2020. Dans les transports, les véhicules électriques devront composer 15 % du parc (aujourd’hui 1 % des ventes de véhicules neufs). Les gouvernements devront également imposer aux poids lourds une consommation en carburant réduite de 20 %, et à l’aviation une réduction de 20 % du CO2 consommé au km (des émissions aujourd’hui en plein boom). Les gaz à effet de serre issus de la déforestation et de l’agriculture (qui représentent à l’heure actuelle 12 % du total), devront passer à 0 dans la décennie, ajoutent les experts, qui appellent aussi à réduire les émissions de l’industrie lourde, du bâtiment et des infrastructures. Enfin, banques et gouvernements devront décupler le volume d’obligations vertes (71 milliards d’euros actuellement) pour financer les mesures visant à réduire les GES. La communauté internationale a adopté à la fin 2015 à Paris un accord l’engageant à limiter le réchauffement en deçà de 2 °C par rapport aux températures d’avant la Révolution industrielle. Faute de quoi, les scientifiques annoncent des impacts croissants, qu’il s’agisse de canicules, de la montée des mers ou encore de tempêtes.
Etudes & documents
Baromètre santé 360 : grand âge, dépendance et accompagnement du vieillissement. Plus des deux tiers des Français jugent insatisfaisante la prise en charge du vieillissement, et autant seraient favorables à la création d’un« cinquième risque » consacré à son financement public, selon un sondage Odoxa publié lundi. Soixante-huit pour cent des Français se disent insatisfaits de la prise en charge de la santé et de l’accompagnement du grand âge et de la perte d’autonomie, selon ce sondage. Soixante-cinq pour cent se disent personnellement inquiets quant à leur capacité à accéder aux services et aides dont ils pourraient avoir besoin en vieillissant. Pour les trois quarts des Français, le financement des actions en faveur du grand âge doit relever de la solidarité nationale (dont départements et communes), et 83 % des Français s’inquiètent des difficultés rencontrées par certains départements pour financer l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA). Si les Français ont une assez bonne image (60 %) des personnels de santé qui travaillent dans les établissements d’hébergement de personnes âgées dépendantes (Ehpad), ils sont 56 % à avoir une mauvaise image de ces établissements, 84 % étant convaincus qu’ils manquent de moyens. Les inquiétudes des Français concernant leur vieillissement portent essentiellement sur la santé, premier domaine d’inquiétude cité devant les problèmes de revenus, et plus particulièrement sur les troubles cognitifs (Alzheimer, sénilité précoce). quatre-vingt-deux pour cent des Français ne connaissant pas bien les dispositifs de prise en charge de la perte d’autonomie ni ne savent où s’adresser en cas de besoin. Soixante et onze pour cent estiment que les objets connectés dans la santé peuvent aider au maintien à domicile des personnes âgées, mais 85 % estiment qu’ils ne sont pas suffisamment financés par l’Etat.
Soixante-dix pour cent des aidants familiaux s’estiment mal aidés par les pouvoirs publics, et la moitié (50 %) ne disposent d’aucune solution de recours en cas d’indisponibilité.
Les économistes dans la cité. En février 2017, la loi El Khomri a divisé la communauté des économistes français. A quelques jours d’intervalle, plusieurs dizaines d’entre eux (parmi lesquels certains des économistes les plus reconnus sur la scène internationale) ont signé deux tribunes opposées, l’une saluant la réforme comme une avancée pour les plus fragiles et l’autre contestant sa capacité à faire reculer le chômage. Cet exemple illustre la difficulté que rencontrent les économistes à se mettre d’accord sur des sujets clés de politique économique et, par voie de conséquence, à faire passer leurs résultats auprès des décideurs publics et des citoyens. A l’occasion du vingtième anniversaire du Conseil d’analyse économique, les trois auteurs de cette nouvelle Note du CAE, Agnès Benassy-Quéré, Olivier Blanchard et Jean Tirole, avancent des recommandations pour améliorer les interactions entre les économistes universitaires, le monde de la décision publique et celui des médias.
À lire sur Le Monde.fr

La finance a-t-elle vraiment appris du choc Lehman ?

La crise a révélé la fragilité des banques, la légèreté de certains régulateurs et une culture du risque débridée. Troisième épisode de notre série sur les dix ans de crise qui ont changé l’économie mondiale.
Lire la suite

Le « baroud d’honneur » des salariés de la Seita, la dernière usine de cigarettes

Les salariés de la manufacture de Riom, menacés par un plan social, ont soumis un projet alternatif au géant du tabac Imperial Brands. Il a été retoqué.
Lire la suite
Source Le Monde.fr 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire