Lu dans le DL du dimanche 25 juin 2017
LE BILLET
PAR ANTOINE CHANDELLIER
Macron, toujours
au rayon frais
Tiens ce dimanche, et pour longtemps, nous voilà dispensés d’un déplacement
aux urnes.
Moins d’un Français sur deux commençait à prendre goût au
rituel. En même temps, pour reprendre une expression à la mode, l’instant de
l’action presse dans un pays qui n’a que trop souffert de ses humeurs
versatiles à l’heure du choix.
Malgré les turpitudes localisées qui frappent des
composantes de son mastodonte En marche, la macromania ne semble pas
faiblir. Des avantages de la posture jupitérienne de ce président qui fait des
selfies avec Schwarzenegger pour sauver la planète et que Rihanna appelle à
l’aide pour la scolarisation des enfants du tiers-monde. Quel homme ! Le
monde est sous son charme et les médias avec, fredonnant cette douce
mélodie du changement maintenant.
Voilà qui rappelle les débuts irrésistibles
d’Obama avant que la forme ne l’emporte sur le fond.
Et que le story telling se
termine par l’arrivée du Trump.
Macron sera-t-il lui aussi un président de série
télé, où le show estompe l’impuissance ?
En même temps… Cela ne fait qu’une semaine que l’exécutif a les coudées
franches et on se perd en conjectures.
Tout va si vite.
La nouvelle présidence
a le mérite de mettre ses cartes sur table : fiscalité, code du travail, éducation,
moralisation…
Les annonces se succèdent, répondant aux appétits légitimes
de citoyens las de débats.
Les revirements aussi.
Sur la Syrie, où Bachar
El Assad sent moins le souffre, ou l’Europe, où le libéral Macron admet que les
vertus de la mobilité professionnelle trouvent leurs limites dans le travail
détaché.
Le « en même temps » a ceci de pratique qu’il permet de s’adapter
aux circonstances.
Le bel air frais du renouveau fait du bien en période de
canicule. Produira-t-il plus de vent que de bouleversement ?
Comme on dit
dans la grande distribution, laissons donc sa chance au produit
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