Lu dans le DL du 3 juillet 2017
LE BILLET
PAR GEORGES BOURQUARD
Emmanuel Macron
plus fort que Séguéla
Le publicitaire Jacques Séguéla et ses propos déplacés sur ces
gens « qui ont raté leur vie » parce qu’ils ne possèdent pas de Rolex
a trouvé son maître.
Le président de la République en personne,
Emmanuel Macron.
Le chef de l’État s’était déjà distingué, si l’on peut dire, en
qualifiant des ouvrières « d’illettrées ».
Cette fois-ci, il est monté d’un
cran dans l’élégance.
Il a déclaré que dans une gare, « on croise des
gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien ».
Les anonymes
épuisés qui se lèvent tous les jours aux aurores pour attraper leur
train et qui rentrent chez eux à point d’heure seront sûrement ravis
d’apprendre qu’ils ne valent même pas le montant de leur abonnement
mensuel.
Il paraît que le pouvoir donne des ailes, il fait aussi
perdre tout sens de la mesure.
S’il ne déborde pas de compassion pour « les petites gens »,
Emmanuel Macron n’est guère plus prévenant à l’égard de son
gouvernement.
Là, la référence, ce n’est plus Séguéla mais Sarkozy.
Le nouvel hyperprésident choisit la veille du discours de politique
générale d’Édouard Philippe au Palais-Bourbon pour s’adresser aux
parlementaires réunis en congrès sous les ors de Versailles.
Un hall
de gare aurait pu faire l’affaire.
En se faisant ainsi griller la politesse, le Premier ministre est ravalé
au rang de « collaborateur », selon la délicate expression de Nicolas
Sarkozy.
Quelques députés de gauche et de droite ont cependant décliné
l’invitation au château.
Ils ont peut-être un train à prendre
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