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jeudi 20 juillet 2017

Editorial de la Tribune des travailleurs du 19 juillet 2017 - Dans tous les domaines, la noire réaction

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                                     La Tribune des travailleurs

Dans tous les domaines, la noire réaction


Editorial de la Tribune des travailleurs du 19 juillet 2017


Editorial de Daniel Gluckstein 
Tout a été bouclé le 13 juillet, lorsque l’Assemblée nationale a adopté en première lecture la loi d’habilitation des ordonnances*. La suite (vote du Sénat, navette parlementaire et vote définitif le 28 juillet) relève de l’anecdote : le texte – qui ne fait que reprendre le projet initial du gouvernement – ne bougera plus (lire page 3).
Certains avaient promis une formidable bataille d’amendements capable de faire changer d’avis la majorité. À ceux-là, les travailleurs sont en droit de dire : certes, il y a eu des discours, parfois pertinents, parfois discutables (lire page 3) ; mais au bout du compte, faut-il s’étonner que, sous la Ve République, l’Assemblée vote tout ce que le président décide ?
D’autres avaient assuré que la « concertation » permettrait d’infléchir la loi dans un sens plus favorable aux intérêts ouvriers. À ceux-là, les travailleurs feront observer que la concertation n’a en rien modifié le projet initial du gouvernement.
Les événements de la semaine écoulée le confirment : dans tous les domaines, le gouvernement Macron-Philippe, c’est la noire réaction.
À l’Assemblée nationale, des amendements sont rejetés au motif officiel (lire page 4) que c’est à la concertation gouvernement-syndicats qu’il revient d’écrire le détail de la loi, et pas aux députés. Revendiquée par la ministre Pénicaud, cette « coconstruction de la loi » par les syndicats ouvre la voie au corporatisme. L’indépendance du mouvement ouvrier et la défense de la démocratie exigent de sortir de ce piège, au plus vite !
Dans le même temps où il fait voter la loi d’habilitation, Macron, en l’espace de quelques jours, confirme la liquidation de la Sécurité sociale d’ici à six mois, annonce des coupes massives dans les budgets publics (Union européenne oblige), prête allégeance à Trump pour généraliser les interventions militaires, pérennise l’état d’urgence et franchit un pas majeur vers la liquidation des communes !
Notre journal s’honore de ne pas appartenir à la cohorte de ceux qui ont appelé à voter Macron, au motif du « moindre mal ». « Entre la peste et le choléra, on ne choisit pas », titrait La Tribune des travailleurs entre les deux tours de la présidentielle. Quinze jours plus tard, c’est un « Illégitime » en grands caractères qui barrait le portrait de Macron en première page après une « élection » rejetée par l’immense majorité des travailleurs et des jeunes.
Aujourd’hui, au risque de déplaire à ceux qui persistent à présenter ce président comme légitime, nous dirons, à l’instar du petit garçon du conte pour enfants : « L’empereur est nu. » Autrement dit : ce gouvernement et ce régime sont illégitimes.
Que se rassemblent pour le combat les forces de la classe ouvrière unies avec les organisations sur le mot d’ordre : À bas les ordonnances ! Alors on verra ce qui l’emportera, de l’arrogance d’un Macroléon, ou de la puissance du front unique ouvrier scellé contre sa politique.
C’est aujourd’hui la seule question qui vaille d’être mise à l’ordre du jour.

* Plus vite, donc, que ne l’annonçait l’éditorial

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