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mardi 4 juillet 2017

A Versailles, Macron promet un « changement profond »

A Versailles, Macron promet un « changement profond »

Le président de la République, Emmanuel Macron, devant le Congrès, à Versailles, le 3 juillet.
Le président de la République, Emmanuel Macron, devant le Congrès, à Versailles, le 3 juillet. ERIC FEFERBERG / AFP
« Ce qui nous est demandé par le peuple, c’est de renouer avec l’esprit de conquête », a lancé le chef de l’Etat, hier après-midi devant le Congrès, à Versailles. Emmanuel Macron a choisi de devancer de vingt-quatre heures la déclaration de politique générale de son premier ministre, Edouard Philippe, une « nécessité », a-t-il répondu à ceux qui lui reprochaient une « dérive monarchique ». Devant les députés et les sénateurs, qui lui ont réservé de timides et rares applaudissements, il a confirmé un certain nombre de promesses de campagne à l’instar d’une réduction du nombre de parlementaires qui s’étendra, a-t-il précisé, au-delà de l’Assemblée et du Sénat, au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Confirmée aussi, l’introduction d’une dose de proportionnelle qui doit, selon lui, permettre à « toutes les sensibilités »d’être représentées, mais dont les modalités restent à préciser, tout comme celles de la limitation dans le temps du nombre de mandats parlementaires. Pour renforcer le Parlement, il s’agit également de« mettre un terme à la prolifération législative » et de soumettre les« textes importants » à une « évaluation », deux ans après leur mise en œuvre.
Le chef de l’Etat entend mener ces réformes au pas de charge pour qu’elles soient « parachevées d’ici à un an ». A cette fin, il compte les soumettre au vote du Parlement, mais, a-t-il prévenu, « si cela est nécessaire, je recourrai au vote de nos concitoyens par voie de référendum ». Autre annonce majeure : la suppression de la Cour de justice de la République, une « juridiction d’exception », selon lui. « Les ministres doivent devenir comptables des actes accomplis » dans l’exercice de leurs fonctions, a-t-il souligné, même s’il s’agit sur ce point aussi de « trouver la bonne organisation ». Quant au CESE, que le temps avait « figé », il doit être profondément réformé. Peu disert sur la lutte contre le chômage, Emmanuel Macron a pris des accents libéraux pour estimer que l’Etat, en protégeant les plus faibles, ne devait pas les transformer « en mineurs incapables » ou « en assistés permanents ». Dans un climat marqué par les affaires, il a appelé parallèlement les médias à « en finir avec cette recherche incessante du scandale ». La séance a été ensuite ouverte par une minute de silence à la mémoire de Simone Veil, morte vendredi. Première expression à large spectre d’un mandat commencé il y a un mois et demi, ce discours était attendu avec d’autant plus d’intérêt qu’Emmanuel Macron a fait de la parole rare l’une des marques de son quinquennat. Il a ainsi fait savoir qu’il ne se prêterait pas à la traditionnelle interview du 14-Juillet. Si les 577 députés et 348 sénateurs ont été conviés à Versailles, où ils ont pris place par ordre alphabétique dans l’hémicycle, une cinquantaine de sièges sont restés vacants, à commencer par ceux des députés du groupe La France insoumise (LFI) et des parlementaires communistes, qui ont décidé de boycotter l’événement.

Source Le Monde.fr

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